… Chaque fois que je me rends au Hohneck, un sommet Vosgien de la route des crêtes, lors d’une promenade, jamais je ne manque de m’arrêter – et de me recueillir durant quelques minutes- devant ce monument érigé en souvenir des tirailleurs tunisiens qui ont héroïquement résisté durant une semaine dans le froid hivernal, encerclés par l’armée allemande menant une contre offensive après la prise du Hohneck, et ayant péri sous les assauts au lance-flammes dans les décombres de l’hôtel du Hohneck le 14 décembre 1944.
De l’âge de 9 à 14 ans – et pour être vraiment précis entre le 22 septembre 1957 et le 21 mai 1962 avec une interruption du 17 février au 12 juin 1959 – j’ai vécu avec mes parents en Tunisie puis en Algérie…
À Blida en Algérie l’un de mes meilleurs copains au Lycée Duveyrier en classe de 6ème s’appelait Ould Druis et nous avions durant les récréations, âgés de 13 ans que nous étions, ensemble, des conversations que les « grands de Terminale » n’avaient pas. Nous nous partagions alors la 1ère place lors des compositions trimestrielles de rédaction…
Mon copain me disait à propos des « événements d’Algérie » : « l’indépendance on l’aura, ils vont nous instaurer une République Démocratique, mais ce sont les grands chefs de l’Armée de libération et du FLN qui prendront le pouvoir et s’en mettront plein les poches ; et nous, les gens du peuple, on sera aussi pauvres que du temps où les Français ont été les maîtres durant cent trente ans »…
Depuis l’âge de treize ans et « à plus forte raison au fil des années de ma vie jusqu’à nos jours », de la Droite, de la Gauche, des révolutionnaires, des extrêmes (droite ou gauche), des idéologies, des religions, de la politique… « j’en suis revenu »… « C’est toujours la même histoire… Avec des maîtres différents dont on change – en général dans la violence – mais les pauvres, les démunis, ceux et celles qui peinent, travaillent, sont en première ligne dans les batailles et sous la mitraille, ce sont toujours les mêmes et de ce côté là ça change pas…