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  • L'ordre naturel des choses

    ... Pour ce qui est d'une relation fondée sur des liens forts, ayant été brutalement interrompue par la disparition de l'un des acteurs de la relation ; il y a cet "ordre naturel des choses" qui, lorsque succède une nouvelle relation appelée à se fonder sur des liens forts ; implique que ce qui fut et en esprit demeure, s'inscrive dans une dimension différente... Comme dans une composition de peinture en un tableau où rien de l'arrière plan ne disparaît, mais où apparaît ce qui est introduit dans la composition, et donc, dans "l'ordre naturel des choses", change la perspective (c'est cela, la dimension différente : le changement de perspective)...

    L' "ordre naturel des choses" parfois, vu par les autres, par les témoins les plus proches comme des moins proches ; peut être mal perçu (en fonction de sensibilité, de vécu, de culture en soi -des uns et des autres )... Mais il s'impose parce que précisément, il est naturel, incontournable, inhérent aux lois de la vie, et implique que, de notre part à chacun de nous, l'on doive l'accepter...

     

  • Les filles des années 1970

    Elles avaient toutes, vu “Le docteur Jivago”, visité la cathédrale de Strasbourg, elles étaient pour bon nombre d'entre elles, catholiques pratiquantes, souvent timides, aimant la lecture et le tricot, les promenades en forêt... Elles avaient toutes “une peur bleue du grand méchant loup”, elles préparaient un trousseau pour “quand elles se marieraient”, avaient un “coquet livret d'épargne” ; elles étaient “mademoiselle joliment arrangée dans un petit studio”, rêvaient d'une belle maison, d'un bon mari gagnant bien sa vie, voulaient des enfants, un grand chien ou peut-être même un cheval ; ne se rendaient jamais aux manifestations et ne faisaient pas grève, aspiraient à une meilleure promotion dans leur travail...

    Et pourtant leurs tartinettes battaient comme des castagnettes sous de beaux rêves tendres si joliment guirlandés de petits dessous...

     

    Quel crétin ce Jean-Charles, à l’époque, dans les années 70, qui ne possédait qu'un sac à dos et un vélo et demeurait dans des chambres d’hôtel au mois ; lui qui rêvait à s'en faire des cartes de France dans ses culottes – d'une fille “bien”... Il en avait trouvé une, chic et classe, gentille, pas emmerdante pour deux sous, elle s'appelait Craqueline et elle était infirmière dans un hôpital…

    Le Jean-Charles, il avait été reçu dans la famille de Craqueline, et invité, et écouté car il était poète... Et la Craqueline avec sa frêle silhouette, son joli visage, ses fringues chic, sa petite voiture, et sa “vision du monde” si peu dérangeante, et sa gentillesse de fille simple... Elle “en pinçait” ma foi, pour le Jean-Charles!

    Un jour elle l'avait accompagné jusque sur le quai du port d'embarquement à Boulogne sur Mer : il se rendait en Angleterre par l’Overcraft avec son vélo.

    Quel crétin ce Jean-Charles! Il ne lui a même pas envoyé une carte postale, depuis le fin fond des High-Lands ou de la verte Erin!

    ... Et quelques années plus tard lors d'un “coup de blues” un jour de pluie, claquemuré dans sa piaule et aux prises avec une solitude viscérale, il s'était décidé à lui écrire une lettre de dix pages, ayant retrouvé son adresse dans un vieux carnet... Une lettre qu'il soigna, qui fut presque un “monument littéraire”... Mais à laquelle il n'eut jamais de réponse...

     

     

     

  • Ne me demandez jamais de quel signe je suis

    Pour un 2-0 inaccepté et contesté dans un match de foot, l’on entend hurler plus fort que contre un 49-3 du gouvernement…

     

    Pour une simplification du langage, de l’orthographe et de la grammaire 

    Pour une opinion exprimée en une longueur de tweet

    Contre ce qui est jugé illisible, écrit sur internet, parce que comportant plus de dix lignes

    Pour ce qui fait plus de « kilovues » que de commentaires

    Pour le port du voile ou d’un tissu couvrant les cheveux des filles de religion musulmane à l’école

    Pour les crèches dans les mairies

    Pour ce qui fonde une opinion à laquelle se rallie une majorité et qu’il est de bon ton de ne point contester

    Pour des débats de société et de politique abordés davantage dans l’émotion que dans la réflexion

    Pour les horoscopes que l’on s’échange en faisant connaissance, tels des chiens qui se rencontrant, se sentent le derrière

     

    C’est fou, vraiment fou, pour tout ça, ce qu’il y a de monde, olé-oléhohant dans les gradins !

     

    Il semble que la médiocrité aujourd’hui et de plus en plus, se mesure davantage sur la méconnaissance des exploits footballistiques et peopolistiques, sur l’ignorance de ce que tout le monde sait ; plutôt que sur la pauvreté du langage et de la pensée…

     

    Ne me demandez jamais de quel signe je suis

    Ne me parlez pas du premier ou du deuxième bébé – putain d’bébé – de telle princesse héritière ou de telle personnagesse célébrissime

     

     

  • Exposition annulée au festival de la BD d'Angoulême

    Sans doute contraint par le Ministère de la Culture, le Festival Internationnal de la Bande Dessinée d’Angoulême pour sa prochaine édition fin janvier 2023, annule l’exposition « Dans les yeux de Bastien Vivès » l’auteur de « Polina » et « D’une sœur », mêlant pornographie et mineurs, et représentations d’enfants dans des situations à caractère sexuel… Suite à une « bronca » sur les réseaux sociaux à l’adresse de cet auteur de Bande Dessinée dont l’œuvre fait polémique…

     

    La programmation en effet, de cette exposition de Bastien Vivès, fait peser des risques sur l’auteur lui-même et sur les festivaliers qui « seraient interéssés » par cette exposition…

    Des menaces physiques ont d’ailleurs été proférées vis à vis de Bastien Vivès.

    La polémique ayant pris de l’ampleur, une pétition a été lancée dernièrement, de plus de cent mille signataires, contre cette exposition.

     

    L’argument avancé, pour la programmation de l’exposition, initialement, par la direction du Festival ; argument selon lequel la sensibilité à la cause de l’enfance et de la femme pouvait être exprimé « de cette manière » par Bastien Vivès – et par d’autres créateurs de BD- (en somme pour « conjurer »)… « Ne tient pas » parce que le risque d’incitation, sous couvert de « conjuration » est beaucoup trop important…

     

    Ces vues, par un public même « averti » et d’autant plus par un public de « tout venant » sont bien davantage une incitation à des atteintes de caractère sexuel sur des enfants, plutôt comme le laissait entendre la direction du Festival, qu’à une dénonciation  (la dénonciation ressemble trop à de l’incitation)…

     

    Bien qu’étant pour la liberté d’expression, dans cette affaire d’annulation de l’exposition de Bastien Vivès, je suis très résolument POUR l’annulation… Et donc, pour une fois, POUR la « bronca » qui sévit sur les réseaux sociaux à l’adresse de Bastien Vivès…

     

    Pour exprimer les choses nettement : « j’ai un problème avec les pédophiles – les pédos – comme « certains » peuvent avoir un problème avec les Juifs, les Arabes ; comme les Autorités Chinoises ont un problème avec les Ouighours… Et « une entreprise d’élimination politiquement socialement et scientifiquement organisée afin d’éradiquer la pédophilie de la surface de la Terre… « Me siérait » j’ose le dire…

     

    Si « ce » Bastien Vivès devait être agressé, dans ses déplacements, à son domicile, et si même il devait être assassiné à l’arme blanche en pleine rue (merde alors, on s’en est pris aux dessinateurs de Charlie et à Samuel Paty, ce qui fut un drame épouvantable et j’ai été et suis toujours « Je suis Charlie » et « Je suis Samuel Paty »…

    Mais si Bastien Vivès est décapité en pleine rue, ne comptez pas sur moi pour brandir une pancarte « Je suis Bastien » !

     

    Bastien Vivès pourrait être un pédophile mais ce n'est pas sûr... Quoiqu'il en soit, le problème dans cette affaire d'exposition annulée, c'est que si la direction du festival pouvait avoir dans son programme cette exposition, le risque d'incitation par la vue de ce qui est présenté (des situations imagées en lesquelles des enfants sont impliqués dans des actes à caractère sexuel) est important et doit être considéré ...

    Quant à ce qu’il en est de la pédophilie, la seule "différence d'appréciation" (d'un cas par rapport à un autre) "possible"; c'est lorsque l'auteur d'une agression ou d'attouchements sexuel sur un enfant (ou à la limite un pré adolescent) a lui-même été victime dans son enfance, d'abus sexuel par un parent, un ami de la famille, ou une autre personne)...

    Cependant "ce cas là" n'est en aucune façon un"cas très fréquent" car au moins 8 pédophiles sur 10 environ, ne sont pas "dans ce cas là" ...

    Donc pour les autres, il n'y a pour cause que des pulsions survenant dans des situations particulières et ou à un certain moment de la vie ; or des pulsions tout le monde en a, mais souvent les pulsions sont "gérées" (maitrisées)...

    Enfin, l'acte sexuel commis sur un  enfant ou sur un préadolescent est un acte spécifique à l'espèce humaine : jamais un animal mâle n'a une relation sexuelle avec un représentant non pubère de son espèce...

     

    C’est dans un mouvement spontané, irréfléchi « mais tout de même, oui, quelque peu réfléchi », de violente colère dictée par l’émotion au moment d’avoir eu connaissance de la cause de l’annulation de cette exposition ; que j’ai écrit cette phrase : «  Si Bastien Vivès devait être décapité en pleine rue, ne comptez pas sur moi pour brandir une pancarte Je suis Bastien »…

     

    J’ai en effet pensé lorsque cette phrase m’est venue à l’esprit, à l’assassinat de Samuel Paty et à l’attentat meurtrier contre les dessinateurs de Charlie Hebdo… Et, en imagination, je « voyais » que les menaces, que les agressions verbales menées à l’encontre de Bastien Vivès, pouvaient aboutir à « bien plus que des menaces et des agressions verbales »…

    Je ne regrette d’ailleurs pas d’avoir écrit cette phrase sous l’empire de l’émotion (émotion non maîtrisée)… « Ce qui est dit est dit et reste dit »…

     

    Mais il est certain que nous ne sommes pas du tout, avec cette affaire d’exposition annulée et de polémique autour de l’œuvre de Bastien Vivès, dans le même contexte que celui des caricatures condamnées par les islamistes… Nous sommes juste dans un contexte de réaction hostile et critique et de polémique au sujet de la programmation de cette exposition, dans un contexte également de menaces, d’agressions verbales à l’égard de l’auteur d’une œuvre décriée…

     

    Ces menaces, ces agressions, cette hostilité manifestée, et cette annulation de l’exposition de Bastien Vivès, ne « me posent pas problème » (je les approuve)…

    Cela dit, il me paraît quasiment certain que, le contexte de cette affaire n’étant pas le même que celui des caricatures condamnées par les islamistes, la vie même de Bastien Vivès n’est pas menacée (et qu’il ne sera donc jamais pour autant, ni décapité, ni poignardé, ni tué par arme à feu)…

     

    Donc, ce que j’ai écrit sous le coup de la colère, de l’indignation, de l’émotion (je répète la phrase : « Si Bastien Vivès devait être décapité en pleine rue ne comptez pas sur moi pour brandir une pancarte Je suis Bastien ») … Ce que j’ai écrit là ne peut inciter personne à attenter à la vie de Bastien Vivès… (C’est du moins ce que je crois – ou crois croire)…

     

    J’ai parfois évoqué en ce qui concerne la liberté d’expression, la liberté de dire et d’écrire et de dessiner « des choses innommables, scandaleuses, révoltantes, iconoclastes, horribles  (humour noir si l’on veut), des choses même quasiment impossibles à accepter »… Évoqué la production d’écrits ou de dessins, de caricatures, pouvant « conjurer » l’inacceptable, dans le sens : c’est tellement horrible, tellement scandaleux, tellement iconoclaste ainsi présenté, que cela peut rendre la réalité non réalisable (je ne sais si je me fais bien comprendre)…

    Le but serait donc de « rendre la terrible et inacceptable et révoltante réalité », par l’impact produit, irréalisable, inconcevable dans le réel…

     

    Soit dit en passant, « petite précision » de ma part… Certains de mes dessins ainsi que « quelques uns de mes textes non aseptisés » « ne sont pas piqués des hannetons et sont même à hurler et à me valoir des coups de bâton »…

     

    Mais bon, « conjurer » il faut bien le dire, c’est prendre le risque d’inciter des gens à « faire »… De là, une évidente ambiguité (difficile à gérer, à maîtriser) …

    Et puis, il y a aussi, avec la liberté d’expression, le risque de « faire le vide autour de soi », autant dire de voir s’éloigner parfois des amis ou des connaissances de longue date, en « passant la mesure » comme on dit !

     

     

     

  • L'Art est gagnant mais peu le savent

    Alexandre Soljenitsine :

     

    « … La littérature avec le langage protège l’âme d’une nation… Dans le combat contre le mensonge, l’art a toujours gagné et il gagnera toujours. »

     

    … Mais qu’est-ce que l’âme d’une nation si cette nation appauvrit, réduit et pervertit son langage ?

    Et qu’est-ce que l’Art si l’Art se fait lard ?