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  • Bachar Al Hassad et son régime menacés

    La chute de Bachar Al Hassad, de son pouvoir et de son régime, et de son armée « se profile à l’horizon » et pourrait devenir effective d’ici quelques semaines voire très prochainement…

     

    D’un côté « ce serait une bonne nouvelle » pour ceux et celles dont je fais partie, qui haïssent ce dictateur sanguinaire en guerre contre son peuple depuis 2011, ayant commis des crimes contre l’humanité, responsable lui et son armée, de massacres de populations civiles, de tortures, et d’utilisation d’armes interdites…

     

    Mais d’un autre côté « ce n’est absolument pas, mais pas du tout, une bonne nouvelle » puisque ce sont les jihadistes de Hayat Tahrir Al-Sham qui mènent une opération offensive et d’une foudroyante rapidité afin de libérer la Syrie de Bachar Al Hassad et de son régime… Alors que depuis cinq ans, le front était figé entre les combattants des diverses factions de la résistance et l’armée de Bachar Al Hassad…

     

    Ce groupe jihadiste de Hayat Tahrir Al-Sham a rompu ses liens avec Al Qaeda et, reste à savoir quels seraient ses liens avec Daesh ?

    Toujours est-il que c’est toute la Syrie qui, à terme, risque de tomber aux mains des jihadistes, et au-delà de la Syrie, les jihadistes pourraient inquiéter et menacer une bonne partie du Moyen Orient…

     

    Les alliés – depuis 2011 – de Bachar Al Hassad que sont la Russie, l’Iran, et le Hezbolah, ont ces derniers mois, modéré puis réduit leur soutien à Bachar Al Hassad.

    La Russie parce que engagée sur deux fronts en Ukraine et sur son propre territoire, le Hezbolah et l’Iran dont les combattants et le matériel de guerre en Syrie a été massivement bombardé par l’armée Israélienne. Et en conséquence s’est ouverte une brèche pour le groupe rebelle jihadiste de Hayat Tahrir Al-Sham «nouveau venu sur la scène de l’islamisme radical et guerrier et conquérant »…

     

    Cependant il est à noter que le pouvoir Chinois s’inquiète de la situation actuelle dans le nord ouest de la Syrie, région aux mains des jihadistes… Les liens en effet, depuis ces toutes dernières années 2022 et 2023, entre Xi Jinping et Bachar Al Hassad, s’étaient considérablement renforcés… Mais… De là à ce que la Chine intervienne militairement en Syrie, « il y a loin encore »…

     

    La situation actuellement, conflictuelle au Moyen Orient est donc d’une extrême complexité en mettant les unes en face des autres des forces antagonistes dont on ne voit pas comment elles pourraient « opportunément du moins » collaborer entre elles dans un même dessein de domination et d’opposition farouche à un occidentalisme détesté… Les Iraniens et les combattants du Hezbolah – ennemis d’Israël- sont des Chiites ; les jihadistes de Daesh, et de Hayat Tahrir Al-Sham, et d’autres groupes jihadistes (et Al Qaeda) sont des Sunnites… Les Chiites et les Sunnites « ne peuvent pas se voir en peinture » et sont prêts à s’entretuer afin d’éliminer l’autre… Mais ils ont en commun de vouloir la disparition d’Israël (et de l’occidentalisme)…

     

    Et, pour compliquer encore davantage cette situation, dans le « monde occidental » il est de ces parties (avec leurs partis politisés) de population – souvent défavorisées (ou se disant défavorisées) – qui, indirectement ou parfois même ouvertement, soutiennent les organisations terroristes islamistes que sont les milices du Hamas, du Hezbolah, et d’autres … Tout cela « au nom de la défense des peuples opprimés »… 

     

    Résultat : voilà que survient en Syrie un « nouvel acteur » sur la scène du jihadisme combattant et conquérant, qui, selon ses vues « offre une alternative à un Ordre qu’il déclare vouloir détruire, un Ordre différent (mais Jihadiste tout de même) »… C’est bien là un réel danger ! Car il n’y a rien en face pour « écrabouiller » ce nouvel acteur du jihadisme (Pouvoir et armée Syriens et alliés de Bachar affaiblis, Russie et Iran qui ont réduit leur aide militaire, et Chine qui pour le moment « ne fait que s’inquiéter »… Et Occident (USA, Europe) qui ne sont que « spectateurs » de « cette affaire là » (et empêtrés dans leurs problèmes économiques, leurs traités, leurs frictions, leurs intérêts divergeants, leurs contradictions, leurs hypocrisies, leur addiction au consumérisme et aux technologies du numérique, de l’internet, de la robotique – et des médias, et des opinions dominantes)…

     

    NOTE : après avoir rédigé mon texte ce matin entre 6h 30 et 7h j’apprends, ce 8 décembre 2024, vers 14h30, que Damas vient d’être investie par les rebelles jihadistes de Hayat Tahrir Al-Sham ; et que Bachar Al Hassad vient de démissionner et de quitter la Syrie… Ainsi s’installe un nouveau pouvoir en Syrie… Mais islamiste… Et « prétendant offrir une alternative au pouvoir précédent »…

    Dans les capitales Européennes, notamment à Paris et à Berlin, l’on salue la chute de Bachar Al Hassad – dont beaucoup (et moi-même) se réjouissent… Il n’en demeure pas moins que ce sont des islamistes radicaux qui remplacent un salaud, ce dont il n’y a pas lieu de se réjouir – à moins, comme pour « certains » qui « jugeraient compatible » l’Islam de Hayat Tahrir Al-Sham avec une « possible relation internationale acceptable » – déjà avec les autres pays voisins de la Syrie- et plus largement avec les pays du monde Occidental d’une part, et avec la Russie et l’Iran – voire la Chine- d’autre part…

    En somme, ce nouveau régime en Syrie, Islamiste radical, « serait apparemment mieux vu et mieux accepté que le régime des Talibans au pouvoir en Afghanistan…

    Personnellement « je ne vois pas cela d’un bon œil » … Et en suis inquiété…

     

     

    Si l’on se souvient de ce qui s’est passé entre 1980 et 1990 en Iran, après la chute du Shah en 1979, la situation en Syrie pourrait « prendre le même chemin »… En effet, avant 1979 et lors la révolution Iranienne qui a renversé le Shah, c’était le peuple qui avait porté au pouvoir les islamistes (peuple mené par des factions de rebelles dont l’une d’entre elles était majoritaire et pour l’établissement d’une république démocratique (mais islamiste)…

    Or, dès que la république islamique a été instaurée, ce sont les ayatollahs et les plus durs, les plus rigoristes, les plus radicaux des islamistes (chiites) qui se sont emparés du pouvoir et ont instauré un régime de terreur afin d’éliminer les initiateurs d’origine de la révolution, poursuivis, traqués, assassinés, torturés, emprisonnés (des dizaines de milliers de morts)…

    Si c’est pareil bientôt en Syrie, qu’en Iran au début des années 1980, du fait que les islamistes au pouvoir en Syrie sont en majorité des sunnites, alors il y a de quoi s’inquiéter parce que ces islamistes là sont des jihadistes « expansionnistes » qui ne vont pas manquer de déborder et de s’implanter dans les pays voisins (ce que n’ont pas fait les Talibans d’Afghanistan ni les Ayatollahs Iraniens)… Sans compter soit dit en passant, les réfugiés Syriens de confession musulmane établis en France et en Europe qui ne reviendront pas en Syrie et formeront, certains d’entre eux, des groupes terroristes agissant dans les pays européens…