Les événements brutaux les plus actuaux
Qui font crier haut et fort haro sur le baudet
Ce baudet sur lequel on nous fait monter
Et cheminer tout au long de prés aux fleurs de cire
Et aux herbes de synthèse
Ne font le monde que d'un seul côté
Et de ce côté là c'est vrai le baudet est si commun
Que dans les écuries
Les écuries royales et de cour
Les écuries de cirque à trois ou six mâts
Les écuries de manèges boueux ou sablonneux
L'on n'y voit pas d'autres montures
Que ce baudet
Dans toutes ces écuries d'incurie
Les événements qui pètent sont actuaux
Il leur faut des tambours dont on nous fait entendre le tam tam
Dans les brousses et dans les cités
Pour pas qu'on écoute les cymbales et les guitares des musiciens poètes
Les paroles les cris du cœur des témoins de leur temps
Pour pas qu’on raconte les générosités les accueils chaleureux le verre pris ensemble au café du coin
Tout cela venu de l'autre côté du monde
Mais en avant la mise en scène des foules et de leurs pétarades qui battent coeur de pieuvre
En avant la rappe qui vitriole qui incendie qui injurie qui antisémite qui antiblancque
En avant les enchanteurs patentés autorisés appelés sur les plateaux-télé
Actuaux chaque jour les beaux derrières des enchanteurs à plumes haut hissés
Paraphrasant sur les podiums et pondant des bouquins
Actuaux les derrières à plumes des sorciers que sont les marchands opulents
Et en files folohouérantes les légions de chalands suçeurs gouailleurs glouglouteurs
C'est de l'autre côté qu'il faut tous aller chalander
Là où l'on retrouve le goût du pain
Là où les regards se touchent et où on se sent
Un peu moins seul dans sa peau