compteur

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Livre

  • 20 ans pendant la guerre d'Algérie, de Raphaël Delpard

    Algérie.jpg

    … Désormais après avoir lu ce livre de Raphaël Delpard, chaque fois que je me trouverai en face d’un monument aux morts sur lequel sont inscrits les noms de ceux de nos compatriotes qui ont été tués en Algérie entre 1954 et 1962 ; inévitablement je penserai à ce que j’ai lu dans ce livre…

    Oui, notre République Française peut bien commémorer, honorer ceux qui sont morts pour la France durant cette guerre qui, rappelons le, était qualifiée « d’opérations de maintien de l’ordre et de pacification » afin de minimiser aux yeux de l’opinion publique à l’époque (années 1950 sous la 4ème République) la gravité des évènements, la violence des combats, et le fait que c’était bien là, en Algérie, une guerre dans le plein sens du terme…

     

    La vérité dans cette affaire c’est que des jeunes Français en 1955, 1956 et jusqu’en 1961, n’ont pas été traités au quotidien de l’époque lorsqu’ils ont été appelés en masse, par la République Française, comme le laissent apparaître « sur le marbre » tous ces monuments aux morts au bas desquels les municipalités déposent le 19 mars de chaque année, une gerbe ou une couronne de fleurs, dans un « pieux recueillement »…

    En effet, et c’est bien là le « décalage » qu’il y a entre « commémorer, honorer » comme on le fait aujourd’hui depuis des dizaines d’années… et « ce qui s’est réellement passé au quotidien en 1955, 1956 et jusqu’à 1961, lorsque ces jeunes ont été appelés, encasernés, « instruits », transportés en train jusqu’à Marseille, puis en bateau pour Alger ou pour Oran »…

    Depuis Bitche en Moselle, depuis Arras, Brest, Amiens, Lille, Bayonne, Toulouse, Bordeaux, Lyon, Grenoble, Clermont Ferrand, Aurillac… Les premiers appelés de 1955/1956 pour l’Algérie étaient transportés jusqu’à la gare de Marseille par… Trains de marchandises de wagons à bestiaux (exactement les mêmes wagons que ceux utilisés pour le transport des déportés de la seconde guerre mondiale – chevaux 8, hommes 40)… Et les bateaux de transport de troupes traversée de la Méditérranée était de vieux navires datant du début du siècle qui avaient servi après 1945, au transport de moutons !

     

    C’est « ainsi » que la République Française, la 4ème de ce nom avec François Mitterrand ministre de l’Intérieur du Gouvernement Mendès France de 1954 à 1955, a « traité » sa jeunesse « mobilisée pour le maintien de l’ordre en Algérie » …

     

    « Des années d’enquête ont permis à Raphaël Delpard, écrivain et cinéaste, de montrer ce que fut la vie au quotidien de ces générations sacrifiées et de leur rendre la parole qui leur avait été confisquée dans l’indifférence générale et le mépris des gouvernements » …

     

    Notons que ce livre a été publié pour le compte des Editions Michel Lafon en décembre 2000 (dépôt légal janvier 2001) … Et qu’il n’aurait certainement pas paru, ce livre – et pour cause ! - plus récemment qu’en 2000, et à plus forte raison dans les années 1980 ou 1970 ! …

    Même encore en 2024, « certains » diront « les wagons à bestiaux, les rafiots pourris (pour le transport des troupes) c’est de la légende »…

     

    Une question pour conclure : « Le monde – Français, Européen, Planétaire – de 2024, est-il mieux que celui de 1956, question traitement des êtres humains autres que les privilégiés, les grands possédants, les élites ? » Ah, si, « reconnaisons le »: il y a de tout consommable loisiresque technologiqué internetisé à gogo ; les trains sont des OUIGO et des INOUI, les bateaux sont de croisière et les vieux rafiots à moutons ont été remplacés par des Airbus à touristes… Donc c’est quand même mieux vivable en 2024 qu’en 1956… Pour une plus grande majorité de gens du moins…

     

     

  • Les dessins de Guy Sembic, Tome I

    Pour information : 

     

    Je viens de publier en Arts graphiques un livre de mes dessins réalisés durant l'année 2023 :

    LES DESSINS DE GUY SEMBIC Tome I

    Format 21/29,7

    82 pages, un dessin par page

    https://www.thebookedition.com/fr/



    Pour accès image couverture, résumé et extrait du livre : en recherche auteur Guy Sembic (à côté de "librairie" en haut à droite de la page d'accueil The Book Edition)





  • Ma vie extraordinaire, de Benoît Duteurtre

    Un livre peut-il être de par son contenu en certaines de ses pages, une quête du merveilleux jusque dans la banalité de la vie, jusque dans des faits, des gestes, des accomplissements des plus ordinaires, des plus communs, de la vie quotidienne des gens dans l’environnement où ils vivent, dans leur maison, là où ils demeurent et s’activent, sur les lieux de leur travail, dans leurs déplacements par exemple pour « faire des achats » dans des magasins ou dans des surfaces commerciales, dans leurs loisirs habituels qui sont ceux auquels se livrent des milliers de personnes hommes, femmes, en famille avec leurs enfants, sorties, promenades, cinéma, télévision, lecture, jardinage, bricolage, etc. … ?

     

    Comme dans « Ma vie extraordinaire » de Benoît Duteurtre, un récit introspectif, humoristique, par moments nostalgique et dans une réflexion sur la modernité ambiante du 21ème siècle, une modernité dans laquelle les beautés de la vie d’autrefois sont évoquées, ne sont donc pas « précipitées au fond des oubliettes » …

     

    Mais… Que dire de ces banalités de la vie au quotidien, qui sont celles de millions et de millions de gens en France, dans nos régions, dans nos villes, jusque dans des « lieux excentrés en rase campagne »… Et partout dans le monde… Sinon que toutes ces banalités, ces vies de millions d’êtres humains, sont « à mille lieues » de ce que vivent dans un quotidien très différent, des gens tels que Benoît Duteurtre, tels que tous ces gens du monde du spectacle, du cinéma, du théâtre, de la littérature, des arts, dans un environnement de relations qui sont les leurs (mais pas celles, de relations, du « commun des mortels ») ?

     

    Que dire,oui, de ce qu’il peut y avoir de merveilleux dans la banalité, dans ce qui est commun à des millions de gens partout dans le monde, vu ainsi par des gens dont la vie qu’ils mènent est à « mille lieues » de la vie du commun des mortels ?

     

    Où les uns – mais pas les autres – passent-ils leurs vacances ; en quels lieux, avec qui, et en quelles conditions particulières (de confort, d’aisance, d’équipements « high tech », de logement, de restauration, d’activités de loisirs) ?

     

    Comment les uns – mais pas les autres – se vêtent, se déplacent, résident, voyagent, et en quels lieux d’achat se fournissent-ils pour se procurer ce dont ils ont besoin et leur est indispensable ?

     

    Les uns sont une petite, très petite minorité au regard de l’ensemble de la population de notre planète…

    Les autres sont des milliards…

    Tout est dit

    L’ordre du monde

    L’ordre des « ceu’s et celles » qui ne vivent pas dans leur quotidien, comme toi tu vis…

    Deux mondes différents, très éloignés l’un de l’autre…

    Et l’éloignement n’est pas forcément ce qui sépare les uns des autres… Parce qu’il y a de l’éloignement aussi et surtout… Dès lors qu’apparaît une « petite différence de condition » d’existence entre des uns et des autres.

     

    « Monsieur et Madame Lorgueil » vous êtes là, bien là, présents, dès lors qu’ un peu de beurre vient d’être ajouté aux épinards dans la casserole !

     

     

  • Le Nouveau Roman

    S’il est un genre littéraire auquel je n’adhère pas du tout, c’est bien celui du Nouveau Roman, genre apparu dans les années 1950 – 1960, dans lequel des auteurs tels que Samuel Beckett, Alain Robbe-Grillet, Nathalie Sarraute, Marguerite Duras, Eugène Ionesco… et bien d’autres, publiés en général aux « Éditions de Minuit »… Rejettent l’analyse psychologique des personnages de leurs romans et refusent la notion d’intrigue …

    Selon Jean Ricardou ( écrivain et théoricien de la littérature, né en 1932 et mort en 2016, membre du comité de direction de la revue d’avant-garde Tel Quel de 1962 à 1971) : « le roman n’est plus l’écriture d’une aventure, mais l’aventure d’une écriture »…

    Ce qui à mon sens, ouvre un espace incertain à la littérature, à l’écriture, dans la mesure où de nombreux auteurs tentés de se « démarquer » du récit traditionnel, produisent des œuvres qui ne sont « singulières » qu’en apparence… Autrement dit, lorsque le roman ou le récit, devient « aventure d’une écriture », cela produit notamment des imposteurs…

    Les ouvrages que jusqu’alors j’ai essayé de lire, de ce genre du Nouveau Roman, étaient une suite de pages, de longues phrases, sans aération, les paragraphes s’enchaînant, peu de dialogues, des personnages anonymes, sans caractère déterminé particulier, des thèmes banals centrés sur la vie quotidienne, des événements sans importance…

    En somme, question effort de lecture « un vrai pensum » !

    « Tant qu’à faire » - question « déranger, surprendre » ou « être totalement en dehors des clous »… Alors autant « verser dans le surréalisme » - en écriture, comme cela a été fait du temps des surréalistes en peinture et en dessin !

    Bon cela dit, en ce qui concerne Marguerite Duras, c’est pour moi la « seule du lot » qui m’interpelle et dont j’adhère à son écriture, et que j’ai lue «jusqu’au bout » de quelques unes de ses œuvres…

     

  • Les années mirages, de Robert Destanque et Michel Martens

    Les années mirages.jpg

    Dans cette chronique romanesque des années 1946 à 1954 en France, les auteurs Robert Destanque et Michel Martens ( Éditions Robert Laffont, paru en 1992), dans ce roman, évoquent ces huit années durant lesquelles le conflit indochinois, le communisme et la guerre froide, ont fait l’actualité dans notre pays… Cela au travers des destins différents des trois enfants d’une famille du Sud Ouest, les Garnier, Georges le plus jeune, entraîné dans la guerre d’Indochine ; Bernard son frère, ingénieur des Travaux Publics dans le contexte de la Reconstruction après la fin de la 2ème guerre mondiale ; et Laure sa sœur, engagée dans le mouvement communiste sous l’influence de son amant qui deviendra son mari Andrej Jirek…

     

    Cette guerre d’Indochine de 1946 à 1954 est « une horreur absolue » en terme de barbarie, de cruauté, de tortures, de souffrances endurées par les soldats (soit dit en passant pour « sauvegarder » les intérêts et le mode de vie de toute une caste de privilégiés, d’affairistes et de « coloniaux » implantés en Indochine depuis la seconde moitié du 19ème siècle, et cela dans une politique désastreuse des dirigeants de la 4ème république), de massacres, d’assauts menés dans le fracas des armes sous un climat humide, tropical et insalubre…

    En « comparaison » - si l’on peut dire – avec la guerre d’Algérie 1954 – 1962, le conflit indochinois « vaut bien » en barbarie, en tortures et massacres, tant du côté des Français que du côté des Vietnamiens, la barbarie nazie, ou les tortures en Algérie (Français à l’égard d’algériens, combattants algériens à l’égard d’autres algériens)…

     

    Il est en particulier évoqué dans ce livre à propos d’actes de barbarie commis par des vietamiens, en comparaison avec d’ actes perpétrés à la libération en 1944 au moment de l’« épuration », ce fait, absolument atroce, d’un « collabo » d’un village Vosgien, passé vivant au sciage en long de l’entre jambe à la tête…( Dans les Vosges à l’époque et encore aujourd’hui il y a de nombreuses scieries) …

     

    De tous temps à travers l’Histoire, l’éducation, la culture, l’intelligence, la civilisation, n’ont jamais garanti ni entraîné comme l’on pourrait le croire, l’éradication, la disparition de la barbarie, ni contribué à l’édification d’une société plus juste, plus humaine…

    Mais l’on peut dire aussi que l’ignorance, que le manque de culture et d’éducation, et que même des formes d’obscurantisme, n’ont pas forcément rendu plus barbare, plus cruelle, plus violente, une société, les habitants de tel ou tel pays dans le monde…

    Car la Culture s’est faite parfois l’alliée de la barbarie ; et que l’ignorance, le manque d’éducation ont parfois produit des êtres qui « n’auraient pas fait de mal à une mouche » de tout leur vivant…

     

    Ce que l’on a vu, ce qui s’est pratiqué au fin fond du Moyen Age avec la Roue, le Gibet, l’inquisition ; ce qui s’est passé durant la guerre de Trente Ans 1618 - 1648 avec les sacs et les viols et les massacres de populations ; ce qui s’est passé dans les camps nazis de la 2ème guerre mondiale avec les fours crématoires et les chambres à gaz ; ce qui s’est passé en France lors de la rafle du Vel d’hiv et lors de l’épuration en 1944… En matière de barbarie, de crimes, d’atrocités, de tortures… Eh bien cela peut encore se revoir, se reproduire de nos jours et dans le futur… Et ce ne sont pas nos sociétés des « droits de l’homme » et des valeurs de la Démocratrie et où le citoyen lambda reçoit de l’éducation, de l’information… Qui va forcément faire « qu’on ne verra plus jamais ça » !…

     

    Cela dit, une société où dominent le manque d’éducation, l’inculture et les obscurantismes ; demeure tout de même davantage sujette à la barbarie, à la cruauté et à la violence, qu’une société où les gens en grande partie d’entre eux sont éduqués, sont cultivés, et où les obscurantismes sont moins présents…

     

    Reste toujours présente dans l’Histoire et dans les sociétés, la tentation de la révolte, voire de l’anarchie « afin d’édifier une société plus juste, plus égalitaire et meilleure »… Une tentation qui a impulsé parfois des changements radicaux en bousculant des ordres établis, mais qui n’a été qu’une suite d’expériences difficiles, souvent désastreuses et ayant amené au bout du compte, un résultat contraire à ce qui était espéré…

     

    Le sens même de la Révolte est encore à découvrir, et peut-être que dans « L’Homme révolté », Albert Camus nous éclaire-t-il, nous ouvre-t-il une voie possible…