… Est-il possible de se procurer un livre – roman, essai, récit – nouvellement publié chez Le Seuil, Gallimard, Actes Sud, Albin Michel, Flammarion etc. … En version numérique ?
… D’où – de quelle(s) matière première(s) – provient le papier
-Des livres nouvellement publiés (qui ne sont donc pas des « livres de poche » qui eux, peuvent être en papier recyclé) ?
-Quelle différence y-a-t-il – grain, texture, apparence- entre du papier recyclé et du papier non recyclé ?
… Que représente pour une maison d’édition le coût en papier et encre pour la procuction d’un ouvrage de 300 pages en 3000 exemplaires ?
… Quelle est la part de marché des livres en France
-Vendus en librairies, maisons de la presse, points de vente divers (livres papier couverture)
- Achetés en version numérique
REPONSES :
… Tous les grands éditeurs Français publient simultanément leurs nouveautés en livre papier/couverture ET en livre numérique
… Le papier non recyclé – des nouveaux livres – provient de fibres vierges issues de bois résineux, de forêts Nord Européennes ou Françaises (forêts gérées « durablement ») … Mais peut aussi provenir de forêts exploitées « sans vergogne » - donc en « pure et dure prédation » en Amérique, Amazonie, Afrique, Asie, Indonésie…
… Le papier recyclé provient de papier « post-consommation » : journaux, magazines, livres pilonés… Ou de déchets industriels.
… Le papier recyclé est « moins blanc », moins homogène, un peu grisé, plus fin (se déchire plus facilement), que le papier non recyclé.
… Le coût global en papier plus encre pour un livre broché de 300 pages format 14/22 d’un tirage de 3000 exemplaires est de
-pour le papier : 0,80 à 1,20 euro par exemplaire
-pour l’encre : 0,05 à 0,10 euro par exemplaire
Soit pour 3000 exemplaires : entre 2550 et 3900 euros (papier plus encre) c’est à dire par exemplaire entre 2,50 et 4 euro
… À cela s’ajoute pour un livre papier/couverture :
La composition (mise en page)
L’impression par une machine
Le façonnage (reliure, couverture)
Le transport et la distribution dans les points de vente
Le coût que représente la gestion du stockage
… Alors que pour un livre numérique il ne reste plus que la composition (mise en page)
… La part de marché – en 2024- s’établissait pour le livre (vendu en librairies, maisons de la presse et points de vente divers), plus la vente en version numérique, donc globalement, à 2,9016 milliards d’euro dont
90 % de cette somme pour le livre papier/couverture
10 % de cette même somme pour le livre numérique – en 2023…
… Il ressort de cette réalité – de ces chiffres – que le marché du livre papier demeure dix plus important que le marché du livre numérique, à l’heure actuelle en ces années vingt du 21ème siècle…
Reste à savoir la proportion que prendra dans les 10, 20 ans qui viennent, le livre numérique par rapport au livre papier (sans doute l’évolution ne sera guère très significative, il faudrait pouvoir établir une « projection » sur plusieurs dizaines d’années)…
La question que je me pose c’est :
Pourquoi les maisons d’éditions (celles qui vendent le plus) continuent-elles à produire encore bien davantage de livres papier que de livres numériques, sachant que le coût de production d’un livre papier est nettement plus élevé que celui d’un livre numérique (avec seulement pour le livre numérique, le coût de la composition – mise en page…. (Il y aurait donc plus de profit à réaliser avec du livre numérique, même si le prix du livre numérique est environ de 2/3 de celui du livre papier)…
Et cela d’autant plus que certains auteurs maîtrisant les règles et les normes de la typographie, de la mise en page, de la numérotation des pages, des formats standards – et conçoivent eux-mêmes leur image de couverture, encore… (donc plus de profit pour l’éditeur puisque l’ouvrage est prêt à diffusion, l’auteur ayant accompli le travail) …
… En fait « plus de profit à réaliser pour un livre numérique » n’est là qu’une apparence…
Si dans la réalité actuelle les éditeurs privilégient le livre papier, c’est parce que
-Le papier rapporte plus ( coût certes, plus élevé mais la marge est plus stable).
-Les lecteurs en majorité préfèrent le papier
-Le numérique ne progresse que lentement
-Le numérique a des coûts dissimulés : DRM, plateformes, conversion
-Le papier structure l’économie de marché du livre : libraires, diffuseurs, imprimeurs et donc de l’emploi
-Avec le numérique le piratage inquiète les éditeurs : risque de perte de revenu…