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se souvenir

  • La mémoire

    Milan Kundera, dans « l’insoutenable légèreté de l’être », roman publié en 1984, évoque une zone du cerveau que, selon lui, l’on pourrait appeler « mémoire poétique ».

    Cette « mémoire poétique » enregistre ce qui nous charme, nous émeut, et donne à notre vie sa beauté… Dit-il…

     

    En fait, cette « mémoire poétique » n’est autre que notre mémoire purement visuelle (qui est en même temps une mémoire enregistrant, outre ce que l’on observe visuellement, ce que l’on ressent ou perçoit au moment de l’observation)…

     

    Ainsi en est-il de cette mémoire (poétique selon Milan Kundera ou visuelle en réalité) : par exemple un visage, un beau paysage, un arbre, un animal, une vitrine, un marché se tenant sur la place d’un village, une chose ou une autre, aperçue, dont on se souvient…

     

    Cela peut-être aussi une phrase, un poème, un texte, dont on se souvient et que l’on peut reproduire en récitant mot pour mot…

     

    Cela peut-être, encore, une situation de relation particulière à un moment donné, un événement survenant, dont on conserve le souvenir précis en une image en pensée se formant (pouvant cependant être altérée ou devenir floue, avec le temps qui passe)…

     

    La mémoire visuelle fonctionne mieux que la mémoire « identificatrice » qui, elle, est une mémoire qui retient ce dont les choses, les êtres et les événements se nomment ou s’identifient et que parfois l’on peine à retrouver.

     

    La mémoire « identificatrice » est une mémoire qui s’acquiert par l’acquistion des connaissances (ce que l’on apprend à l’école, par l’éducation que l’on reçoit, par une formation pour un métier, pour une activité, par ce que l’on apprend par soi-même dans des livres ou en s’informant d’une manière ou d’une autre sur ce qui se passe autour de nous)…

     

    Ainsi la mémoire des animaux est-elle une mémoire purement visuelle et de perception des choses et des situations, événements survenant ; l’identification se faisant alors par l’image (alors que l’humain, lui, identifie par l’image se formant en son esprit et par le fait de nommer les choses)…