… La « valeur » - si ç’en est une et si l’on peut appeler « valeur » cela – de quelqu’un qui a de l’audience et du rayonnement sur Facebook, Instagram et Youtube ( les 3 réseaux sociaux du Net les plus utilisés en France et dans le monde) se « mesure » ou « s’évalue » en nombre de « likes », en nombre d’abonnés (de « followers »), de « partages » obtenus à chaque « production » (post) de ce quelqu’un…
Ce « quelqu’un » n’a en général aucun talent particulier en quoi que ce soit, n’a pas derrière lui des années de travail, d’effort, d’acquit de connaissances et de savoirs ; il n’ a rien, absolument rien qui fasse de lui ce qu’il est sur ce « mur » où il s’exprime, où il trace, à la vue de tous ; sa formulation, son orthographe, sa grammaire, son langage, ce qu’il raconte, ce qu’il expose accompagné d’image, de photo, de vidéo… Sont d’un « tout à l’avenant », d’une banalité, d’une médiocrité que seuls des « effets spéciaux », du « clinquant », du « tintamarre », du « battement de cœur de pieuvre », du « tam-tam de brousse », peuvent « propulser » en « scoop du jour »…
En matière d’expression, de production de quoi que ce soit, que l’on porte à la connaissance d’un public par le biais des vecteurs de communication et de diffusion qui sont ceux d’aujourdhui ( Internet, les réseaux sociaux, l’édition « en ligne ») , les règles de nos jours ne sont plus, n’ont plus rien à voir avec ce qu’elles étaient aux 18 ème, 19 ème et 20 ème siècle ni même aux temps plus anciens jusqu’aux Romains et Grecs de l’Antiquité, jusque dans le monde Egéen de l’âge du bronze… Ce ne sont plus des règles mais des dérèglements, qui procèdent de l’absurde, du désaccordement, du désordre fait ordre…
Par quel « miracle » - d’opportunité, de saisie adéquate d’un « bon créneau au bon moment », dans une « mécanique » faite d’algorythmes, d’intelligence artificielle, d’outils technologiques (d’outils de services d’ailleurs le plus souvent marchands et avec abonnements automatiques annuels payants), de combinaisons hasardeuses ou aléatoires, de toutes sortes d’artifices… Obtient-on, alors qu’on n’a pas plus de talent qu’un autre, qu’on ne mérite pas plus qu’autre de se trouver sur le devant de la scène… Tant de ces « likes », tant de ces « followers » ? Sur Instagram, sur Youtube, sur Facebook ?
Que faut-il faire et comment faire, selon quelles « règles qui ne sont plus des règles » pour avoir les « likes » et les « followers » que certains (à la pelle) ont ?
« Sale temps », temps absurde, temps de «zappe », temps de « tam-tam de tambour de brousse étouffant les musiques des chants d’oiseaux, de ruisseaux et de bruissements de feuillage… Pour les poètes, pour les penseurs, qui ont du vocabulaire, de la grammaire, de l’image ; pour les créateurs, les imaginatifs… Mais si peu de « likes », si peu de « followers »… Et ne sont pas de « certains Ordres du monde »… Ni des « désordres du monde faits ordres…