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Journal - Page 137

  • Existence

    Exister

    S’exister

    Être existé

    Exister c’est être comme la fleur qui devient cerise sur la branche du cerisier, et c’est aussi respirer, embrasser, aller aux cabinets…

    S’exister c’est quand tu te mets une boule rouge sur le nez et que tu fais un numéro de clown sur la place publique en face de cinquante spectateurs, et c’est aussi quand tu postes sur Instagram ou sur Facebook une vidéo-story dans laquelle tu es le personnage central … Ou encore, quand tu te fais chroniqueur ou poète en ligne… Mais soit dit en passant est-ce que chroniqueur ou poète en ligne te fera autant de « likes » qu’une vidéo-story sur Instagram ou sur Facebook ?…

    Être existé c’est être comme l’écolier dont le dessin a été accroché au mur de la classe par la maîtresse…

    Mais en vérité

    Exister et – ou – s’exister sans être existé, c’est ce qui arrive à beaucoup d’entre nous…

    S’il te plaît, ne m’apprivoise pas, apprends moi les choses la vie les étoiles les bêtes et les gens, sans me présenter sur ces scènes qui sont comme des cerceaux enflammés à travers lesquels passent des chiens savants…

    S’il te plaît existe- moi…



  • L'avenir de l'Humanité ?

    … Si l’avenir de l’humanité dépend de notre intelligence collective, alors comment une intelligence collective peut-elle s’édifier si dominent des intelligences individualistes essentiellement préoccupées d’un présent dans lequel s’exercent ces intelligences qui sont déconnectées du passé de l’humanité, qui ont la prétention de savoir de quoi demain sera fait, et qui gèrent le présent « dans un grand han de heurts » et en un dédale de galeries marchandes ?



  • Tout le bien que tu fais

    Bien fait aux gens.jpg

    … Jusqu’au jour où « pétant un câble » tu déçois l’autre qui cesse de te voir, de te revoir, de te suivre, de t’inviter à participer à ce qu’il fait et à quoi tu adhères…

    … En gros, « péter un câble » c’est – dans le sens de déroger par rapport à l’image de soi que l’on donne et à laquelle les autres croient, notamment nos amis les plus proches – par exemple, exprimer lors d’un fait de société, d’actualité, quelque chose qui, sous le coup de l’émotion, de la colère, dérange, choque, est en totale contradiction avec ce que l’on dit et écrit par ailleurs…

    Dans le texte joint : « Avec le temps, ils regretteront amèrement votre présence » je ne suis pas sûr du tout qu’ils – ou elles – regretteront vraiment…

    C’est fou, et d’une fréquence évidente, ce que « tout le bien que tu as fait » ne serait-ce qu’en exprimant ce qu’il y a de meilleur en toi, est vite effacé, détruit, invalidé, oublié, renié… Dès lors que tu as un jour décroché, déplu, par un mot malheureux, jeté sous le coup de l’émotion, de la colère…

    Cet ou cette autre, que tu as déçu, choqué, entraînant inévitablement derrière lui, derrière elle, comme la chevelure d’une comète, tous ses amis, toutes ses connaissances… C’est autant de personnes qui, plus jamais, ne seront pour toi ce que l’on appelle des « followers » (des suiveurs, des fidèles, des attentifs, des lecteurs de ce que tu écris)… C’est donc toute une « clientèle » que tu perds…



    Reste cependant – en vérité – ce que « vaut » cette image de soi que l’on porte en avant et que l’on scénarise (et à laquelle on croit et que l’on « icônise »)…

    Aimer, apprécier, suivre dans leurs activités, des gens qui nous font du bien (à les lire, à les entendre et mieux encore à les écouter)… Ça, tout le monde ou presque « sait faire »…

    Mais… Demeurer fidèle et accompagner contre vents, foudres et marées, et emballements du moteur… Ça, y’en a pas beaucoup qui « savent faire » !



  • Au temps des encyclopédies en gros volumes

    Lorsqu’il n’y avait ni Google ni moteurs de recherche sur internet ni internet, il y avait les encyclopédies, le Quid de l’année, et toutes les revues, tous les magazines, tous les livres traitant de tel ou tel sujet dans toutes les disciplines possibles… Ainsi que des coupures de journaux et diverses documentations que l’on avait pu conserver ; tout cela constituant un réservoir de recherche – mais en vérité un réservoir de recherche très volumineux d’où la nécéssité de disposer chez soi d’un meuble bibliothèque prenant toute la largeur d’une grande pièce (un salon) et adossé au mur…

    Avec les encyclopédies l’on avait accès à tous les savoirs dans toutes les disciplines (Histoire, Géographie, Sciences, découvertes, connaissance du monde, de la nature, des animaux, etc.)…

    Cependant, en ce qui concernait les faits d’actualité, ainsi qu’un certain nombre d’informations relatives aux événements, à tout ce qui se passait, de local, de régional, de par le monde… Et de tout ce qui nous permettait de recourir à des services, d’accomplir des démarches administratives, d’acheter des produits de consommation… Les documentations en catalogues, en revues, magazines, journaux, livres, avaient leur limites…

    Les recherches auxquelles l’on se livrait alors, « dans le temps », le temps d’avant internet, pouvaient s’avérer fastidieuses, incertaines en résultats, nécéssitant de passer de page en page, d’un document à l’autre, de se livrer à de nombreuses manipulations…

    Aussi, tout ce qui courait dans le vent de l’opinion publique, dans le fameux « on dit » ou « l’on a appris que », primait sur la recherche, et surtout sur le travail de recherche…



    Avec Internet, Google et les moteurs de recherche, les savoirs et les connaissances dans tous les domaines sont devenus accessibles en peu de temps, quoique parfois pas si aisés que l’on pourrait le croire (et surtout aussi fiables), et les faits d’actualité portés à connaissance immédiate et largement diffusés, enregistrés et faisant trace dans l’espace infini du Web, aussi accessibles et consultables qu’ils soient dans l’instant, ne sont pas forcément fiables…

    Et le travail de recherche, en général, est souvent inaccompli, ou escamoté, ou n’est pas effectué… C’est la vision que l’on se fait soi-même des choses, c’est aussi tout ce que l’on apprend par « ouie-dire » ou pour l’avoir vu posté sur des réseaux sociaux, des blogs, qui prime sur le travail de recherche (et l’évacue)…

    Et reste la question de ce que produit en nous un travail de recherche, en capacité mémorielle, en capacité de raisonnement, d’analyse, de réflexion, et en capacité d’exprimer autrement que dans le langage qui va dans le sens commun, dans le sens de l’opinion générale…



  • Contre productivité de la destruction et de la violence

    … La destruction de ce que le Système et de ce que l’Ordre Etabli mettent en place et font évoluer au profit des dominants, des possédants et des décideurs et des intérêts de ces derniers ; destruction faite le plus souvent dans la violence par des meneurs engagés dans telle ou telle action « en faveur de… » ou « contre ceci ou cela » (qui est « du Système », qui est « de l’Ordre Etabli), lesquels meneurs entraînent des foules … Indirectement mais en toute certitude, contribue à un renforcement, à une « refondation » du Système, de l’Ordre Etabli ; parce que le Système et l’Ordre Etabli se repositionnent toujours en s’appuyant sur ceux qui soutiennent le Système, y adhèrent, en bénéficient et se retournent toujours contre les « fauteurs de trouble »… C’est juste là une question de rapport de force entre des minorités aussi diverses et engagées qu’elles soient, et une ou des majorités relatives (le plus souvent il faut dire, silencieuses mais ralliées au Système)…



    Ainsi le Système se nourrit-il des violences exercées… Et dans l’hypothèse où le Système s’écroulerait sous les coups qui lui sont portés, où effectivement presque tout ce dont il est fait serait détruit ; ce qui succèderait au Système ne serait qu’un autre Système tout aussi injuste, tout aussi violent, tout aussi dominateur, tout aussi inégalitaire, dans lequel l’individu serait broyé, à l’exception d’une caste de privilégiés s’octroyant tous les droits…



    La seule façon de « niquer le Système » et « l’Ordre Etabli », avec quelque chance que ça marche, que ça aboutisse, c’est d’édifier, de construire, de réaliser, de faire, se s’arranger entre personnes et groupes, en marge du Système, voire sans lui… De priver le Système , en somme, de ce qui le fait exister…Qui provient en grande partie (objets de consommation courante, matières dont sont faits ces objets, denrées alimentaires) de pays où l’on exploite une main d’œuvre dans des conditions d’esclavage…



    Et, privant ainsi le Système de ce qui le fait exister, suppléer par l’ingéniosité, par l’inventivité, par la créativité des personnes et des groupes œuvrant ensemble afin de trouver des solutions aux problèmes qui se posent…