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Paroles et Visages - Page 180

  • Amis sans guillemets

    Bannis de leurs terres

    Innocents

    Sans frontières

    Accidentés de la vie

    Tondus et pelés

    Visages ravagés

    Promeneurs ou cyclistes à sale tête dans le lotissement Les Alouettes interpelaboyés par de féroces Je – monte – la – garde

    Esprits rebelles

    Qui tous rêvez de vous faire la belle

    De ces jardins désenchantés où poussent l’amer et le dégoût

    De l’autre côté de tout ce qui est brisé ou prisé

    Et surtout

    Au plus loin des paroles molles

    Sachez

    Que vos amis sans guillemets

    Sont ceux dont l’œil est clair et vous regarde droit devant

    Et vous parlent de la beauté du monde encore présente

    Sans vous l’expliquer, la décortiquer, la scénariser, la modaliser, l’encadrer, la marchandiser, la croisiériser …

     

     

  • Œuvres en ultra-sons et en phéromones

    … Nos braves et gentils toutous de famille, de dame ou de monsieur âgé seul, petits ou gros, de race ou pas de race, du magnifique berger allemand au petit corniaud à poils ras et bout de queue en bouchon agité… Tous nos chers toutous sans oublier les toutous errants et les toutous cagneux qui font les poubelles…

     

    Ne se « bouffent pas le cul mais se transmettent leurs civilités » lorsqu’ils se rencontrent…

     

    Mais nous humains lorsque nous nous rencontrons, habituellement ou « faisant connaissance », on se serre la main, entre homme et femme on se fait la bise, et si c’est la première rencontre, on dit à l’autre « je suis capricorne, je suis poissons, je suis bélier », et l’autre répond « je suis vierge, je suis scorpion, je suis lion »…

     

    Et durant le temps d’un tour de notre planète la Terre autour du soleil, il se réalise bien plus, à vrai dire beaucoup plus… D’œuvres en ultra sons de chauve souris, d’œuvres en phéromones de fourmis, que d’œuvres en langange humain…

     

     

  • Du temps - et du champ et des moyens- donnés aux détenteurs du Pouvoir

    … Aldous Huxley, né le 26 juillet 1894 et décédé le 22 novembre 1963, est un écrivain, romancier et philosophe Anglais, auteur de près de 50 ouvrages dont le plus connu est « Le meilleur des mondes », un roman d’anticipation écrit en 1931 et paru en 1932 dans lequel il définissait ainsi ce que serait une dictature du futur ayant toutes les apparences de la démocratie mais dans un système de gouvernement, d’économie et de société, de hiérarchie des pouvoirs, de collusion avec des groupes et organisations occultes en marge des lois (mafias) ; tout cela rendant les gens du commun dépendants de tout ce que produit le marché de la consommation, des loisirs, du divertissement, et d’une culture de masse fondée sur des valeurs d’apparence, d’appartenance, dans un ordre dominant de pensée et d’opinions…

     

    Une dépendance accrue par le conditionnement des esprits et des habitudes, des choix et des comportements, s’apparentant à de l’esclavage (les fers ou chaînes ayant été remplacés par les addictions) ; à une prison sans murs ou à un immense camp d’internement sans clôture, prison ou camp duquel les gens n’imaginent pas s’évader, tant ils trouvent en un espace entièrement organisé, structuré, formaté, policé, tout ce qui les conforte, les rassure, leur profite en tant qu’individus…

     

    Il est évident que tant que fonctionne ce système de domination du monde et des peuples par ceux qui détiennent le pouvoir, les détenteurs du pouvoir ont devant eux le temps nécessaire pour fourbir et perfectionner leurs armes… De telle sorte que, le jour où les populations parviendraient à se libérer du joug de leurs addictions et de leur conditionnement, du moins la plus grande partie possible des populations ou en suivant l’exemple d’un peuple en particulier, de tel ou tel pays…

    Alors les détenteurs du pouvoir, lourdement armés qu’ils seraient, instaureraient une dictature qui n’aurait plus l’apparence de la démocratie …

     

    Nous sommes « par les temps qui courent », bel et bien en train de « donner du temps et du champ - et des moyens accrus » aux détenteurs du pouvoir, par nos addictions de toutes sortes – dont la plus forte est celle, comme « l’Epice » de Dune, liée aux technologies de la communication, de l’information, de la diffusion (Internet, smartphone, ordinateur, réseaux sociaux), et aux besoins énergétiques…

     

    La « vraie démocratie » implique que nous parvenions à nous approprier, au détriment des détenteurs du Pouvoir, les technologies de la communication et de l’information et les bases de données…

     

     

  • Fourneau refroidi

    … Sans braises encore incandescentes au matin, dans le fourneau refroidi, le feu ne reprend pas…

    Mais au dehors, ces bois, ces champs, ces chemins, ce grand ciel, ce vent, ce soleil, ces défilés de nuages… Qui invitent à s’éloigner du fourneau refroidi… Et de cette flamme qui, aux matins où les braises étaient ardentes, s’élevait, éclairant autour d’elle plus d’images de visages que de visages…

     

     

  • Budget de vie

    … Le salaire médian en France pour deux personnes vivant mariées ou en couple et tous les deux ayant un emploi, s’élève à 3538 euros net par mois, dont lui 1899 euro et elle 1639 euro…

    Si environ trente millions de personnes de 18 à 65 ans en France, travaillent (toutes activités confondues et tous types de contrats à temps complet ou partiel), quinze millions de ces personnes gagnent plus que le salaire médian et quinze autres millions gagnent moins…

     

    Le budget de vie que je détaille concerne particulièrement les personnes dont le salaire s’établit entre 1500 et 2000 euro (ou entre 3000 et 4000 euro pour un couple)… Ce qui est le cas d’environ sept à huit millions de personnes en France travaillant à temps complet…

     

    Prenons le cas – particulier – d’une famille de deux adultes et de trois enfants âgés de 6 à 14 ans :

    Lui gagnant 1899 euro net par mois et elle 1639 euro net par mois. Soit 3538 euro donc, revenu médian, auquel s’ajoutent en rapport avec les revenus du couple, les prestations familiales et autres aides, de 301 euro…

     

    Ces deux personnes avec leurs trois enfants ne sont pas propriétaires de leur habitation (ils n’ont pu obtenir de prêt immobilier)… Ils payent un loyer en agglomération (ville moyenne) de 900 euro, et du fait de leur revenu mensuel ils ne bénéficient pas d’ aide personalisée au logement…

     

    Leurs charges et dépenses « incompressibles » (quoique pouvant être un peu réduites en fonction de choix et de comportements) s’élèvent à 164 euro de gaz et électricité, 24 euro d’assurance habitation, 528 euro de crédits divers, 300 euro de carburant pour leurs déplacements travail et courses, 20 euro de consommation eau, 48 euro d’assurance ; les courses alimentaires et autres, la cantine, les vêtements, la garde (occasionnelle) d’enfants, leur coûtent 1534 euro dont 1069 l’alimentation, 155 les vêtements, 225 la cantine, 310 la garde d’enfant ; la mutuelle, les téléphones, internet, les frais bancaires et le transport scolaire leur coûtent 372 euro.

     

    En fin de mois, le déficit budgétaire pour ce couple est de 330 euro environ (autorisation personnalisée de découvert accordée par leur banque)…

     

    Dans ces conditions, il leur est difficile d’envisager ou de prévoir : une semaine de vacances à 1200 euro, de changer un vieux frigo congaléteur ou une machine à laver, de se rendre au cinéma ou au restaurant et encore moins au théâtre, d’acheter 2 livres par an et par personne, etc. …

     

    Cela dit, un tel budget est celui de millions de gens dans les pays développés (dont la France où l’on bénéficie d’aides sociales)… Et ce budget n’a rien de comparable avec celui d’un habitant du Bangladesh, d’Inde, de Haïti, de Madagascar, de nombreux pays Africains, de gens vivant avec des revenus de 30 à 300 euro par mois…

    Et il n’a rien de comparable non plus, ce budget, avec celui de 1 % des plus riches dans le monde (qui eux, n’ont à vrai dire pas de budget tant leur fortune et leurs revenus sont immenses), ni même avec le budget des 10 % les plus riches…

     

    Mais la question de la répartition des richesses, de la manière dont elle se pose de nos jours, est inséparable de la question des choix et des comportements dans les modes de vie, d’usage et de consommation, dans un monde de huit milliards d’humains…