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Le mythe de Prométhée, suite

Les Data Workers - quatre-cent millions de personnes dans le monde- les travailleurs sur les milliards de données devant être triées, classées, comparées, traitées ; reçues des demandeurs qui eux ne font pas ce travail très épuisant nécessitant des heures, puis renvoyées une fois traitées… Sont des gens en général de jeunes adultes et souvent des femmes qui ont « bénéficié » d’une instruction de base, sachant donc lire et écrire et se servir d’un ordinateur, demeurant dans des pays du « Sud Global » pour la plupart d’entre eux, c’est à dire de pays Africains, du Bangladesh, d’Inde, d’Amérique du Sud, d’Indonésie…

 

Ces femmes et ces hommes sont rémunérées au tarif de 0,83 euro par série de données à traiter, de telle sorte qu’en travaillant durant dix ou douze heures par jour sept jours sur sept, ils, elles arrivent à gagner péniblement et au prix de grandes souffrances traumatologiques, environ 8 ou 9 euro (ou dollars) par jour… Ce qui est pour eux, bien plus que si ils, elles devaient travailler dans une usine de tissage ou de fabrication de chaussures, vêtemements, jouets, appareils etc. … Ou dans des mines d’extraction de minerais… Là où le salaire varie entre 1 et 2 euro par jour comme c’est le cas de près de deux milliards de personnes vivant dans la misère et n’ayant pas pu « bénéficier » d’instruction élémentaire…

 

À « écouter » Elon Musk et la clique des Géants du Web et de tous les privilégiés percevant de gros revenus et dividentes d’actions, soit d’une part les commanditaires et d’autre part ceux qui vivent de cette technologie de l’Intelligence Artificielle, auquels il faut ajouter les consommateurs qui croient et adhèrent aux bienfaits pour l’humanité de cette technologie…

 

Le fait de pouvoir gagner dix fois plus, pour des centaines de millions de gens, c’est sortir ces gens de la misère et les faire accéder à un meilleur niveau de vie (c’est la « chanson » ou le « credo » qu’ils martèlent en affirmant que c’est un plus pour l’humanité, pour l’avenir, pour l’évolution de la civilisation, pour le développement durable (comme dans ces films de Science Fiction d’une humanité transformée et libérée des contraintes naturelles, des maladies, du travail, etc.)…

 

Mais tout cela – ils le reconnaissent eux-mêmes – au prix de « quelques sacrifices, dégâts et victimes » selon eux bien sûr, inévitables et nécéssaires…

 

Ces « Data Workers » travaillent soit à domicile, soit dans des centres fermés sous surveillance, et dans tous les cas, ils doivent signer un document par lequel ils s’engagent à ne jamais divulguer à leurs proches, amis et connaissances, ce qu’ils voient en effectuant ce travail de traitement de données ; et s’ils dérogent, ils sont repérés, découverts et sévèrement punis (pression, menaces, chantage, harcèlement, prison)… Leur vie quotidienne, dix ou douze heures par jour est un enfer, et ils ne tiennent dans ce travail, que quelques années, 5 à 10 ans au maximum au bout desquelles ils sont complètement usés et traumatisés à vie…

 

« Ça » - tout ça – c’est le prix de toutes les applis que l’on utilise sur nos smartphones, de tous les services de « chatbot » et de conversations virtuelles proposés par les entreprises de services, de commerce, d’administration, de loisirs, d’équipements d’usage, qui tous ont leur site professionnel, fonctionnent avec le moins de personnel possible ; c’est le prix que coûte l’usage de l’Intelligence Artificielle, avec des « booking com », organismes sur internet de location de vacances, d’achat de billets d’avion et de train, de séjours en croisière ; c’est le prix pour une « médecine à distance », pour toutes les activités humaines qui nécessitent l’usage de l’Intelligence Artificielle, du numérique, de la robotique, de l’automatisation, de la gestion, de la modération et des chartes, de la vidéo surveillance, reconnaissance faciale, contrôles en détail par scanner et passage dans des systèmes de détection ; le prix que coûte le fichage, le profilage de chaque humain sur cette planète…

 

Les centaines de milliards de données sont collectées en vrac en tous espaces et lieux, à l’état brut, telles qu’elles ont été captées enregistrées (à commencer par tout ce que l’on produit d’informations personnelles sur internet dans les réseaux sociaux)… Et pour que les Data Center puissent les exploiter ces données, dans la seconde même et sur demande et donner une réponse précise en dépit de sources aussi innombrables, il faut nécéssairement des Data Workers qui eux sont des êtres humains corvéables et exploitables à merci…

 

Voilà donc « l’affaire » !

 

 

Et ce sont nos modes de vie dans la dépendance toujours davantage accrue de cette technologie, qui créent les besoins qui sont les nôtres au quotidien…

Pour ne plus avoir ces besoins il faudrait changer de modes de vie, mais changer de mode de vie implique des renoncements que nous ne sommes pas prêts d’accepter, surtout après avoir bénéficié de ce qui a changé notre vie en mieux, en moins contraignant, en plus confortable voire heureux selon notre définition personnelle du bonheur…

 

Dans le mythe de Prométhée, les dieux courroucés de s’être fait voler le feu sacré, ont décidé d’enchaîner Promothée le voleur de feu, à un rocher sur le flanc abrupt d’une montagne et destiné à se faire dévorer les entrailles (le foie) par des vautours…

L’on peut imaginer que ces « dieux courroucés » sont ceux qui eux, du temps où ils coexistaient dans un équilibre difficile avec les Titans dans la domination du monde, autrement dit d’un « ordre naturel des choses qualifié de divin », étaient en quelque sorte les « dieux initiaux » et s’étaient trouvés confrontés, ces « dieux initiaux » aux « nouveaux dieux »…

Il est clair que dans cette « optique » Prométhée qui se fait dévorer le foie enchaîné à un rocher, « symbolise » la conséquence du vol du feu pour être donné aux humains, lesquels humains de toute évidence, font de l’usage du feu ce que l’on voit et que l’on subit… Pour notre perte plutôt que pour notre gain… À moins qu’un « équilibre » parvienne à s’établir – ce qui ne semble pas d’actualité loin s’en faut !

 

Les quelques un(e)s d’entre nous qui, sur cette planète, de tous pays et de toutes origines, cultures, mode de vie, religions… Sous réserve cependant d’une « base culturelle » de connaissances, de savoirs acquis au fil de leur vie ; sont en capacité de réfléchir, de penser par eux-mêmes et se s’exprimer au vu de ce qui se pratique, au su des événements, de l’actualité, des faits et des comportements, des habitudes prises, etc. … Sont les « témoins vivants » de cette mutation qui est celle de « l’ancien au nouveau monde » - pourrait-on dire…

Cette capacité autant cognitive que de réflexion personnelle est inhérente à la nature même de l’être humain et c’est elle en fait, le « feu sacré » (la lumière, la claivoyance) qui ne peut en l’état actuel des choses être « volée » par quelque entité dotée d’Intelligence Artificielle  que ce soit !… Il peut, certes, ce « feu sacré » être imité, voire même approché au plus près et prêt à être dérobé, mais il n’a pas encore acquis la capacité de générer « à grande échelle » cette « autre et nouvelle espèce d’humain succédant à Sapiens Sapiens… Qui, selon Elon Musk, « coloniserait l’Univers » - rien que ça, oui !

Et à nous, les « témoins vivants » - et résistants et dotés d’intelligence naturelle avec la capacité de créer, d’inventer, d’imaginer (avec notre cerveau qui est déjà comme un ordinateur de plusieurs centaines de millions de tétra-octets) et qui sommes conscients des conséquences qui ne manqueraient pas d’être celles du vol du « feu sacré », nous avons le devoir d’empêcher le vol du « feu sacré »… Ou, ce qui serait sans nul doute plus heureux si l’on veut, de le « voler, oui, vraiment, mais à notre façon » c’est à dire pas comme le veulent les « nouveaux dieux et les titans associés » (et leurs nuées de croyants et d’adhérents)…

 

 

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