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munich 1938

  • 1938 ; 2024

    Adolf Hitler en 1938, et Vladimir Poutine en 2024, sont des personnages avec lesquels on ne négocie pas…

    Ou, si l’on « négocie » cela ne pouvait être en 1938, avec Hitler comme ce fut le cas le 30 septembre 1938 à Munich entre Daladier Président du Conseil de la 3ème République Française, Chamberlain premier ministre du Royaume Uni de Grande Bretagne, et Mussolini Duce et chef d’état Italien ; qu’à l’avantage d’Hitler et du IIIème Reich Allemand. En effet, lors de ces accords de Munich, Daladier et Chamberlain acceptèrent que soient cédés à l’Allemagne les Sudètes de Tchécoslovaquie, de langue allemande (ce qui fit partir en masse les juifs de la partie de Tchécoslovaquie cédée, à Prague)… Et, en échange de cette acceptation par Daladier et par Chamberlain, Hitler « promettait » (et signait) que l’Allemagne ne revendiquerait plus d’autres territoires…

     

    Quel « jugement » peut-on ou doit-on porter sur cette acceptation de Daladier et de Chamberlain, à céder à Hitler une partie du territoire de la Tchécoslovaquie ?

    Il faut comprendre le contexte de l’époque qui était celui, pour les Français et pour les Anglais, vingt ans après la fin de la 1ère guerre mondiale, d’éviter que n’éclate une autre guerre en Europe… D’autant plus qu’en France et qu’en Angleterre, les gouvernements de l’époque savaient que depuis 1932, l’Allemagne réarmait…

    En effet, en 1932 (avant la nomination d’Hitler janvier 1933 chancelier) l’Allemagne avait obtenu contre l’avis de la France, de la Société des Nations, le droit de reconstituer son armée…

    Hitler au pouvoir en 1933, s’est alors retiré de la SDN, et en violation du traité de Versailles, décida de reconstituer le potentiel militaire de l’Allemagne.

    Ce qui fait qu’en 1938, en France et en Angleterre, si l’on savait que l’Allemagne réarmait depuis 1932, l’on ne savait pas pour autant à quel niveau se situait la puissance militaire allemande… D’où les doutes et hésitations, pour la France et pour l’Angleterre, à se montrer plus ferme avec Hitler en envisageant que ce dernier pourrait, s’il en avait la capacité militaire, « aller plus loin » dans sa politique d’annexion de territoires… D’où ce traité de Munich le 30 septembre 1938 « dans l’espoir raisonnablement fondé » que Hitler « n’irait pas plus loin »…

    Car si la France et l’Angleterre avaient été plus fermes avec Hitler, et que les armées des uns et des autres auraient été à égalité de puissance, alors oui, Hitler ayant été contré dans son projet d’annexions, une autre guerre en Europe pouvait éclater qui aurait ressemblé à celle de 1914-1918…

    Mais la vérité, c’est ce qu’on a vu en 1939 : la réalité de la puissance militaire de l’Allemagne, l’entrée des troupes du 3ème Reich en Tchécoslovaquie et à Prague, puis l’envahissement de la Pologne alliée de La France et de l’Angleterre le 1er septembre 1939…

     

    En 2024 l’on ne négocie pas avec Vladimir Poutine « complètement buté » sur sa vision d’une Russie retrouvant ses territoires et sa puissance comme au temps de Staline et de l’URSS…

    Ou si l’on « négociait » cela ne pourrait être qu’à l’avantage de Vladimir Poutine, c’est à dire dans un premier temps pour mettre fin à la guerre en Ukraine, l’acceptation de cession du Donbass et des territoires russophiles de l’Ukraine à la Russie, en un traité qui serait signé par les gouvernants des pays de l’OTAN, d’Ukraine, et de Vladimir Poutine pour la Russie… En échange d’une promesse de non annexion par la Russie, par exemple, des états baltes qui jadis faisaient partie de l’URSS…

    L’on « imagine mal » Vladimir Poutine « tenir une telle promesse »…

    Les états Européens ainsi que leurs gouvernements et les partis politiques en place dans les différents pays, auquels il faut ajouter les opinions publiques plus ou moins partagées ; sont divisés sur le « parti à prendre » (fermeté très nette à l’égard de Poutine, ou au contraire inclination à négocier)…

    La « grande inconnue » pour les pays de l’Otan et particulièrement les états de l’Union Européenne, c’est – à part le potentiel nucléaire qui est celui de la Russie et qui est aussi celui des pays de l’Otan – l’état réel de la puissance militaire de la Russie en armement lourd (chars de combat, avions, navires, drones, munitions, infanterie) et l’état de ce que les pays de l’UE peuvent aligner en face pour autant que les pays de l’UE puissent s’accorder et s’unir…

    De cette « grande inconnue » dépent la « suite des événements »…

    Il est évident que si l’on parvenait à évaluer exactement le potentiel militaire de la Russie – compte tenu de ce qu’elle a perdu en matériel et en hommes en Ukraine depuis deux ans – l’on « y verrait plus clair dans un sens ou dans un autre pour prendre une décision unilatérale contre Vladimir Poutine (si l’armée Russe n’est pas suffisamment puissante) ou d’opter pour la « négociation » (avec le risque que cela représente si l’atmée russe est ou reste très puissante hors nucléaire)…

     

    Ce qu’il y a d’à peu près sûr, c’est que les pays Européens actuellement, et donc la France avec sa puissance militaire plus importante que celle des autres, ne peuvent pas, militairement et opérationnellement, en matériel de guerre sol air et en troupes, s’engager dans un conflit guerrier avec des fronts multiples sur plus de cent kilomètres, avec des centaines de milliers de soldats (qu’il faudrait recruter ou mobiliser) et cela durant plusieurs années… (Et peut-être que la Russie non plus d’ailleurs)…

    Reste la menace nucléaire… Aussi redoutée bien qu’avancée et brandie par les uns et les autres…