… C’est tout ce que l’on sait des autres pour avoir été le témoin des paroles qu’ils ont dites, de leurs agisemments et comportements ; et c’est aussi tout ce que l’on croit savoir des autres, pour l’avoir imaginé et qui peut être réel… Qui masque en partie ou rend si difficile et si incertain la connaissance profonde et au plus juste des autres…
Et c’est avec ce qui est su des autres, et avec ce qui est imaginé des autres, que les écrivains, les auteurs d’ouvrages, font des romans, des récits, des livres…
Et en ce sens, il n’y a pas, en littérature, d’œuvre majeure, puisque la connaissance profonde et au plus juste des autres, notamment des personnes évoquées dans le roman ou le récit, demeure une connaissance dépendante de ce que l’on sait et de ce que l’on imagine…
Il en est de même pour l’Histoire écrite, produite, par les historiens pouvant être des spécialistes de telle époque : c’est tout ce que l’on sait du passé et du présent, des événements qui se sont produits, tel que cela a été révélé dans la recherche et dans le travail, et uniquement ce savoir là, partiel et donc incomplet, qui fait l’Histoire que l’on lit, dont on tire films et documentaires…
Il n’y a donc pas, en Histoire comme en littérature, d’œuvre majeure, mais seulement de très bons ouvrages…
De toute manière, de ce que les autres sont et font, il faut en être le témoin vivant, ainsi que de ce qui se passe dans le présent que nous pouvons observer… Nous ne sommes pas témoin de ce que pouvait vivre au quotidien, un paysan du 13ème siècle dans le Limousin ou le Berry… Nous ne sommes pas témoins de ce que nous ne voyons pas… (Des imaginatifs, oui, encore que pour imaginer il faut bien imaginer à partir de quelque chose que l’on sait ou que l’on croit savoir)…
En tant que témoin vivant que nous sommes, qui peut raconter, on a tous chacun de nous dans l’oreille, qui résonne, un « son de cloche »… Alors, ce qui bruit dans la terre de nos jardins…