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  • Tous les matins se lève l'étoile du jour

    Les uns se taisent ou crient, les autres moralisent ou professent…

    Gigantesque ballet d'extravagances, d'outrecuidances, de conciliabulles et de concepts dérisoires…

    Nuits de courts et longs métrages tous aussi bruissants, tout aussi bouillonnants…

    Murs ripolinés et pelliculés d'images sacralisées…

    Créneaux tout en haut des forteresses d'ignominie d'où sont jetés tous les traits des puissants guerriers défendant leurs murs et leurs coffres forts…

    Regards qui ont plus de concupiscence que de flamme…

    Silence des pantoufles plus dangereux encore que le bruit des bottes…

    Fil de la pelote qui ne sera jamais entièrement déroulé et dont les nœuds ne seront pas défaits…

    Et tous ces ordres établis qui ont leurs défenseurs et leurs réfractaires mais ne sont que des espaces sous surveillance aménagés en galeries marchandes…

    Tous les matins vient l'étoile du jour mais personne ne sait dessiner l'aurore…

     

     

  • L'ami de tout le monde ?

    … Certainement pas, loin s’en faut !

    Déjà les « amis » sur Facebook et les « followers » - ou abonnés – sur Twitter, sur Instagram, sur Tik Tok et autres réseaux sociaux, par dizaines ou par centaines… Censés te visiter, réagir à ce que tu produis… Ne sont-ils en réalité que des personnes que, probablement, tu ne rencontreras jamais, hormis celles de ces personnes de ta famille, de tes relations (dans la vie et au quotidien réels) qui, elles aussi, sont visibles sur des réseaux sociaux… Et d’aventure – peut-être un jour – des personnes que tu pourrais à l’occasion rencontrer « en vrai »…

    Encore faut-il faire la différence (oui, il y a bien une différence) entre les personnes – amies ou seulement de connaissance épisodique – dont tu connais le visage, le nom et le prénom, que tu situes, dont tu sais à quoi elles ressemblent, de quoi en gros elles sont faites (de caractère, de ce que tu peux savoir à leur sujet)… Et les personnes qui apparaissent, te sont visibles et lisibles, avec lesquelles tu échanges, mais dont tu ne connais ni le visage ni le nom et le prénom, même en consultant le profil que ces personnes mettent en ligne lorsqu’elles s’inscrivent sur Facebook, Twitter, Instangram… Ce qui est généralement le cas sur les forums de discussion et d’échanges où les membres inscrits apparaissent dans les listes, dans les fils de discussion, sous des pseudos du genre « Sandinou, Papacoz, Krapounet, Maminette, Mélusine, Séraphine, Granny, Enzo, Patapom... », et sous des avatars, petites icônes ou images les représentant…

    Pour moi, ces « Sandinou, Maminette, Papacoz et autres » sont des entités (autrement dit des fantômes) même si ces entités sont bien en réalité des êtres humains (quoique, avec l’intelligence artificielle, les robots, les faux personnages…)

    Est-ce qu’une entité (un Papacoz, une Séraphine, un Granny) avec pour avatar un petit chat, un personnage de manga, ou une rose en forme de cœur… Peut être un ami ?

    Et quel est l’intérêt, quelle est la finalité, d’une relation qui s’établit entre des gens qui, les uns et les autres, réciproquement, ne seront jamais à quoi ressemble d’autre ?

    Il faut dire aussi, que, dans un forum ou sur des réseaux sociaux, lorsqu’une personne n’apparaissant que sous un avatar et un pseudo, te malmène, te tacle, te conteste, te « cherche des poux »… C’est bien moins supportable que si une « vraie personne » dont tu vois le visage, dont tu sais qui elle est, te critique, t’exprime son désaccord…

    En général pour ne pas dire quasi systématiquement, un Papacoz, une Séraphine, une Maminette qui me « cherche des poux » ou qui me conteste un peu trop lapidairement, je rue dans les brancards » !



  • La différence

    … Peu fréquentes sont les personnes dans ton cercle de relations, d’une sensibilité, d’une culture, d’un mode de vie, d’habitudes, de caractère, de comportements, d’activités… Tout cela différent, voire très différent de ce que tu es, de sensibilité, de culture, etc. … Avec lesquelles tu peux arriver à communiquer, avec lequelles tu peux entretenir une relation…

    Toutes ces personnes, quasiment toutes, en effet, te perçoivent selon l’idée qu’elles se font de toi, autant dire qu’elles ne savent rien, presque rien de ce tu es vraiment, et s’en préoccupent d’ailleurs fort peu…

    Par exemple dans un fil de discussion sur un forum où tu interviens à ta manière qui est la tienne et qui « tranche » par rapport à ce qui est exprimé par les autres dans le fil de discussion ; un tel réagit ainsi « toujours aussi défiant, aussi rationaliste, aussi scientifique, aussi détaillé, aussi prolixe dans tes réponses, dans tes messages, dans les textes que tu produis »… Ou encore – ce qui est loin de correspondre au personnage sensible que tu es, tu te vois qualifié de prosaïque, de matérialiste, de trop terre-à-terre, en réaction de ta part à un « joli poème » sur le thème du printemps…

    Bon c’est vrai : les « jolis poèmes bien à l’eau de rose, que bon nombre de membres du forum en question, acclament de « petits queucœurs rourouges »… C’est « pas trop ton genre ou ton style »…

    La langue bien tendue, il faudrait lécher ce qui reste de la crème au chocolat dans le fond de l’assiette… Ou, quitte à se gaver de lichettes de pain, nettoyer à fond l’assiette du reste de sauce refroidie… Eh bien non, c’est pas non plus ton genre…

    D’ailleurs… Qu’est-ce qui est « ton genre » ?



  • La bataille à laquelle on assiste

    … La décision (l’arrêt ou le « verdict » - comme on veut) du Conseil Constitutionnel (validation du départ à 64 ans de l’âge de la retraite) ne me surprend guère…

    Dans « cette affaire là » qui depuis plus de trois mois (ça a commencé à la mi janvier) agite le pays, le « corps social », en manifestations, grèves, débats, polémiques, etc. … Autour de la réforme des retraites, bien qu’estimant que les retraités (dont beaucoup d’entre eux actuellement ont bénéficié de dispositions leur ayant permis de cesser leur activité – pour certains- entre 55 et 60 ans et au plus tard à 60, 62 ans) « ont leur mot à dire »… Je ne me sens guère trop enclin à entrer dans les débats, dans les polémiques, à participer activement à des « agissements sur le terrain » (je ne me suis rendu qu’à une seule des douze grandes manifestations)…

    D’ailleurs, « d’une manière générale », depuis quelque temps, les débats et polémiques sur des « sujets sensibles » d’actualité, qui font pour l’essentiel le contenu de tout ce que l’on lit et voit sur les réseaux sociaux, dans l’espace public… Assez souvent il faut dire en des propos lapidaires, et « en grands han de heurts », ne m’incitent plus trop à « entrer dans la bataille » - du moins « pas dans la bataille  à laquelle on assiste et où ce sont les mêmes qui gagnent, les mêmes qui perdent, les mêmes qui sont « laissés sur le carreau »… Et avec … Les mêmes vociférants, en somme les mêmes « trublions et casseurs ou assimilés casseurs ou contestataires en godaces à 300 euro aux pieds, quasiment tous des « ôte toi de là que je m’y mette » ou des gens qui sont loin d’être vraiment des « oubliés du Système », ou des « miséreux des Misérables de Victor Hugo »…

    Comme précédemment je le disais « c’est la beauté du monde, ou plus précisément ce qui demeure encore de la beauté du monde - et qui résistera aux grands han de heurts - que je retiens, même s’il m’arrive de dénoncer tout ce que j’observe de la laideur, de la violence et de la dureté du monde »…

    À l’exception de « quelques personnages emblématiques et figures du Mal » j’ai « une grande compassion pour mes semblables, les humains, quel que soit le milieu social ou familial dont ils sont issus, d’où qu’ ils viennent, de quoi ils sont faits…

    Pour en revenir à ces 64 ans de l’âge de la retraite, je pense à mes deux jeunes voisins dans les Vosges, l’un âgé de 34 ans en 2023, l’autre de 45 ans en 2023, qui tous les deux, devront travailler jusqu’à 64 ans… Je pense aussi à celles et ceux – de ces âges là entre 30 et 45 ans – qui, arrivés à 64 ans, n’auront pas derrrière eux les 43 annuités de cotisations et devront donc encore travailler au-delà de 64 ans…

    Bien sûr, c’est vrai, il y a aujourd’hui en 2023, 30 000 centenaires en France, il y en aura 50 000 en 2040… Mais ce qui est vrai aussi – et dont on ne parle pas – ce sont les dizaines de milliers de futurs retraités qui mourront avant 70 ans, atteints de lourdes pathologies, de cancers et d’ Alzheimer…



  • Traces sur les pistes pierreuses

    … L’enfer des temps de guerre, les jours et les saisons qui passent avec leurs entr’actes d’enfer, traversant l’histoire du monde et des hommes…

    Le dérisoire envol des étoiles montantes, la chute des gloires, les fractures de la vie…

    Le pourquoi des enfants dont l’innocence est blessée, heurtée de tout ce qui la meurtrit et la contraint à disparaître…

    Les prières muettes, les silences et les indifférences…

    Toutes les rues où la vie court emplie de cris, de haines, d’étalages de tout ce qui se montre, s’existe, se vend et s’achète, s’échange ou se vole…

    Sont des traces que laissent sur les pistes pierreuses et creusées d’ornières d’un désert infini, ces petites créatures parmi tant d’autres que sont les hommes et les femmes d’ici et d’ailleurs, toutes d’une seule et unique fois mais aussi d’une « éternité provisoire »…

    Le paysage n’est pas, cependant, un désert absolu…

    Les arbres, les fleurs, l’eau claire du puits ou du ruisseau ou de la source, l’homme ou la femme qui t’accueille… Ne sont pas que des rêves…