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feuille

  • Froisser la feuille

    … Ce que j’appelle une « fracture relationnelle » - qui implique que deux personnes, l’une et l’autre amies de longue date (ou même se connaissant et s’appréciant et se rencontrant de temps à autre) cessent du jour au lendemain d’être amies, décident de s’ignorer et de ne plus se rencontrer – se produit lorsque l’une ou l’autre des deux personnes traite l’autre comme une feuille de papier qu’elle froisse parce qu’apparaît sur la feuille de papier, une tache, une marque faite, inhabituelle, dérangeante, surprenante en regard de ce qui figure en général sur la feuille de papier et donc, ne correspondant plus au ton, à la couleur d’ensemble de la feuille de papier.

     

    Et, une fois froissée, et bien froissée, délibérément, dans la colère, dans le dépit, dans le reproche, par l’une des deux personnes en relation, s’il vient de la part de cette personne qui a froissé la feuille, par la suite, du regret, et une tentative de défroisser la feuille (ce qui il faut dire, est peu probable), jamais la feuille ne reviendra telle qu’elle était avant d’être froissée, jamais la relation qui a existé ne reprendra…

     

    Tout ce qui figure, inscrit sur la feuille de papier, n’est jamais d’un ton, d’une couleur, d’une unité égale mais plutôt de tons et de couleurs et de nuances différenciés ; et ce qui est vu, souvent apprécié, bien considéré et qui caractérise une relation durable et heureuse « jusqu’au jour où », est en fait vu, essentiellement vu, selon ce qui est perçu, de l’autre, et pour ainsi dire presque jamais au-delà de ce qui est perçu et qui est « la réalité profonde et complexe de l’autre »… Et c’est la raison pour laquelle ce qui un jour survient, dérange, surprend et rompt avec l’idée que l’on s’est faite de l’autre, « casse » la relation…

     

    L’être humain mais aussi les autres êtres vivants – en particulier nos animaux domestiques tels que des chiens et des chats et bien d’autres encore – sont comme des feuilles de papier que dans la colère l’on froisse et ne peuvent jamais être complètement défroissées en passant dix fois la main dessus…

     

    À la limite, à l’extrême limite, dans la colère la plus justifiée, la plus pertinente, la plus logiquement naturelle en face de quelque chose d’inacceptable, de dangereux, de périlleux à devoir subir… Il faut alors « carrément déchirer complètement la feuille »…