… Parfois tu comprends de travers ce qu’il t’est demandé de faire, et ça, en face de ces gens incontournables et compétents que sont des spécialistes en leur domaine et dont tu dois suivre les prescriptions, ça passe mal… Et ils te le font comprendre par le ton qu’ils emploient, assez cinglant, afin que tu conformes à ce qu’il t’est demandé de faire, et que tu n’as pas immédiatement compris ou que tu as mal interprété…
C’est ce qui peut être constaté et vécu, en particulier dans le milieu médical et hospitalier lors d’examens et de traitements…
De toute manière en quelque domaine que ce soit, médical ou autre, il est de ces personnes incontournables et compétentes avec lesquelles le contact sera plus facile, plus aisé qu’avec d’autres…
C’est, il faut bien le dire parce que c’est la réalité, la dureté du monde et de la relation humaine qui est la norme…
L’écoute, la gentillesse, la considération, la bienveillance… Dans l’authenticité, sans fioritures et sans « trompe-l’œil »… C’est l’exception… Mais ça existe et il faut le savoir et être en mesure de l’apprécier…
Petit, tu fus le très proche témoin, en revenant de l’école, dans un pays en guerre, de l’éclatement d’une grenade dans un garage où travaillaient des gens qui n’avaient pas payé tribut à la bande de rebelles qui sévissait dans le coin et avaient mené une expédition punitive contre les gens de ce garage…
Le tympan endommagé, désormais d’une oreille tu continuais à entendre, mais pour comprendre, ça c’est une autre affaire ! (La voix humaine dans toutes ses nuances de tons se situe en grande partie dans la gamme des graves et, au tracé qui ressort après audiométrie, pour cette oreille là, « un peu faible par rapport à l’autre », la ligne qui suit d’abord une trajectoire à peu près droite, plonge brusquement vers le bas, ce qui est signe de traumatisme subi)… C’est un spécialiste médecin de l’audition qui t’as expliqué cela dans le détail…
Petit, tu étais en outre, déjà, un personnage atypique, « pas trop dans le profil de la norme » on va dire… Souvent « dans la lune » comme on dit, et donc, parfois, ne réagissant pas dans l’immédiat selon ce qu’il t’était demandé de faire…
Tu me fais penser à la chanson de Jean Ferrat « Petit » (assurément je le confie ici, ma chanson préférée de Jean Ferrat) dont je reproduis le texte en entier :
Petit, mon dangereux pirate, les pieds nus dans le caniveau
Mon matelot qui carapate après tes voiliers, tes vaisseaux
Mon amateur de confitures, je pourrais ronchonner
Bientôt réglementer tes aventures, mettre du lest à tes bateaux
Petit, mon voyou, mon apache, mon amoureux du fil de l'eau
Je pourrais friser ma moustache et t'inviter dans mon bureau
Petit, qui sur les bancs d'l'école, a toujours l'air d'un étranger
Qui comprends pas le protocole, la bête noire du surgé
Le blâmé du conseil de classe, celui qui saura pas nager
Dans la société des rapaces et des gangsters autorisés
Petit, mon malheureux potache, mon amoureux du fil de l'eau
Je pourrais friser ma moustache et te reprocher tes zéros
Petit, mon dangereux gauchiste, mon enragé, mon anarcho
Qui me trouve trop légaliste et pour tout dire un peu coco
Qui trouve nos combats fadasses, qui voudrait détruire illico
Les injustices dégueulasses en embauchant le sirocco
Petit, mon voyou, mon apache, mon amoureux du fil de l'eau
Je pourrais friser ma moustache, je pourrais freiner ton galop
Oui mais quand j'pense à tes Socrate, à tes cornacs, à tes mentors
Y'a de quoi me couper les pattes, y'a pas d'quoi jouer les cadors
C'est vrai qu'elle a triste figure, cette planete où nous vivons
Ça pue la haine et la torture, la guerre et la bombe à neutrons
Ah, vivre un monde un peu moins vache
Un peu plus libre, un peu plus beau
Petit, mon voyou, mon apache, mon amoureux du fil de l'eau.