… « Ce qu’il y a de plus insupportable, chez les écrivains d’aujourd’hui, ce n’est pas qu’ils soient incapables de montrer notre monde, c’est qu’ils l’approuvent.
Seul le désaccord absolu avec la société actuelle, permet de la décrire tout en donnant la sensation au lecteur qu’il la découvre »…
[ Philippe Muray ]
… En effet, les écrivains d’aujourd’hui, pour bon nombre d’entre eux, décrivent notre monde à leur manière et le font d’ailleurs avec talent en usant de leurs formulations qui impactent, saisissent et retiennent l’attention du lecteur, suscitent de l’émotion…
Il faut cependant dire qu’avec le développement de l’intelligence artificielle, du numérique et de la robotique… Et avec les « nègres littéraires » qui œuvrent « dans l’ombre » …
Le « travail » d’écriture est facilité – voire même inexistant – pour quelques « auteurs » visionnant et appréhendant le monde tel qu’il est, mais demeurant dans l’incapacité par eux-mêmes, de décrire le monde… (Ce sont des imposteurs ces « écrivains » là)…
Qu’ils le fassent avec talent ou par quelque artifice, ils sont quasiment tous dans le monde d’aujourd’hui, les écrivains, surtout ceux qui sont reconnus, des « chantres » de l’ordre établi, d’un « système » en place auquel ils adhèrent par intérêt, pour ce que cela leur rapporte…
Si le « désaccord absolu avec la société actuelle » exprimé par quelques rares écrivains, donne la sensation au lecteur qu’il découvre en son état de déliquescence la société actuelle, il ne motive pas pour autant le lecteur à agir, à combattre, à changer cette « intériorité » en lui qui le fait être dans le monde (mais seulement être)…
Et l’auteur lui-même, tout comme son lecteur, que fait-il de l’intériorité qui est en lui, la change-t-il vraiment ?
Le Verbe se fait chantre alors que sa vocation est de se faire moteur…