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  • Puanto-luminante littératoquerie

    Tout en haut au dernier étage de la grande pyramide, dominaient les Mythes et les Zélytes...

    Et ce dernier étage puait, puait...

    Puait de toutes les odeurs des Mythes et des Zélytes...

    L'on avait nommé cet étage le Pue-Haut.

    Au Pue-Haut, les Guignols qui montaient applaudir et bisser les Zélytes, et se morphaler de Mythes... Étaient devenus des Gugnols.

    Des Gugnols dont les cheveux gris sur leur crâne et les chevaux gris trottant dans leur tête, avaient viré au gru...

    Au Pue-Haut des Gugnols Grus désormais, l'on y attentait aux mœurs des bas étages, jugées trop enguignolées, trop grises d'un bleu souffreteux et poussiéreux.

    Au Pue-Haut des Gugnols Grus, les Mythes et les Zélytes se congratulaient les uns les autres en se collant des plumes sur le cul... Ou se broyant les ailes entre Zélytes, se puant de pubes entre Mythes...

    En face de la grande pyramide, dans le hall d'entrée de l'Hôtel du Merdier, facedeboucquait l'hôtesse d'accueil juchée sur un tabouret dans son tailleur strict et invitant les Gugnols Grus à prendre l'ascenseur express pour le Pue-haut.

    Un petit toutou cagneux fila entre les jambes d'une grande Gugnole gruse chicquement vêtue et pissa dru sur le plancher de l'ascenseur qui, au lieu de monter au Pue-Haut, descendit vers les sous-sols enluminés.

    Au dernier sous-sol l'ascenseur se fracassa et le petit toutou, éclaboussé de lumière, mordit au cou les Gugnols et les Gugnoles étendus raides morts...

    ... Et l'hôtesse qui susurait dans son portable “Ils arrivent”...!

    Mais les Mythes et les Zélytes avaient déjà auprès d'eux, d'autres Gugnols venus ceux-là en fauteuils volants depuis la terrasse de l'Hôtel du Merdier.

    En bas, tout en bas, au Luit-Bas des Guignols Blancs, il y avait un Guignol Noir armé d'un lance-pierres qui canardait les lampions afin que ne demeure dans les sous-sols, que la seule lumière du ciel descendue au Luit-Bas, mais encore empourprée de feux rouge-sang...

     

     

  • La commune fragilité de l'Être

    … Les personnes qui écrivent (pour autant qu’elles se livrent à un travail d’écriture et de qualité, de manière continue depuis de longues années), qui dessinent, peignent, jouent de la musique (pour autant qu’elles réalisent, comme pour l’écriture, un travail continu et de qualité) ; les artistes, les comédiens, les auteurs d’ouvrages (romans, essais, poésie) qui publient leurs œuvres et qui ont un public et des lecteurs ; les journalistes témoins de l’actualité du monde, que l’on peut écouter lors d’émissions et de débats à la télévision ; les caricaturistes, les humoristes connus du public ; et d’une manière générale les intellectuels de diverses professions dans l’enseignement, l’information, impliquant du contact et des rencontres et donc de la relation ; et encore plus généralement les personnes exerçant dans telle ou telle activité, ayant fait soit des études et eu une formation dans des écoles supérieures, soit étudié et se sont formées elles mêmes en autodidacte…

     

    Toutes ces personnes là, sont-elles « mieux armées » pour appréhender le monde tel qu’il est dans sa réalité, dans sa complexité, dans sa dureté, dans sa violence, dans ce qu’il y a de singulier, de dramatique, de drôle, de commun ou d’exceptionnel, d’heureux ou de malheureux, qui incite à réflexion, qui questionne, dans des situations particulières dont ces personnes sont les témoins ou les acteurs actifs ou passifs ? …

    Sont-elles aussi « mieux armées » pour appréhender ce qui les impacte et ce qui les atteint dans leur vie, pouvant être des problèmes de santé, des situations difficiles dans lesquelles elles se trouvent momentanément ou pour une longue durée, en face de la vieillesse et en particulier de la « grande vieillesse », en face du handicap, de la mort, du deuil, du divorce, de la trahison d’un proche ou d’un ami, de la solitude ?

     

    « Mieux armées », peut-être… Dans la mesure où l’art, la littérature, la culture, l’éducation, la connaissance, la capacité de réflexion, et cette « force en soi » qui a pu se construire par l’art et par la culture, ont fait de ces personnes ce qu’elles sont devenues et qui les ont rendues en quelque sorte « différentes » des autres, ces quels autres étant eux, « mieux armés » d’une autre manière que par l’art et que par la culture où ils n’ont pas « baigné » ni ne se sont investis…

     

    Mais « mieux armé » n’implique pas forcément une existence plus « aisée » à vivre, n’implique pas que disparaîsse cette fragilité qui est commune à tous les humains quelle que soit leur condition sociale, leur condition physique, leur condition purement humaine… Commune non seulement à l’être humain mais à tous les êtres vivants…

     

    « Être mieux armé » on va dire – vais-je dire - « ça aide un peu »… Quoique cela demande réflexion…

     

    « Mieux armé » parce que l’on écrit, dessine, joue de la musique, que l’on a « un niveau de culture », que l’on se passionne pour quelque chose, que l’on réalise quelque chose dans sa vie (surtout quand c’est utile aux autres)… Et qu’ainsi on « appréhende mieux le monde » ?

     

    Il n’en demeure pas moins, qu’atteint d’une maladie grave, d’un handicap, en contact avec d’autres personnes aussi « mal foutues » que l’on l’est soi-mêmes, de toutes conditions sociales et culturelles en milieu hospitalier ou de soins dans un centre ; parvenu à « un âge avancé » dans la dépendance aux autres ; durant sa vie confronté à des situations difficiles et dramatiques… L’on n’est pas « mieux armé »… Ou alors c’est la gravité qu’il y a dans ce que l’on ressent sans vraiment pouvoir l’exprimer) qui se « substitue » - si l’on peut dire – à « être mieux armé »…

     

    En effet personne, absolument personne au monde, en ce qui est ressenti, éprouvé, vécu « tout seul dans sa peau » dans l’adversité – sans pouvoir l’exprimer parce que les mots (et même le regard) manquent, et que le « faire » ne peut être fait – n’est « mieux armé »…

     

     

     

     

     

  • L'Œuvre

    Cette vision de l'œuvre...

    Œuvre de peinture...

    Œuvre d'écriture...

    Œuvre de musique...

    Cette vision de l'œuvre selon Emile Zola dans son livre L'Œuvre...

    Cette vision de l'œuvre je la partage.

    Et non seulement je la partage mais j'y souscris, j'y adhère...

     

    L'œuvre n'est point “de quelque académie que ce soit” même si l'Académie reconnaît l'œuvre.

    L'œuvre n'a que faire des académies, des modes, du marché ; du pompon à tirer assis sur quelque dada du manège...

    Dans leurs couleurs vives et éclatantes, montrant leurs dents toutes blanches en un rire débile et figé de créature fantasmagorique de fête foraine, les dadas de manège branlent sur leurs selles des rêves prêt-à-porter et des images sautillantes de séries télévisées dans les têtes chevillées au ventre...

    L'œuvre c'est la vie exprimée, peinte ou mise en musique sans faire partie d'une école, sans se laisser emporter par un courant, sans ressentiment, sans amertume, sans mise en scène...

    L'œuvre porte en elle sa propre émotion, sa propre vérité et ne juge pas le monde ni les gens. L'œuvre serait plutôt amoureuse du monde sans rien attendre du monde en retour de ce qu'elle donne.

    Il y a dans l'œuvre du désintéressement, parfois de la dérision, de la violence, une rage de s'exister et de se répandre dans le coeur des gens... Ou du silence, du renoncement, du recueillement, une intimité.

    Mais il y a toujours dans l'œuvre de la passion... La même passion naturelle, instinctive et vitale que celle de l'être venant au monde en brisant sa coquille, en déchirant sa chrysalide, en passant sa tête entre les lèvres écartées au bas du ventre de sa mère...

     

    L'artiste, la femme ou l'homme d'écriture, le musicien, le sculpteur, le poète, l'artisan, par sa facture, par son œuvre ; se réconcilie avec ce que parfois il balaye devant lui ou piétine dans son emportement... Car l'œuvre éclate telle une orchestration et déclare sa vérité, sa neutralité, son indépendance, sa liberté en face d'un monde qu'elle rejoint, qu'elle comprend et qu'elle représente par la peinture, par l'image, par la musique.

    L'œuvre n'est pas uniquement une affaire d'artistes identifiés, officiels ou reconnus, qui auraient seuls la possibilité et l'autorisation de se produire devant un public en fonction de références ou de notoriété acquise.

    L'œuvre existe par elle même par sa force, sa réalité brute, sa singularité... Elle est l'empreinte, la trace, la signature de ce qui vit en son créateur...

     

    Voici ce qu'écrit Emile Zola dans son livre L'Œuvre, page 106, collection Livre de Poche (classiques de poche) :

     

    Ah, tout voir et tout peindre! reprit Claude, après un long intervalle. Avec des lieues de murailles à couvrir, décorer les gares, les halles, les mairies, tout ce qu'on bâtira, quand les architectes ne seront plus des crétins! Et il ne faudra que des muscles et une tête solides, car ce ne sont pas les sujets qui manqueront... Hein? la vie des pauvres et des riches, aux marchés, aux courses, sur les boulevards, au fond des ruelles populeuses ; et tous les métiers en branle ; et toutes les passions remises debout, sous le plein jour ; et les paysans, et les bêtes, et les campagnes!... J'en ai des fourmillements dans les mains. Oui! toute la vie moderne! Des fresques hautes comme le Panthéon!

    Une sacrée suite de toiles à faire éclater le Louvre!”

     

     

  • Comprendre, répondre

    … Comprendre ce qui est exprimé nécessite de l’attention dans l’écoute et cela d’autant plus que ce qui est lu lorsque c’est écrit, a plus de dix lignes ou plus de trois phrases…

    Mais lire avec l’intention de répondre sans se soucier de comprendre, et brièvement, à « l’emporte pièce », est davantage « dans l’air du temps »…

    Le plus rapide étant de ne considérer qu’un petit bout de phrase – à la limite la phrase entière si elle ne prend que la longueur d’une ligne – et de réagir en réponse par l’émoticône correspondant à l’humeur du moment…

    Mais il y a encore plus rapide : évacuer ce qui défile sous les yeux, ayant pour seule intention , comme en réponse à un ensemble d’échos désaccordés, ce que l’on veut montrer qui ne répond à rien …

     

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  • Promenade autour du lac de Gérardmer

    Je ne puis passer devant ce banc là, près d'un petit pont de bois sur l'esplanade du lac de Gérardmer, enjambant un ruisseau aménagé... Sans me souvenir de ce jeudi après midi de février en 1996 lors du festival Fantastic' Art”...

    Un “petit vieux” de plus de 80 ans était assis sur ce banc en plein soleil. Il était tout seul et à côté de lui sur le banc, était posé un poste de radio qui diffusait de la musique “à tout bringuezingue”... Ce “petit vieux” se faisait la fête tout seul alors que passaient devant lui bon nombre de festivaliers... Et de fort chic et jolies festivalières... Qui ne le regardaient pas...

    En ce tout premier jour de février à Gérardmer dans les Vosges “hivernales”, le ciel était d'un bleu absolu, le soleil absolument éclatant, et la température de l'air digne de celle d'un jour de juillet... (et oui, dans les Vosges, il peut faire ce temps là en février ; tout comme neiger un 15 Août à la Roche du Diable entre Gérardmer et le col de la Schlucht!)

    J'ai senti à ce moment là, devant ce banc devenu orchestre et en face de ce “petit vieux” devenu “vacancier sur la côte d'Azur au lac de Gérardmer”... Que la solitude pouvait être dans la vie d'un être humain,  étrangère, absente ou inconsistante... Lors de ces "fêtes tout seul" que l'on se fait...