Toi l’ingérable
L’âne qui avance pas
Le renégat le révolté le trublion
Qui fait jamais trop dans la dentelle
Celui qu’il faut sans cesser policer modérer
Recadrer
Le zéro de conduite de la classe
La bête noire du Surgé
Le qui pisse contre les platanes
Qui marche jamais trop droit
Toujours entre deux vélléïtés
Le cheval rétif
Qu’obéït jamais au doigt et à l’œil
Mais qui…
Le poing levé
Un bras d’honneur à s’en bleuir le creux du coude
Qui s’insurge contre toutes les hypocrisies
Les plus crasses comme celles mine de rien
… A néanmoins un cœur une âme
Grand comme un cosmos
Qui laisse tout au long du chemin qu’il parcourt
Un pas qu’il fait après l’autre
Du lever au coucher du soleil
Et même sous la lune cachée par les nuages
Des traces et des petits cailloux à n’en plus finir
… Quand tu disparaîtras de cette Terre
Plus personne parmi tes proches et tes connaissances
Certains de tes proches les plus proches notamment
Ne pourra te faire ce regard ce geste qui te police te modère te cadre
Te faire toutes ces observations coup de baguette
Au moindre petit pétou de traviole
Que tu laisses fuser du trou de bale de ta pomme
Qui ressemble à aucune autre pomme sur cette Terre
Et dans la grande nuit dont personne ne revient
A jamais envolé au loin
Qu’on te voit voler d’un vol que tu ne verras plus
Ou qu’on ne te voit pas voler mais là d’avance tu t’en fous
T’auras au moins gagné ça
Plus d’œil plus de regard plus de mot qui te coup-de-baguette
Qui te cadre qui te modère qui te police
En disparaissant de cette Terre