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  • Lien entre la pensée et l'écriture cursive

    « Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi on n'apprend plus aux enfants à écrire en cursive ? Et non, ce n'est pas un hasard si on l'utilise de moins en moins. Écrire en cursive, c'est traduire la pensée en mots, c'est s'obliger à ne pas lâcher le papier. C'est un effort stimulant, qui permet d'associer des idées, de les lier, de les mettre en relation. Ce n'est pas un hasard si le mot "cursive" vient du latin "currere", qui signifie courir, couler, car la pensée est ailée, elle court, elle vole. Il est évident que la cursive n'a pas sa place dans le monde d'aujourd'hui, un monde qui fait tout pour ralentir le développement de la pensée, pour l'engorger. Je crois que la cursive est née en Italie et qu'elle s'est ensuite répandue dans le monde entier. Pourquoi ? Parce que c'était une écriture compacte, élégante, claire.

    Mais notre société n'a plus le temps pour l'élégance, pour la beauté, pour la complexité ; nous avons la synthèse mais pas la clarté, la vitesse mais pas l'efficacité, l'information mais pas la connaissance ! Nous en savons trop et pas assez parce que nous ne sommes plus capables de faire le lien entre les choses. Les gens ne peuvent plus penser. C'est pour cela qu'il faut revenir à l'écriture cursive, surtout à l'école. Car il ne s'agit pas seulement de retrouver une écriture, mais de redonner vie à notre pensée. Tout ce qui nous fait vivre, ce qui nourrit l'âme, ce qui soutient l'esprit, est lié à la respiration. Sans souffle, disaient les Grecs anciens, il n'y a pas de pensée. Et sans pensée, il n'y a pas de vie. Je vous laisse le soin de décider si cela est important ou non..." Guendalina Middei, Professeur X - écrivain

     

    Guendalina Middei, écrivain(e) Italienne sous le pseudonyme de Professeur X

     

    S’il y a du vrai – et de la logique – dans ce qu’exprime Guendalina Middei, et que d’ailleurs je partage, il n’en demeure pas moins que je me pose tout de même la question de l’existence et de la réalité du lien entre la pensée, la réflexion, d’une part ; et l’écriture cursive d’autre part…

     

    Dans les langues issues du latin telles que le Français, l’Italien, l’Espagnol ; dans les langues anglosaxonnes, slaves ; ainsi qu’en Arabe… L’écriture manuscrite, celle que les enfants pratiquent à l’école lors de l’apprentissage de la lecture et de l’écriture, est le plus souvent cursive – donc avec les lettres reliées- (mais moins cependant, avec les nouvelles méthodes selon les programmes scolaires actuels, pour l’apprentissage de l’écriture à l’école en CP et CE)…

    Dans ces langues là, Français, Italien, Espagnol, Anglais, Russe, Allemand, Neéerlandais, et Arabe, le lien entre la pensée (la pensée développée et la réflexion) et le fait d’écrire à la main avec un stylo, un crayon, en cursif, s’impose en ce sens qu’il existe bien une logique, une réalité quasi évidente, dans le lien entre la pensée et l’écriture cursive…

    Mais alors, que dire du Mandarin (le Chinois), que dire du Japonais, que dire des langues qui n’ont pas d’alphabet mais s’écrivent et se lisent par signes ou signes reliés, de telle sorte qu’au lieu d’un alphabet de 26, 28 ou 29 lettres, l’on se retrouve avec plusieurs milliers de signes différents les uns des autres non reliés ? (Ce qui remplace en Mandarin ou en Japonais, l’écriture cursive, c’est la calligraphie c’est à dire le dessin du signe, l’art de bien dessiner ce signe)…

     

    Si je m’en rapporte à mon expérience personnelle, depuis plus de vingt ans, mon écriture manuscrite ne ressemble plus à l’écriture que j’avais lorsque j’étais au Lycée de Mont de Marsan en 1965 ou à celle que j’avais dans mes carnets, au crayon, entre 1983 et 1997…

    Cela fait une bonne vingtaine d’années que, lorsque j’écris à la main, je forme mes lettres presque comme en script, à peine ou non reliées entre elles, et que je ne sais plus écrire de « belles majuscules en écriture cursive » (je forme les majuscules en lettres d’imprimerie)…

    Cela vient de l’habitude d’écrire au clavier, certainement…

    Est-ce que pour autant, n’écrivant plus en cursif, ma pensée se serait atrophiée ? C’est bien là la question !

     

    D’autre part, il y a aussi une réalité non négligeable, à la perte de la pratique de l’écriture cursive :

    L’on en arrive à ne plus savoir ou pouvoir déchiffer certaines écritures de personnes que nous connaissons ou dont nous lisons ce que ces personnes expriment par écrit à la main… Et, quant à la lecture et à la compréhension de textes manuscrits anciens, très anciens pour certains, d’auteurs du 17ème, 18ème siècle, de documents historiques, etc. … C’est encore plus difficile pour les contemporains que nous sommes !

    Je m’en suis aperçu lors de recherches généalogiques avec l’accès aux fiches d’état civil numérisées notamment pour la période 1793 – 1806 : les actes rédigés avec les noms, prénoms du déclarant, des témoins… Sont très difficilement lisibles (forme des lettres) …

     

     

     

  • Les écrivains d'aujourd'hui

    « Ce qu’il y a de plus insupportable, chez les écrivains d’aujourd’hui, ce n’est pas qu’ils soient incapables de montrer notre monde, c’est qu’ils l’approuvent.

    Seul le désaccord absolu avec la société actuelle, permet de la décrire tout en donnant la sensation au lecteur qu’il la découvre »…

     

    [ Philippe Muray ]

     

    En effet, les écrivains d’aujourd’hui, pour bon nombre d’entre eux, décrivent notre monde à leur manière et le font d’ailleurs avec talent en usant de leurs formulations qui impactent, saisissent et retiennent l’attention du lecteur, suscitent de l’émotion…

    Il faut cependant dire qu’avec le développement de l’intelligence artificielle, du numérique et de la robotique… Et avec les « nègres littéraires » qui œuvrent « dans l’ombre » …

    Le « travail » d’écriture est facilité – voire même inexistant – pour quelques « auteurs » visionnant et appréhendant le monde tel qu’il est, mais demeurant dans l’incapacité par eux-mêmes, de décrire le monde… (Ce sont des imposteurs ces « écrivains » là)…

    Qu’ils le fassent avec talent ou par quelque artifice, ils sont quasiment tous dans le monde d’aujourd’hui, les écrivains, surtout ceux qui sont reconnus, des « chantres » de l’ordre établi, d’un « système » en place auquel ils adhèrent par intérêt, pour ce que cela leur rapporte…

    Si le « désaccord absolu avec la société actuelle » exprimé par quelques rares écrivains, donne la sensation au lecteur qu’il découvre en son état de déliquescence la société actuelle, il ne motive pas pour autant le lecteur à agir, à combattre, à changer cette « intériorité » en lui qui le fait être dans le monde (mais seulement être)…

    Et l’auteur lui-même, tout comme son lecteur, que fait-il de l’intériorité qui est en lui, la change-t-il vraiment ?

    Le Verbe se fait chantre alors que sa vocation est de se faire moteur…

     

     

  • La culture : un produit de l'Homme

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    À noter – avant toute chose – que l’Homme – avec un « h » majuscule – est l’être humain… En effet, par exemple en langue germanique l’homme est « der Mann » et l’être humain « das Mensch »… Donc en langue française, l’Homme est à la fois « homme et femme » et « homme » sans majuscule à « h », c’est l’homme…

    La culture est donc, en langue française, un produit de l’Homme…

    « ... j'écris toujours. Que faire d'autre ? C'est mon habitude et puis c'est mon métier. Longtemps j'ai pris ma plume pour une épée : à présent je connais notre impuissance. N'importe : je fais, je ferai des livres ; il en faut ; cela sert tout de même. La culture ne sauve rien ni personne, elle ne justifie pas. Mais c'est un produit de l'homme : il s'y projette, s'y reconnaît ; seul ce miroir critique lui offre son image. Du reste, ce vieux bâtiment ruineux, mon imposture, c'est aussi mon caractère : on se défait d'une névrose, on ne se guérit pas de soi. »

    Jean-Paul Sartre — Les Mots (1964)

     

    « Écrire » pour celui ou celle qui fait tout au long de sa vie, « œuvre d’écriture », ne peut essentiellement être QUE « prendre sa plume pour une épée » ( ou pour une arme )… Il y a en effet, une certaine impuissance à mener quelque combat que ce soit, pour une idée, pour une cause, par exemple dans un but humanitaire, ou encore « afin de rendre meilleurs les autres et - autant que possible, ce qui est plus difficile - soi-même »… En guerroyant par les mots contre l’inacceptable, contre ce qui détruit, contre ce qui violente, contre la vulgarité, contre l’ordre établi, contre l’opinion qui prévaut, contre des certitudes portées en soi que l’on parvient à relativiserTout cela sur fond de morale, de « pensée juste », de pertinence de la réflexion, d’ouverture sur le monde, et de bien d’autres choses mises en avant, clamées haut et fort et érigées en barricades devant le Mal…

     

    En ce sens donc, la culture ne sauve rien ni personne… Cependant le combat que l’on peut mener – que d’ailleurs beaucoup mènent et qui ne sont pas forcément des intellectuels, des artistes, des écrivains- n’est jamais, à aucun moment, inutile, vain ou « perdu d’avance »… Puisqu’il est, ce combat, l’une des composantes essentielles, intemporelles, immuables de l’« ordre du monde et de l’univers » au même titre que la dureté du monde (du monde humain, du monde des êtres vivants), dureté elle aussi immuable, intemporelle… Dureté qui ne peut qu’être « intégrée » dans l’entendement humain (dans la compréhension et dans l’appréhension du monde par l’humain)…

     

    Sans intégration consciente, réelle, profonde, de la dureté du monde et de ses « lois d’airain »… Il ne peut y avoir devant soi qu’un « miroir » qui n’a de cesse de projeter dans notre intériorité, tout ce que le réfléchissement de la lumière par le miroir, « filtre pour notre gouverne personnelle »…

     

    Le pire, c’est lorsque, dans un refus en soi, de l’intégration de la dureté du monde par la vision que l’on se fait du monde, l’on en arrive à faire courir les autres autour de soi derrière l’ « étendard » de la morale et de la « cause décrétée juste »… Ce qui est de l’imposture, imposture d’autant plus grande du fait du refus de l’intégration en soi de sa propre dureté…

    Le pire aussi, c’est lorsque, ne parvenant pas à intégrer la dureté du monde, l’on s’évertue dans un effort de « croyance messianique et propagandiste » à « cultéïser » l’ouverture aux autres, la complaisance, la bienveillance, la tolérance (pouvant aller jusqu’à l’acceptation de l’inacceptable)…

     

    « J’écris toujours » … En effet pour un écrivain, ou plus généralement pour qui « fait œuvre d’écriture » tout au long de sa vie ; que faire d’autre qu’écrire, inlassablement, jour après jour et passant parfois par des moments d’épuisement ? Sinon, autant que possible, de « relier » son écriture à de l’action, à du comportement ; à éviter en somme, l’imposture ?

     

    « On ne se guérit pas de soi »… Que guérir, en fait, de soi ? De ce qui nous nuit, de ce qui infirme ce que l’on exprime, pourtant « au plus juste » et avec autant de détermination, de volonté de bien faire ? Alors même que ce qui nous nuit et infime ce que l’on exprime, nous le portons en nous bien que refusant de l’intégrer…

     

     

  • Proposition de loi contre l'écriture inclusive

    ... Contre l'écriture inclusive, l'argument le plus difficilement contestable est celui de la fragmentation des mots et des accords, constituant un évident obstacle à la lecture et à la compréhension d'un texte, qui contrarie la fluidité dans la communication écrite, ne contribue pas à la maîtrise de la langue française...

    Sur ce dernier point, de la maîtrise de la langue française ; l'écriture inclusive, introduite et instituée à l'école, participe à une démolition de ce qui, en orthographe et en grammaire française, a été enseigné depuis que l'école est devenue gratuite, publique et obligatoire en 1881...

    Si l'on s'en tient, dans l'esprit du projet de loi déposé à l'Assemblée Nationale portant sur l'interdiction de l'écriture inclusive aux éditions, aux productions et publications scolaires et universitaires, aux actes civils, administratifs et commerciaux... À ce qui demeure intemporel dans l'orthographe et dans la grammaire française, à ce qui dans la grammaire ne peut être modifié afin d'être rendu soit – disant- plus accessible (ou en vertu de cette "idée" du "pour tous"), l'essentiel est dit... Sans qu'il soit question de "sexisme" ou de "féminisme".

    Ce concept du "pour tous" à propos de ce qui doit se faire ou ne pas se faire, de ce qui doit être ou ne pas être, de ce qui doit être introduit, officialisé dans la vie sociale ; et ces complaisances, tolérances, abdications, démissions, des autorités, à l'égard de minorités communautaires aux comportements souvent ostentatoires et agressifs, souvent aussi se faisant dans une pensée de repentance parce que jadis ces minorités étaient stigmatisées, violentées, contraintes au silence... Ne constituent pas un progrès dans l'évolution de la société, bien au contraire!

    L’on pourrait me faire observer que ce sont les députés du Rassemblement National qui ont déposé ce projet de loi contre l’adoption de l’écriture inclusive…

    Je n’en ai cure… Et me demande pourquoi, en ce qui concerne des principes fondamentaux qui régissent la grammaire des langues parlées et écrites ; ainsi d’ailleurs que les règles tout aussi fondamentales de la relation humaine, de toute relation avec les êtres et les choses en général, les partis de Droite, de Gauche et du Centre, ou les formations majoritaires dans une assemblée nationale, ne font pas leurs ces valeurs et principes fondamentaux, au lieu de les dénaturer, de les faire passer sous le « rouleau compresseur «  du « wokisme », d’un progressisme sociétal de complaisances, de tolérances, de laxisme, de démissionisme…

    Seulement voilà : parce que ce sont les députés du Rassemblement National qui ont déposé ce projet de loi, et que ce parti, le Rassemblement National, reprenant à son compte ces valeurs fondamentales (mais dans le projet de société qui est le sien), valeurs dénaturées par une partie de la droite, par la gauche et par les partis majoritaires à l’Assemblée Nationale … Il faudrait afin de contrecarrer ce que proposent les députés du RN, que, si ces députés du RN disent «  deux plus deux égale quatre » l’on réponde tous en chœur sous l’égide des autres partis « pour la forme rassemblés dans ce qu’ils contestent séparément », que deux plus deux ça fait cinq !

    Eh bien « merde à deux plus deux égale cinq » ! Merde à l’écriture inclusive, chantre du wokisme et de ces modes et cultures et mouvements réformistes de démolition de la société, de la civilisation ! Merde aux soutenants de l’écriture inclusive !