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  • Cent tours de manivelle et le moteur ne réagit pas

    … Et si la littérature – pour autant que l’on puisse user du terme « littérature » dans le sens que je vais ici exprimer – était dans l’agissement plutôt que dans la parole et dans l’écriture ?

     

    Qu’est-ce que la littérature, de parole, d’écriture, d’œuvre d’écriture, d’auteur de livres, de gens d’écriture, d’intellectuels s’exprimant devant un public… Sans agissement réel, au regard porté sur ce que fut la vie vécue, de soi, depuis son enfance, une vie vécue sans avoir jamais participé à quoique ce soit, par exemple au sein d’une association d’intérêt public, de caractère humanitaire ; sans jamais avoir aidé, soigné, réparé, secouru, donné de son temps, tout cela avec d’autres personnes agissant ?

     

    La parole et l’écriture, les mots, la pensée exprimée… Un moteur ?

    Peut-être…

    Oui peut-être…

     

    Un moteur tel celui de l’une de ces automobiles du début du 20ème siècle que l’on essaye de faire démarrer en tournant de toutes ses forces, une fois, deux fois, dix fois, la manivelle… Mais pas le moindre toussotement du moteur…

    Sans le mécanicien qui se place dos à terre sous le moteur de l’automobile, qui, muni d’outils, dévisse, revisse, remplace, ajuste, répare, démonte, remonte pièce par pièce, soude, essaye ceci, cela… Le moteur ne démarrera pas…

     

    Si le « bilan » que l’on fait de sa vie, est de peu d’agissement et de beaucoup de parole, d’écriture et de pensée exprimée… Et si de surcroît ce qui a été dit, écrit, exprimé, l’a été le plus souvent sans que cela ait été compris du fait de la manière dont cela a été dit, écrit, exprimé (illisible, hermérique, pour un « commun des mortels » qui n’est pas forcément une personne n’ayant reçu qu’une éducation de base)… Alors tout ce « beaucoup de parole, d’écriture et de pensée exprimée » n’a finalement été qu’un certain nombre de tours de manivelle n’ayant pas provoqué le moindre toussotement du moteur…

     

    Dans un hôpital, que tu sois, atteint comme tu peux l’être, te mouvant dans le couloir entraînant ta potence de suspension de poche en plastique, tuyauté, bouteille à oxygène, etc. … Ou sur un fauteuil roulant… Que tu sois, oui, écrivain, auteur d’ouvrages, intellectuel, penseur, avec cette faculté qui est la tienne à pouvoir t’exprimer, à savoir « dire les choses » ; ou que tu sois un Portugais de 76 ans ayant passé sa jeune vie d’adulte sous Salazar et sachant tout juste lire et écrire, ou que tu sois un jeune de banlieue de Cergy Pontoise sorti du système éducatif, qui lui, le Portugais de 76 ans ou le jeune de Cergy Pontoise, aussi mal foutu que toi, se transporte en tirant sa potence… Lorsque vous allez vous retrouver tous les trois, descendus par l’ascenseur, au rez de chaussée, devant l’entrée de l’hôpital, pour « fumer un clope » (le portugais il a un cancer du colon, et le jeune de Cergy Pontoise il n’ a plus de nez et il lui manque une oreille à la suite d’une bagarre dans laquelle il a laissé la moitié de son visage)… Vous allez peut-être vous regarder sans trop savoir quoi vous dire… Mais il va passer dans le regard échangé… Disons « une forme de littérature »…

     

     

  • C'est l' Avîn't !

    Ça y est, on y est, 1er décembre, c’est l’avîn’t !

    Les pernohaux qué grimp’ aux murs, les ulumunations, les achats de noël, les joujoux, ah putain d’joujoux, les chocolats, la bûche chez Picard (en espérant qu’aura pas une coupure de jus de plusieurs heures qué dégongèl la bûche et encore le chapon farci et les langoustines)…

    C’est l’avîn’t le temps des p’tits queucœurs rourouges et des dons aux démunis aux pelés aux tondus aux éclopés, le téléton, la Saint Nicolas – le père fouettard…

    Ça y est, on a réservé pour une semaine à Courchevel ou à Megève, un billet TGV -InOui/Ouigo en promo… (pourvu qu’ait pas d’grève)…

    L’avîn’t à Paname c’est pas l’avîn’t à Kiev, c’est sûr !

    Gross Inflat’ sur les joujoux, ah putain d’joujoux même pour les baba’ou d’un demi an !

     

     

  • Le poids de l'économie numérique sur la planète

    Pour que fonctionne toute l’économie dépendante du numérique sur l’ensemble de la planète en 2030, il faudra utiliser 51 % de l’électricité mondiale produite, ce qui nécéssite la mise en service de 4400 réacteurs nucléaires.

     

    Internet devient pour les besoins de la vie quotidienne, pour la médecine, les hôpitaux, les transports, le stockage, l’acheminement et la distribution des produits alimentaires, les loisirs, les sports, l’industrie, l’agriculture, les commerces, l’école, les entreprises productrices de services, les maisons de retraite, les comptes bancaires, l’information, le tourisme, la communication de chacun… Enfin pour tout ce dont nous avons besoin quotidiennement sur cette planète, notamment dans les pays développés (et de plus en plus dans les pays en voie de développement), une nécessité absolue, incontournable… Car sans internet c’est pour ainsi dire l’économie toute entière qui s’arrête, parce que les « savoir faire » sans internet ont disparu et que l’adaptation à un monde sans internet (et sans électricité) nécessiterait de passer des années à se réorganiser afin de faire fonctionner les choses comme au temps où internet n’existait pas… (les savoir faire à reconstituer)…

     

    Déjà, par exemple, comment faire un G20 sans internet ? Ou une conférence mondiale sur le climat COP 21/22/23 etc. … Sans internet ?

     

    Un brouillard électromagnétique d’ondes dans lesquelles nous vivons, avec internet mobile (4 et 5G), objets connectés, wifi, bluethooth, compteurs communicants, puces de cartes bancaires et autres ; recouvre la planète, et de grands projets de développement économique repose sur un recours massif aux ondes électromagnétiques.

     

    Un milliard de smartphones sont vendus chaque année depuis 2012 ; 50 à 130 milliards d’objets connectés (voitures, robots ménagers, montres, systèmes d’ouverture/fermeture, smartphones, domotique commande à distance avec programmation, jeux, appareils de toutes sortes, sont utilisés 24h sur 24 partout dans le monde où pénétre la civilisation technologique occidentale…

     

    L’on extrait de nos jours, de la croûte terrestre, en l’espace d’une génération (20 ans), davantage de métaux nécessaires à la fabrication d’ordinateurs, smartphones, batteries… Que durant toute l’histoire de l’humanité ! (il faut par exemple, 800 kg de matières premières pour fabriquer un ordinateur de 2 kg)…

     

    L’infrastructure numérique est impressionnante – et démesurée : box internet, récepteurs de quartiers, centres de raccordement urbain, millions de kilomètres de câbles de cuivre et de fibre optique dans le sous sol et au fond des océans, routeurs, serveurs, data centers…

     

    Et, en plus de l’économie numérique pour tous nos besoins, pour tout ce qui est du marché et de la consommation… Ce qui est déjà considérable…

    Il y a… L’économie de la guerre, des armes (comme on le voit avec la guerre en Ukraine depuis le 24 février 2022, tout ce qu’utilise l’armée russe, tout ce qu’envoie en matériels et engins de guerre, les pays de l’OTAN – tout ça, c’est de l’électronique, de la domotique, de l’internet pour le fonctionnement)…

     

    Le poids de l’économie numérique sur la planète n’entre pas en ligne de compte dans les G20 et les COP 21/22/23…

    Et comment d’ailleurs, pourrait-il entrer en ligne de compte ?

    Nous sommes « au-delà même de l’hypocrisie » : dans un processus irréversible, en face d’un avenir dont personne n’a idée, inimaginable…

    Nous sommes en un « point de non retour » au-delà du quel, il y aura « quelque chose » - c’est sûr – mais nous ne savons pas quoi…

     

    On dit « un enfer »… Mais l’enfer (et le paradis) sont des vues de l’esprit humain… Ainsi d’ailleurs que toutes les prospectives, les futurismes, les prévisions, les anticipations, les imaginations et visions d’avenir au sujet de modes de vie possibles, de nouvelles habitudes et comportements autant individuels que collectifs, etc. … Car le « vrai » qui entre dans tout ça, et qui est « une affaire de visionnaires » (il y a toujours eu des visionnaires – en général des hommes et des femmes de réflexion, de pensée, d’esprit scientifique)… C’est la projection dans un réel qui sera, de ce qui se fait dans le présent… Une projection partielle et donc incomplète, tronquée dans la partie élevée du cône ou de la pyramide ou du cylindre… La partie élevée étant indéfinissable, non mesurable…

     

  • Des tonnes de bouffe au Qatar, suite ...

    L’on m’a dit : « ces tonnes de bouffe au Mundial de foot du Qatar, si la coupe du monde de foot avait eu lieu ailleurs, il aurait bien fallu que les équipes, les accompagnants et les journalistes et les spectateurs, « bouffent », donc tu as tout faux puisque ces tonnes de bouffe auraient été les mêmes ailleurs »…

     

    Mais il y a tout de même une différence de taille entre « au Qatar et dans d’autres pays » à propos de ces tonnes de bouffe :

     

    Le Qatar ne produit RIEN en bouffe (tout, archi tout ce qui se bouffe, au Qatar, vient de pays à des milliers de kilomètres, à votre connaissance, y-a-t-il au Qatar - grand comme la Corse - des champs de pommes de terre, d'haricots, de poireaux, de navets, etc. ? Y-a-t-il au Qatar des prés à vaches, à moutons ? ...

    Alors que pour les JO de Paris en 2024, rien qu'en Ile de France, il y a des centaines d'hectares de produits maraîchers, et dans notre Limousin et en Chalosse dans les Landes, et en Auvergne et en Bourgogne, de superbes vaches et bœufs plantureux!)... Même chez Mac Donald en France, on achète Français !

     

    Dans tous les pays assez riches en terres agricoles et d'élevages, où se déroulent de grandes manifestations sportives internationales, pour faire bouffer des milliers de personnes et les équipes de sportifs avec leurs accompagnants, y'a au moins 60/70% de tout ce qui se bouffe, qui n'a pas fait 10 000 km en avion frigo !

     

    Alors qu’au Qatar pour le Mundial de foot, c'est 100% de bouffe importé, ainsi d'ailleurs que toute l'année, au Qatar, pour 3 millions de personnes "riches à crever" (les Qatari je précise, parce que les travailleurs Bangladais, Indous, Pakistanais, eux, qui bossent sur les chantiers de construction de cet environnement futuriste qu'est le Qatar, ne bouffent que du riz et des rognures de bidoche ou de poisson et boivent de la flotte (pas du pinard millésimé à 50 ou 100 euros la bouteille!)

     

     

  • Neutralité face à l'injustice

    … Ne sont guère nombreux, ceux et celles qui, ne demeurant pas neutres, ouvertement et au su et au vu de tout le monde, soutiennent, encouragent, et justifient l’injustice qui, pour eux, n’est pas de l’injustice mais la vérité d’un état des choses que l’on ne peut changer (la violence, la prédation, la domination, les inégalités produites par les Hommes)…

     

    Ils ne sont pas nombreux « en direct » notamment lorsque vous les avez en face de vous dans une discussion… Mais ils sont un peu plus nombreux « indirectement » notamment lorsqu’ils s’expriment sans clairement s’identifier sur la Toile, sur le « mur virtuel » où tout le monde peut inscrire quelque chose, déposer une image…

     

    Effectivement la neutralité est bien la position où se fixe le plus grand nombre d’entre nous, neutralité se manifestant par l’indifférence, par le silence, par la démission, par la lâcheté, par la préférence de la facilité, par la soumission à une opinion générale, par le désengagement, par l’abstention… Et dans la neutralité il est évident que l’oppresseur est toujours gagnant…

     

    Certes, la difficulté de l’agissement et du choix, le caractère aléatoire, inconfortable, risqué, insécurisant, de l’agissement, incite à la neutralité…

    Mais la neutralité ne peut demeurer durablement comme une page blanche immaculée, parce que sur la page blanche, ce qui a été tracé sans être visible par le neutre qui a quand même son idée à lui, finit par apparaître.

     

     

    La vraie neutralité face à l’injustice (comme la page blanche demeurant sans cesse immaculée) n’existe pas… (Tu ressens forcément quelque chose en toi, de ce que tu perçois, observes, subis, même si tu le gardes pour toi, ne le fais point connaître aux autres)… Et ce que tu ressens, dans la mesure où c’est aussi à peu près également ressenti par beaucoup d’autres, et où ça induit des comportements de résistance, ça rend plus tout à fait gagnant l’oppresseur…