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  • Regard dans les yeux

    … « Peut-on imaginer plus grand miracle que celui qui a lieu lorsque nous nous regardons dans les yeux les uns les autres l’espace d’un instant ? « 

     

    [ Henry David Thoreau, Walden ]

     

    … Certes, dans l’espace d’un instant, si bref, si fugitif – même si cet instant est comme un « petit espace d’éternité », ce regard dans les yeux les uns les autres ne nous réunit pas dans les « vingt-mille lieues de nos vécus, de nos écritures, de nos passions, de nos attentes, de nos quêtes d’un ailleurs et d’un autrement, tout cela étant impossible à faire passer en un instant si bref… Mais nous réunit dans cette soudaine, furtive et réciproque conscience aiguë de nos existences respectives… Et c’est sans doute là le « miracle » : cette conscience aiguë de l’existence de l’autre, une sorte, en somme, de « coup de foudre » entre deux ou plusieurs êtres, et donne à chacun regardant l’autre dans les yeux, l’impression de se connaître depuis toujours… Alors même qu’à peine une minute plus tard, nous nous éloignons l’un de l’autre, les uns des autres, nos routes et nos destins étant différents, et que nous ne nous reverrons jamais…

     

    Ce qu’il reste de cet instant où nous nous regardons dans les yeux, c’est la trace que ce regard laisse pour un temps ou pour toujours, et qui nous accompagne, même si dans la trace il n’y a que de l’imaginaire…

     

     

    Nous ne sommes jamais autant réunis que lorsque nous nous regardons les uns et les autres dans les yeux…

     

    Dans des manifestations contre ou pour ceci ou cela, dans ces longs défilés et de marche dans la rue ; dans des opinions publiques partagées et relayées, dans des cérémonies, dans des spectacles où l’on rit tous ensemble, dans les dîners de famille, dans les assemblées dont on fait partie, de personnes… Nous ne sommes réunis qu’en apparence, dans des préoccupations qui nous sont communes, dans des échanges en lesquels le regard porté sur l’autre et que cet autre nous porte, n’est pas présent… Ou s’il l’est, présent, il ne nous réunit pas, il nous regroupe, nous accole, nous apparente, nous fédère, nous assortit… Ce qui n’est pas la même chose que de nous réunir…

     

     

  • Un point de désaccord que j'ai avec Victor Hugo dans ce poème dont je cite un extrait :

    « C’est d’être un alchimiste alimentant la flamme

    Sous ce sombre alambic que tu nommes ton âme

    Et de faire passer par ce creuset de feu

    La nature et le monde et d’en extraire Dieu »

     

    [ Extrait de « À Mademoiselle Louise B - Sagesse » ]

     

    … Très beau, certes…

    Mais… « d’en extraire Dieu », ça me dérange, ça me fait ruer dans les brancards…

    Bon, il faut dire que du temps du vivant de Victor Hugo, l’immense majorité du peuple Français notamment dans les campagnes, « ne voyait, ne pensait, n’expliquait les choses, que par Dieu, que par ce qu’enseignait l’Église (Le catholiscisme apostolique et romain)…

     

    Je rectifie « à ma façon » ce vers « la nature et le monde et d’en extraire Dieu » : la nature et les gens de bonne volonté et d’en extraire la beauté du monde… (Bon, c’est vrai, « ça piète pas ! »)

     

    … Petite anecdote à propos de Victor Hugo :

     

    C’était – il faut le dire- Victor Hugo, un « tombeur de dames » (c’est fou, d’ailleurs, ce que les Grands Écrivains, les Grands Auteurs, ont la cote avec les dames, notamment les très jeunes femmes, surtout lorsque ces grands auteurs et écrivains ont « pris quelque âge » devenus « rassis » et « chenus » et ont des visages à inspirer des sculpteurs célèbres !)… (rire)…

     

    Un jour, Victor Hugo circule en calèche au bois de Boulogne. Il rencontre Louise Michel (plus jeune que lui à l’époque) qui, à pied, revient à son domicile assez éloigné du bois de Boulogne… Il propose à Louise Michel (qu’il soutenait dans son combat contre l’injustice et la misère) de la ramener chez elle dans sa calèche. Louise Michel monte dans la calèche, à côté de Victor Hugo. Au bout d’un kilomètre, voilà-t-il pas que Victor Hugo, alors « bien rassis et bien chenu » pose l’une de ses mains sur la cuisse de Louise Michel… « Ni une ni deux », Louise demande aussitôt à Victor « descendez moi ici, je continue à pied »…

     

    ( À noter qu’un anarchiste – en 1871 comme en 2023 – (homme ou femme) peut-être fidèle à sa femme ou à son mari, compagnon ou compagne, tout comme il demeure fidèle à lui-même dans ses idées, dans sa pensée, dans ses choix de comportements, dans ce qui le singularise, qui le démarque par rapport aux ordres du monde, aux ordres d’opinion, aux cadres établis, aux modes, et même à des mouvements contestataires qu’il ne rejoint pas)…

     

     

  • Petite anecdote relative à un comportement collectif ...

    … En salle de spectacle, au cinéma, au théâtre… Lorsque le comédien ou l’acteur « lâche quelque bon mot » et que seules, quelques personnes « à l’ouie fine » ou « exercée » comprennent le « bon mot » du comédien ou de l’acteur, qui ne s’est pas intelligiblement exprimé tant il a été leste dans son propos plus chuchoté que bien prononcé… Se mettent à « rire de bon cœur », la quasi totalité des autres personnes présentes dans la salle, dont la plupart n’ont pas vraiment tout à fait compris et été en mesure d’apprécier le « bon mot » du comédien ou de l’acteur, se mettent elles aussi à rire toutes ensemble…

     

    Et, celui ou celle dans la salle qui ne rit pas, ne réagit pas, qui est le seul à ne pas rire, passe auprès des autres pour un « demeuré » et subit le regard condescendant de son voisin d’à côté qui lui, n’a pas mieux compris le « bon mot » mais dont le rire s’est fondu dans l’hilatité générale…

     

    Merde à ces rieurs qui ont fait semblant d’avoir compris, ont suivi le mouvement d’hilarité générale… Et ont porté un regard condescendant sur celui qui n’a pas ri…

     

    Cela dit, dans un film, les scènes ou séquences de chuchotement à l’oreille, de propos lestes, humoristiques, à demi étouffés, à peine audibles ; n’apportent rien de plus au film, ne sont jamais de ces moments emblématiques du film, dont on se souvient…

     

    Il y a comme « un air d’imbécilité » dans ces houles de rire en salle de spectacle – qui, par extension- renvoient à ces mouvements, à ces engouements, à ces réactions de foule, ou à ces adhésions consenties à des normes de comportements, à des ordres d’opinion, à ce qu’il sied d’être, de paraître et de faire dès lors que l’on n’est plus seul et que l’on est observé par les autres…

     

     

  • Jugement ou morale dans le propos

    … Le jugement ou la morale ne sont pas, ne doivent pas être, dans le propos, dans le dit ou l’écrit, de ce que l’on raconte, mais dans le fait même, tel que ce fait est observé, ce fait dont il est témoigné dans sa réalité, dans son authenticité… Encore faut-il que la teneur du propos ou que l’image produite de ce qui a été observé, ne soit pas un propos ou une image « arrangé »…

    En ce sens, le poète, le penseur, le chroniqueur, le témoin de son temps, en son for intérieur convaincu de la « vérité de sa vision des choses », et qui, par mouvement naturel en lui, « arrange » dans le sens où il souhaite être compris… Est un imposteur… Un imposteur qui souvent s’ignore…

     

  • La toilette, jadis ...

    Toilette jadis.jpg

    Sans doute ne se lavait-on tout le corps que le dimanche… À moins que l’on ne se rende aux Bains Publics…

    De nos jours, de deux à trois douches par jour, notamment en été, sans compter le bain en baignoire, les « spa » nécessitant d’avoir une pièce spécialement dédiée (soit dit en passant, un spa chez soi, c’est au minimum 500 euro et souvent autour de 2000 ou plus)… Et toute l’eau que l’on utilise pour les WC, la cuisine, les pelouses, le jardin, le lavage des voitures… Cela fait, pour un habitant d’un pays développé, ne se préoccupant guère de la quantité d’eau utilisée chaque jour, un volume d’environ 150 litres par jour soit 55 mètres cube par an…

    Alors que l’on peut faire sa toilette « complète » avec seulement un grand seau d’eau froide, ou une bassine, ou à l’évier de sa salle de bains, muni d’un gant et d’une savonnette… Comme je dis dans mon jargon «  le museau, les ailes, le zob et les panars » (rire)…

     

    Soit dit en passant, plus de deux milliards d’humains (peut-être trois) se lavent avec l’eau d’un seau ou d’une bassine, tout le corps…En 2023… (Et sont peut-être pour certains, plus propres sur eux que bon nombre de grands consommateurs d’eau des pays développés)…