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Là où il y a de l'innocence blessée

… Un autre – et meilleur- monde possible ? Tu rigoles !… Est-ce que cent milliards d’euros, des centaines de lois, de dispositions prises pour que ce soit mieux et surtout plus juste, est-ce que la meilleure volonté du monde et de tout un chacun, est-ce que les plus ferventes résolutions pour que les vieux ne meurent plus seuls, que les gosses ne soient plus laissés en vadrouille dans les rues, est-ce que des grandes réunions en sommets, des consciences plus éveillées, est-ce que tout cela mis bout à bout jusqu’en haut du ciel, pourra vraiment changer quelque chose… Si l’on l’on ne comble pas l’énorme abîme face au ciel que les sociétés de toute l’Histoire n’ont cessé de maintenir ouvert : l’absence d’amour ?

Ah si !… Dans l’abîme l’on y a jeté toutes les apparences de l’amour…

 

Est-ce que la charité c’est de l’amour ?

Est-ce que aimer les gens qui nous plaisent c’est de l’amour ?

Est-ce que aimer les gens qui font quelque chose pour les autres - de bien, à leur sens - c’est de l’amour ?

Est-ce que faire une grande fête entre amis c’est de l’amour ?

Est-ce que tendre un gobelet de flotte à un vieux décharné qui ne sent même plus sa soif, c’est de l’amour ?

Est-ce que triquer comme un âne en face d’une jolie femme bien habillée, c’est de l’amour ?

Non, rien de tout cela n’est de l’amour !

J’appelle tout de cela de l’ennemour… De l’erzatz d’amour.

 

Plus loin que que tout ce que dit le Nouveau Testament, Jésus et les prophètes, le Coran et tout le cinéma, est l’amour…

Et plus près au beau milieu de nous là où l’on vit, là où il y a l’innocence blessée des abandonnés sur le bord de la route, qui ne hurle pas mais donne encore le peu qu’elle a…

 

Dans le monde des références, des performances, des politesses obséquieuses, des formalités, des civilités, des apparences, des Monsieur Ducon long comme le bras et des feux de l’amour des nouvelas de télé et des romans, l’innocence blessée n’est pas souvent un thème d’actualité…

 

 

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