… La neutralité dans la prise de position, de parti, d’idée, d’opinion… Ce n’est pas la même chose que la vision en soi, que la pensée qui nous vient de ce que l’on observe, de ce dont on témoigne – et qui est différent du commun…
Il n’y a quasiment pas d’indépendance d’esprit ni de pensée ni de réflexion dans la neutralité : la neutralité c’est plutôt l’opinion commune dominante à laquelle on adhère tacitement, une manière en quelque sorte « confortable » de ne pas prendre ouvertement position ou parti, laissant ainsi supposer que l’on « voit différemment les choses » mais en réalité « mine de rien » c’est bel et bien du côté de ce qui oppresse, du côté de ce qui domine ou prévaut, que l’on se situe sans se l’avouer…
La neutralité c’est aussi « sécurisant » dans la mesure où, ne prenant pas ouvertement ou publiquement parti dans une situation particulièrement sensible pouvant impliquer de l’engagement, du comportement, l’on ne risque pas de devoir payer le prix de notre engagement – notamment lorsqu’il y a quelqu’un à défendre, à aider, à secourir…
La neutralité c’est l’indifférence, c’est le « laisser faire », c’est une forme de lâcheté, c’est « se dédouanner », c’est accepter tacitement, c’est trompeur dans la mesure où la neutralité est confondue avec l’indépendance d’esprit…
À grande échelle dans la société, la neutralité c’est le rempart qui protège toutes les forteresses, c’est sur ce quoi s’appuient les dominants, les décideurs, les oppresseurs, et les systèmes qu’ils mettent en place…
Ne sois pas neutre mais sois libre – de penser, d’agir, face à ce dont tu es témoin, face à ce qui prévaut, face au silence, face à un courant d’opinion, face à l’indifférence, face au regard que l’autre porte sur ce qu’il voit…
Sois même libre face à ce que tu vois par tes yeux, face à ce que tu entends par tes oreilles, face à ce que tu touches avec tes doigts, face à l’idée que tu te fais des choses et pour conclure, ne sois pas dans l’imposture c’est à dire dans l’apparence qu’il y a à être libre, à se déclarer libre…