… Des femmes aux Noirs et aux Arabes, aux Africains, aux riches et aux pauvres en passant par les immigrés, les homosexuels, les déficients mentaux, les personnes de physique « ingrat », les étrangers en général, les communautés « dérangeantes », les jeunes de banlieues « difficiles », etc. … Toutes sortes de discriminations relatives à telle ou telle catégorie de personnes, il y a pour point commun le fait que ces discriminations sont toutes collectives et dépendent d’émotions, de sentiments, d’expériences vécues par les uns et par les autres, expériences malheureuses et difficiles en des situations particulières, très tendues, de relation, et sont identifiées, répertoriées comme inscrites ou listées de la même manière ou sur le même mode que sur un tableau d’affichage qui s’apparente à une sorte de « Big Data » (un ensemble de données entregitrées et stockées mais un « Big Data humain », c’est à dire un cerveau humain ayant de grandes capacités …
« Big Data » donc, depuis le début des civilisations et des sociétés organisées, hiérarchisées, fonctionnait, était opérationnel comme l’est le cerveau humain mais « en plus vaste »…
Que l’on se rappelle les « mouchards » dans les cabarets, du temps de Louis XIV, les inquisiteurs au Moyen Age, et « en bien plus élaboré » les fiches et les listes de gens suspects ou indésirables ou juifs ou résistants dans les commissariats de police en 1942 sous l’autorité de la Gestapo…
Au 21ème siècle apparaît et se développe un autre type de discrimination : la discrimination individuelle (qui avait aussi existé auparavant, mais faite par des hommes et des femmes et organisée en systèmes de fonctionnement et d’investigation), et qui tend à devenir désormais automatisée, avec les nouvelles technologies du numérique, de l’informatique, de l’internet, de la robotique…
Avec l’Intelligence artificielle et avec les algorythmes, à présent, nul ne peut échapper à quelque repérage, ciblage, identification, poursuite, censure, et pire, jusqu’à l’emprisonnement et la mort, dans les états autoritaires… Parce que l’Intelligence et les algorythmes battent à la course tous les policiers du monde et gagnent en efficacité et en capacité, tout ce que font les contrôleurs humains…
Ainsi lors d’un entretien d’embauche, pour un emploi nécessitant des compétences, de l’expérience, d’avoir suivi une formation spécifique ; un chef d’entreprise ou l’un de ses réprésentants peut désormais recourir à l’Intelligence Artificielle et à la robotique, avant de décider si oui ou non telle personne postulante répond au « profil » demandé dans l’exercice d’une fonction. Et l’entité d’intelligence artificielle sait tout de la personne, de sa vie privée, de ses activités, de ses préférences, de ses relations, de ses loisirs, de ses pensées, de ses convictions, de sa vie intérieure… Du fait que cette personne, que chacun d’entre nous, au quotidien, paye ses achats avec une carte bancaire, possède des cartes de fidélité, va sur internet, utilise les moteurs de recherche et que son activité en tant que consommateur et en tant qu’intervenant faisant des choix, est enregistrée, traduite en données et listée (tout cela avec les algorythmes)…
D’où la discrimination individuelle croissante qui s’ajoute à la discrimination collective, devenant à la fois une discrimination collective ET individuelle…
Il y est déjà très difficile voire quasi impossible d’éviter tous les barrages mis en place, de la discrimination individuelle (un peu moins difficile peut-être, pour la discrimination collective relative à un groupe de personnes)… Mais plus l’intelligence articifielle et la robotique progresseront en efficacité et en capacité, et seront utilisées par les dominants et les décideurs, multipliant et généralisant les barrages ou les filtres, afin de déterminer des profils, et plus la difficulté d’éviter ou de passer à travers, croîtra…
Même les personnes les « mieux avisées » et les plus responsables de leurs actes, de leurs choix, et dotés d’une grande capacité de réflexion et d’analyse, d’une part… Et même les personnes « en marge » des nouvelles technologies de la communication, de l’internet et du numérique, qui, forcément « laissent moins de traces », d’autre part ; ne pourront plus éviter dans leur vie au quotidien, de se trouver à un moment ou à un autre, dans telle ou telle situation, observés, épiés, repérés, listés… Ne serait-ce que lors de l’achat – pourtant en espèces – d’un produit alimentaire dans un supermarché, et cela parce que tout est codé, enregistré quelque part, faisant l’objet d’une « étude de marché » ou d’une étude des comportements et donc, de discrimination individuelle et collective ayant pour conséquence une identification et ciblage de catégories de personnes (ce qui, soit dit en passant, contribue au renforcement et à la multiplicité des communautarismes dans des habitudes propres à telles sortes de personnes, de consommateurs de différents milieux sociaux et de diverses cultures)…
Il est certain que l’intelligence artificielle et que la robotique, dors et déjà, « battent les humains à la course » - et de très loin…
Mais n’oublions pas qu’à l’origine de l’intelligence artificielle et de la robotique, il y a bel et bien des cerveaux humains qui ont créé, conçu, développé…