compteur

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Ma mère

Ma mère c’était la Féminité à l’état pur…

Son visage, sa taille, ses jambes, son habillement, ses robes, son apparence, son caractère, sa voix, ses yeux, son regard, tout ce qui émanait d’elle…

L’une de mes plus grandes fiertés – sinon la plus grande – c’est d’être sorti du ventre de cette femme…

D’être le fils de ma mère…

J’ai ses yeux et son regard…

En 1946 à Arengosse dans les Landes où mon grand-père Georges Abadie était Receveur des Postes ( mon Papé, un « monument lui aussi » dans ma mémoire ) … Ce dernier, donc, mon grand-père avait décidé de « faire donner des cours de maths » à sa fille par un certain Paul Jean Sembic, un jeune homme de 21 ans qui vivait chez mon oncle et ma tante Gaston et Jeanne Dupouy tous deux instituteurs à l’école publique d’Arengosse, et qui à cette époque mon père était élancé, un « sac d’os » mais au dire de ma mère « beau comme un dieu »… Elle l’appelait « mon I » parce qu’alors, en 1946, il y avait encore des tickets d’alimentation, et que, malgré tout l’amour, tout le soin que prenaient mon oncle et ma tante pour Jean Paul (petit frère de Jeanne) et pour sa mère veuve, Anne-Ida Sembic née Poublanc, vivant elle aussi chez sa fille et son gendre à Arengosse, mon père était vraiment filiforme, « nageait dans son costume qu’il portait boutonné »… Et pourtant Jeanne ma tante en dépit de la cherté et de la rareté de la viande de boucherie, ne « lésinait pas sur un bifteck de temps à autre » (il est vrai qu’elle élevait des poules et des lapins et qu’elle entretenait un grand jardin)…

Ma mère en 1946, préparait un concours d’Agent d’exploitation des PTT. Elle était très bonne en Français, en rédaction, mais quasi nulle en maths… Et pour être recevable à ce concours, la note éliminatoire en une matière était 5 sur 20 (en dessous)… Il fallait donc à tout prix que ma mère en passant ce concours, obtienne au moins 5 sur 20…

D’où les cours de Maths donnés par Paul Jean Sembic à Lucienne Charlotte Abadie en 1946 à Arengosse chez Georges et Suzanne Abadie…

Au premier cours donné, je ne vous dis pas le « regard émerveillé » que mon père porta sur ma mère…

Les leçons d’arithmétique – avec des problèmes de trains qui se rencontrent, de robinets de baignoire, de fractions et de règle de trois – s’ensuivaient, une heure voire deux chaque jour, et au début, en donnant les explications, mon père « louchait » sur les jambes de ma mère…

Très vite, au bout de deux semaines, la relation s’est « corsée » entre mon père et ma mère, de telle sorte qu’il était « de moins en moins question de mathématiques »…

Je ne vous dis pas la suite…

Sinon juste que ma mère « rata » le concours d’Agent d’exploitation des PTT, à cause des maths, elle n’avait pas obtenu 5 sur 20…

 

Écrire un commentaire

Optionnel