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la maison vide, de Laurent Mauvignier

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Au genre littéraire « Nouveau Roman » lancé par les Editions de Minuit vers 1950, l’on y adhère ou l’on n’y adhère pas…

En effet nous avons, dans ces romans là, du texte dense, des phrases longues, des pages sans aération de paragraphes de plus de 15 ou 20 lignes chacun ; rares sont les espaces entre les paragraphes, pas de dialogues, tout cela nécessitant de devoir faire un effort de lecture soutenu et permanent jusqu’à la dernière page du livre.

Autant dire que de tels livres, avec des textes aussi denses sur des pages et des pages, sans dialogues, « ne collent pas » avec le « profil du lecteur lambda moyen »…

C’est le cas de « La maison vide » de Laurent Mauvignier.

Mais… Quel livre !

 

Pour le lecteur que je suis, chaque fois que, jusqu’à « La maison vide » de Laurent Mauvignier, j’ai essayé de lire des livres de ce genre littéraire du Nouveau Roman, j’ai « déclaré forfait » au bout de 30 pages – et même bien avant…

C’est donc la 1 ère fois de ma vie que je lis un livre – de quelque 740 pages – (ce n’est pas rien!), de Nouveau Roman, genre littéraire auquel je n’ai jamais adhéré…

Quel livre oui !

 

Qualifier ce texte – de 740 pages – de « grande littérature » me semble « une appréciation sous évaluée : nous sommes bien là « très au dessus » de la « grande littérature » ! Dans un texte, une prose, une écriture, un style, un narratif… Très largement supérieur – par la richesse, par la précision du vocabulaire, et par la fluidité de la phrase, par le contenu du texte – un contenu qui « te rentre dedans » au point de mettre ta journée (et ta nuit même lorsque tu t’éveilles avant de te rendormir) imprégnée de ce texte, de ce contenu, de cette histoire, de chacun de ces personnages évoqués, décrits, analysés, suivis, tout au long du livre…

 

L’art du portrait de personnages ; de l’atmospère rendue, des situations vécues par les personnages, est ici, dans ce livre « poussé à son plus haut niveau » ; chaque scène étant à elle seule d’une épaisseur, d’une densité, d’une gravité, d’une « trace laissée en soi » bouleversante, dont on ne peut se défaire…

Je n’avais encore à ce point, jamais éprouvé cela dans quasiment aucun livre que j’ai lu jusqu’à présent !

La fluidité du texte compense très largement sa densité, son caractère compact, ainsi que l’effort de lecture – qui lui s’en trouve diminué tout en devant tout de même le faire cet effort…

 

Cette « Maison vide » est une représentation – en un tableau ou plus exactement en une fresque de très grande dimension- qui « met en scène » en peinture, en couleurs, en relief, en visages, en paysages, en « attitudes expressions et comportements comme photographiés », de ce qu’est le monde des humains dans sa réalité intemporelle, s’appliquant donc à toutes les époques de l’histoire humaine… Réalité dans toute sa beauté, sa crudité, sa violence, dans le pire, dans le meilleur, dans l’intimité de l’être (ses rêves, ses aspirations, ses silences, ses échecs, ses luttes, ses abandons, son humilité ou son effacement, ou son orgueil… Tout ce qui fait de l’être un être unique, absolument unique au milieu des autres – mais néanmoins relié aux autres…

Et l’on part de « presque rien » : une vieille photo, un meuble, un bibelot, un instument de musique, des lettres, des cartes postales… Retrouvé(e)s en un lieu abandonné depuis des années (cette « maison vide » en l’occurrence)…

 

 

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