… Hannah Arendt, Jean Jacques Rousseau et Platon en leur temps ont dit :
« L’Homme naît bon, c’est la société qui le corrompt »…
Ces trois grands philosophes que sont Hannah Arendt, Jean Jacques Rousseau et Platon, dont je reconnais la justesse et la profondeur de leur pensée et de leur enseignement en leur temps ; par cette réflexion qu’ils ont eu « l’Homme naît bon, c’est la société qui le corrompt »… Cependant m’étonnent, m’interpellent, mais leur réflexion sur « l’Homme bon » n’emporte pas mon adhésion…
L’homme – dis-je- « ne naît pas bon mais naît naturel » - encore que la nature ne lui a pas donné à sa venue au monde, comme aux autres êtres vivants, « l’intelligence innée acquise dans les gènes » ou si l’on veut « ce qui est acquis sans l’avoir appris, directement transmis de génération en génération de son espèce en tant qu’être vivant »…
L’Homme actuel depuis un peu plus de 200 mille ans, Sapiens, n’a pas comme avait eu Néandertal son « cousin », dans la partie arrière de son cerveau, aussi développé que son « cousin », le siège de l’intelligence innée et donc de l’aquit naturel transmis de génération en génération mais en revanche Sapiens a dans la partie avant de son cerveau (le lobe frontal) le siège plus développé que ne l’avait Néandertal, de l’intelligence qui se « construit » à savoir la capacité d’apprentissage, d’adaptablité et d’accumulation de connaissances (mais aussi soumis et conditionné par ce qui l’influence, par ce qui l’incline à tel ou tel comportement et qui vient de ce qu’il reçoit et perçoit de son environnement)…
La bonté est en fait une « réalité et en même temps un concept purement et uniquement humain » - que nous attribuons, nous humains, aux animaux, en particulier aux animaux que nous domestiquons…
Une louve par exemple, protège ses petits, de même une chatte, une chienne, une renarde ; la plupart des animaux vivant en communauté ou en meutes, groupes, bandes ; dans leur instinct de survie et de perpétuation de leur espèce, afin de se protéger des prédateurs, sont solidaires entre eux – quoiqu’ils éliminent leurs éléments indésirables ou trop faibles…
L’Homme ne « naît donc pas bon » mais il peut oui, acquérir la bonté et cela dès son enfance en fonction de l’éducation qu’il reçoit de ses parents ou de ses maîtres d’école, ou encore de personnes qu’il rencontre dans son environnement social… Ou même encore « de par son caractère » qui incline à la bonté, une bonté lui venant de ce qu’il perçoit dans son intériorité, dans son rapport avec les autres autour de lui…
La société n’est rien d’autre que la somme – immense et diverse – de toutes nos individualités dont chaque individualité est un contenu d’une grande complexité de composantes…
« La société corrompt l’Homme » ne peut pas être une affirmation comme par exemple « le jour est clair la nuit est sombre »…
L’Homme « ne naît pas bon » - tout comme d’ailleurs il « ne naît pas mauvais » ; il naît avec tout ce dont il est fait, inégalement réparti, en partie relié, en partie désaccordé, et l’inégalité dans la répartition peut-être plus importante dans un sens ou dans un autre… Tout cela lui venant en naissant, de ce qui le précède et qui a déterminé un « profil » (son profil)…