Hunawhir un navire empli en soute de tonneaux de pinard
Salut ma commandante je te présente mon corps mandant
En dépit de mon âme malentendue de ta part
Et de trois mouches bleues lovées sous trois boutons de la veste de ton tailleur
Hardie coquelette promise accompagnée de petits pois mais s’engouffrant sous le grillage de la bassecour dans un trou agrandi de souris qu’une vieille taupe venait tout juste de quitter pour sauter dans une piscine vidée dont il ne restait qu’une lie de boue puante étalée au fond du grand bassin
Et tu lis debout le journal de Jules Renard en traînant les pieds évitant d’écraser des cloportes en procession rejoignant l’un ou l’autre de ces poulaillers visités de petits ânes aux oreilles taillées en biseau
Épris d’asphodèles tu négliges la rose sertie dans le marbre qui gougoutte après l’averse
Un jeune hanneton tombe du cerisier dans le bol de purée posé sur un guéridon au fond de ton jardin
Et à Gédéon des chevaliers sans selle enfourchent de vieux vélos à défaut de rosses encore alertes
Les trois mouches bleues et l’hardie coquelette iconoclastent les unes de leurs ailes fluo-assourdisso-vibrantes, et l’autre de son plumage sanguino-violâtre les certitudes arrogantes de la commandante
Et mon corps mandant s’est alors arcbouté au vu d’apollons de marbre juchés sur des tricyclettes sans selle dont les piedestaux dansolotaient au rythme de petites secousses sismiques
Et ma peau aisée de raie alitée tressaute
Et les coraux abritent-ils des hannetons de mer
Et les chemisiers des poissonnelunes sont-ils piercingués de perlettes nacrées
Et le navire à la soute emplie de tonneaux de pinard
Quittant Hunawhir par la voie des airs
Éclatera-t-il tel un dirigeable trop gonflé au dessus de Petite France à Strasbourg à l’heure de midi sous un soleil de juillet chauffant les crânes d’œufs casquettés de pépères choucroutant en terrasse de restaurant