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Journal - Page 120

  • "Mal nommer les choses" ...

    « Mal nommer les choses », pour Albert Camus, c’est « ajouter du malheur au monde »

     

    L’une des origines de la violence (ou de ce qui fait que la violence existe) et de ses corollaires que sont l’agressivité et la haine… Est celle de l’incapacité à s’exprimer par les mots, par la parole, par l’écrit… Du fait d’un manque d’éducation – ou d’une éducation pervertie voire dévoyée… Éducation de l’École depuis une quarantaine d’années, éducation parentale, éducation de consensualité et d’ordre d’idée « progressiste réformatrice » des « décideurs penseurs élites et personnages influents médiatisés »… Éducations fondées sur l’individualisme, sur le développement personnel, sur la liberté sans limite définie, mais peu sur l’acquisition et sur la maîtrise des savoirs…

    « Montrer les choses » (pour cela il suffit d’avoir en main un téléphone portable, un i-phone, un smartphone, de filmer et de diffuser en 2 ou 3 clics… Et aussitôt ça impacte c’est relayé), « montrer les choses » donc, ça rend la réflexion et la pensée… Et le langage parlé et surtout écrit, non seulement inutile mais suspect, « hors jeu », « ringard », et « à zapper vite fait »…

     

    Si Albert Camus vivait encore aujourd’hui – il est né en 1913 il aurait 110 ans – il serait qualifié par beaucoup de « réactionnaire », suspecté « d’extrême droite », ne ferait pas loin s’en faut l’unanimité d’une « Gauche actuelle » devenue de la « Goche » (une « Goche » très éloignée de ce qu’aurait pu et dû être la Gauche, la vraie, celle de la relation humaine, de la culture, de l’engagement de comportement et d’exemple donné, de l’indépendance d’esprit, de la liberté inséparable de la responsabilité)…

     

    Cela dit – et ne l’oublions jamais – il est de ces êtres – humains – de toutes générations et de « milieux peu favorisé » dont en particulier un certain nombre de jeunes ; dont la vie au quotidien est « un véritable et épuisant et dramatique parcours du combattant », qui n’ont pas bénéficié de cette éducation ( de l’école, des parents ) qui même étant ce qu’elle est devenue, leur a fait défaut, parfois complètement défaut et qui, en conséquence ne savent pas – parce qu’ils ne peuvent pas – s’exprimer par le langage parlé ou écrit… Il est, oui, de ces êtres dont le regard, le seul regard qu’ils portent en eux lorsqu’on prend la peine de lever les yeux vers eux… En dit plus long que tout ce qu’ils pourraient dire ou écrire… Et qui, illettrés qu’ils sont, incapables de dialoguer, tout « dépenaillés » qu’ils paraissent, hirsutes, enfants des rues, gens de très modeste condition exerçant des métiers peu valorisants, dont l’Histoire, les historiens, les « Grands Auteurs » ne témoignent jamais de leur existence… Des gens sans culture, mais aussi sans lesquels la Culture n’existerait pas – parce que la Culture, au fond, est faite avant tout de « bonne volonté » (de « bonne volonté » qui bien sûr, soustend la détermination qu’il peut y avoir à s’efforcer d’apprendre, de comprendre)…

     

    Est-ce que des intellectuels, des gens qui pensent, réfléchissent, écrivent et savent écrire, exprimer, sont « plus heureux » ou « mieux armés » que des gens qui « ne savent pas dire les choses » ?

    Ma question s’arrête là… Peut-être que la réponse s’il en est une, se situe dans une « conscience aiguë de l’existence des êtres et des choses – de ce monde où nous vivons »…

    Qui, si elle est perdue, n’est pas pour autant à jamais perdue et donc, peut être retrouvée…

    Ce n’est pas Dieu (ou ce qui s’apparente ou remplace Dieu) qui a chassé l’homme et la femme du paradis, c’est nous qui nous sommes chassés du paradis, de là ou l’on vient, de l’origine, de nos racines, de ce qui précède l’origine et était déjà de l’intelligence…

     

     

  • Sidération et indignation... Suite

    Juste un mot de ma part… Au risque que mon propos ne soit pas « applaudi » par beaucoup d’entre vous…

    Ce policier qui a tué Nahel, lui, sa femme et ses enfants, s’il était mon voisin et ami, dans la relation que je pourrais avoir avec lui, indépendemment du fait qu’il exerce le métier de gendarme – et de sa vision du monde et de la société – il demeurerait mon voisin et ami ainsi que sa femme et que ses enfants… Pour des raisons de relation de voisinage et de « bon commerce », d’échange de services rendus, de simple rapport de communication…

    Je pense qu’au fond de lui-même il doit certainement regretter d’avoir tiré sur ce jeune, Nahel… Nul ne peut en effet se satisfaire – à moins de s’appeler Vladimir Poutine ou Bachar Al Hassad – de la mort d’un jeune de 17 ans fût-il même un voyou, ni non plus, en règle générale, de la mort d’un être humain…

     

     

    Pour la 3ème nuit (ou jour) d’émeutes, au vu de la liste des villes affectées par ces émeutes, en région Nouvelle Aquitaine – et sans doute dans toutes les autres régions – nous sommes très au-delà des émeutes de 2005.

    La France qui flambe, notamment avec les centres culturels pris pour cibles, « c’est pas ma France » !

    Est-ce qu’aux États Unis d’Amérique, dans les émeutes, on brûle des centres culturels ?

     

    « Du coup », n’ayant jamais particulièrement été un « follower » de festivals (de musique, d’arts de la rue, de cinéma, de théâtre) – pour des raisons que j’ai maintes fois évoquées dans de précédantes productions écrites depuis quelques années , raisons de « sensibilité purement personnelle qui valent ce qu’elles valent ») - la « France qui flambe de 2023 » m’incite encore moins à me rendre à l’une ou l’autre de ces grandes manifestations festivalières …

    D’ailleurs, présentement en ce début juillet de 2023, bon nombre de festivals et de spectacles sont annulés, ce qui n’est « pas étonnant »…

     

    Et… L’image de notre pays, la France, que l’on donne à l’étranger ? À des gens qui ne sont pas forcément QUE des touristes, des vacanciers, des consommateurs de produits et de services de loisirs – hôtellerie, restauration… Mais davantage, donc, des visiteurs plus que des touristes, qui aiment d’ordinaire se rendre chez nous en France, pour nos paysages, pour notre immense patrimoine culturel, enfin pour tout ce que l’on trouve beau, dans notre pays… Mais qui en juillet et août 2023, hésiteront à venir séjourner chez nous, voire renonceront à venir…

     

    Un désastre, ces émeutes de 2023 ! Un terrible sujet d’inquiétude pour notre avenir ( l’avenir des femmes, hommes et jeunes «  de bonne volonté » ; l’avenir de tous ceux et celles qui par leurs initiatives personnelles concertées, par ce qu’ils ont la volonté d’entreprendre, va devenir plus difficile, plus aléatoire à construire)…

     

    Je repense à cette image (que j’ai déjà évoquée) : celle de la fourmilière qu’un galopin incendie en versant de l’essence dessus et craquant une allumette… La fourmilière est détruite en quelques minutes… Un million de fourmis périssent… Mais le jour d’après, les fourmis qui n’ont pas péri reconstruisent la fourmilière en un autre emplacement… Et quelques mois plus tard, s’élève une fourmilière trois fois plus haute que celle qui a été détruite… et qui sera – peut-être ? - moins facile à incendier du fait de sa taille et de ce qui peut la rendre moins inflammable qui peut avoir été « inventé » par des « ingénieurs fourmis »…

    La Culture, la « vraie », celle qui est « éternelle » (même d’une « éternité provisoire »), intemporelle, universelle, cosmique, dans son immense diversité et dans son pouvoir de création et de renouvellement… La Culture et ses acteurs… Ne renoncera jamais, n’abdiquera jamais quoiqu’elle doive subir pouvant l’abattre ! …

     

     

  • Sidération et indignation...

    C’est, ce sont ces mots là : sidération et indignation, qui me viennent à l’esprit, ayant appris ce qui s’est passé hier et avant hier à Nanterre ainsi que dans plusieurs villes d’Île de France, de la région Nord, et en tout en France… Dans 102 villes dont Amiens, Toulouse, Rennes, Lyon, Bordeaux, Nantes, Strasbourg, Rouen… Pour ne citer que ces dernières…

    Une flambée de violences et d’émeutes qui dépasse en dimension, en nombre et en étendue dans notre pays, ce qui s’était déjà produit en 2005…

    Des centres culturels, des médiathèques, des bibliothèques, des lieux de création et d’art, des mairies, des écoles, des commerces, incendiés, ravagés, détruits… Qu’il faudra des années à reconstruire – si on les reconstruit ; et des édifices publics, des tramways, des bus, incendiés ; des dévastations de grande ampleur un peu partout dans notre pays…

    Je ne trouve pas les mots pour exprimer ce que je ressens…

    La misère, l’exclusion, les ségrégations, les drames familiaux et autres, l’immigration, le sous développement économique de certains secteurs périurbains ou ruraux, l’insécurité, les violences et agressions au quotidien – celles que l’on connaît et dont on parle mais aussi celles dont on ne parle pas parce que trop nombreuses, trop répétitives et devenues banales - « n’expliquent pas tout » loin s’en faut !

    Parce que la misère n’induit pas forcément la violence même si elle y contribue, des gens peinent et souffrent dont les enfants ne sont pas des voyous ni des drogués ni des tueurs ni des violeurs…

    Le « système éducatif » depuis quarante ans « explique » peut-être davantage… Quoique en dépit de ce « système » qui est devenu ce qu’il est (et que l’on déplore)… Nombreux sont les jeunes « qui s’en sortent et ne sombrent pas dans la violence et dans la délinquance », nombreux sont les jeunes « de bonne volonté »…

     

    Cela dit, que faisait au volant d’une Mercédès de classe A (une voiture de… prolétaire?) un jeune de 17 ans ? Ma question s’arrête là…

    Mais je pose une autre question :

    Comment se fait-il que des assemblées d’actionnaires siégeant dans des étages des tours de la Défense, ou que des « PC » de Total Energie et autres très grandes « boîtes » internationales de l’industrie, de l’alimentaire, de l’agro chimie, de la pharmacie, etc. … Ne soient jamais investies, ne fassent jamais l’objet d’attaques concertées ?

    Pourquoi lors d’émeutes, de révoltes, toujours et encore toujours des équipements et des bâtiments publics où tout le monde a besoin de se rendre pour des services et des démarches nécéssaires, pourquoi des centres culturels, des bibliothèques, des mairies, des écoles, des tramways… ? (Bon, c’est vrai c’est parfois des banques et des garages de bagnoles cossues, des boutiques de produits de luxe)…

     

    L’ exemple d’une société, d’une civilisation sans violence de l’ordre établi et des dominants et avec « seulement » la violence des misérables, rien que la violence des misérables… Cela ne s’est encore jamais vu dans l’Histoire…

     

    Le pire, c’est lorsque la violence de l’ordre établi et des dominants coexiste « paradoxalement » avec une « tolérance de démission, d’abdication, de laisser faire, de complaisance au nom de « principes démocratiques de liberté où les limites ne sont pas définies »… Autrement dit quand d’un côté on brandit le bâton pour mater… Mais que d’un autre côté on met en avant une « morale de la société » puante d’hypocrisie et de démissionisme…

     

    Le pire, c’est aussi, avec la violence de l’ordre établi et des dominants qui « coexiste » paradoxalement avec la tolérance démission… En même temps… La violence des individualistes ne voulant rien partager qui prend le pas sur la violence des misérables et par là même cesse de rendre visible la violence des misérables…

     

     

  • Les mécanismes de la croyance

    La pensée ou les modes de pensée de quasiment tous les humains et cela toutes générations et milieux sociaux confondus, depuis l’origine des civilisations jusqu’à même les Néandertaliens et les premiers sapiens ; se fonde sur une composante naturelle et constante de la psychologie humaine, à savoir ce qui est perçu en soi de ce qui nous entoure – les êtres et les choses observés entrant dans notre champ de vision, d’entendement, d’appréhension – ce qui est perçu en soi donc, de merveilleux, de mystérieux, d’envoûtant, ou d’inquiétant, de surprenant, de subjuguant, de fascinant… Et nous impacte…

    Ce qui fait de nous cet « animal croyant » que nous sommes…

    Mais nous ne sommes cependant pas entièrement, un « animal croyant », nous sommes aussi, au moins pour partie (et au mieux également), un « animal connaissant, intelligent, raisonnable »…

     

    Il y a donc en l’humain deux « systèmes de pensée » qui coexistent, en s’opposant l’un à l’autre ou en se complétant… L’un et l’autre ne coexistant jamais à parts égales, de telle sorte qu’il y en toujours un qui domine l’autre…

    Et, d’une personne à l’autre, les deux systèmes de pensée diffèrent dans leur manière de coexister, d’autant plus que l’un domine davantage…

    Ce qui est perçu en soi de merveilleux, mystérieux, envoûtant, inquiétant, surprenant, fascinant… Fonde l’un des deux systèmes de pensée, et, à vrai dire, est celui des deux sur lequel s’articulent toutes nos croyances, et aussi tout ce qui est intuitif (considéré parfois inné ou reçu comme « don de la nature »… Et ne procède pas de quelque raisonnement que ce soit…

    Ces croyances, assimilées à des certitudes en soi, nous sont transmises aussi par des personnes (nos proches, nos connaissances) qui exercent sur nous une emprise, une influence, parfois une domination…

     

    Le premier et universel système de pensée est donc « intuitif » ou « subjectif » ; le deuxième quant à lui est « analytique » et se fonde sur la connaissance fondamentale, sur la science et sur les savoirs acquis, sur le raisonnement, sur l’étude, sur ce que nos maîtres d’école, nos professeurs de collège et de lycée, nous ont transmis en dispensant leurs cours, sur ce que nous avons étudié par nous mêmes…

     

    Ainsi le « cognitif » (l’ensemble de nos connaissances et savoirs acquis et maîtrisés) « devrait » contribuer à atténuer voire à faire disparaître le « subjectif » donc la croyance (la croyance par exemple en quelque chose de « surnaturel », de « magique » ; la croyance en un dieu ou en des divinités, la croyance en ce à quoi des dominants et des décideurs, des gouvernements, des gens influents, voudraient nous faire croire ; au crédit que nous accordons à l’opinion publique ambiante du moment, aux préjugés réductifs sur lesquels on fonde sa réflexion et son jugement)…

    L’on voit bien que le « cognitif » dans le meilleur des cas, ne parvient pas à réduire le « subjectif »…

     

    Sans doute y-a-t-il entre le « cognitif » et le « subjectif » un espace, une sorte de « no man’s land », où, sans se rejoindre, sans se mélanger, le « cognitif » et le « subjectif » se touchent, se contactent, susceptibles alors, de faire naître par contact, un autre système de pensée au-delà des deux connus depuis l’origine des humains…

     

     

     

  • L'évolution dans le tourisme et dans le voyagisme

    Selon une étude réalisée et publiée le 2 janvier 2023, il y aurait à chaque instant, quelque 500 000 personnes dans les airs entre 7000 et 10000 mètres d’altitude, dans environ 5000 avions en vol…

    En 1930 sur les mers et océans de la planète, naviguaient à tout moment au moins plusieurs dizaines de gros paquebots de transport de passagers avec chacun à leur bord de 700 à 1000 personnes, ce qui faisait beaucoup de monde en même temps sur les mers et océans entre le port de départ et le port d’arrivée…

    Mais en 1930 sur notre planète il y avait 2 milliards et demi d’humains ( aujourd’hui en 2023 huit milliards)…

     

    Dans les aéroports d’aujourd’hui, les quelque 500 000 personnes en situation de départ ou d’arrivée doivent se soumettre à de nombreuses formalités et contrôles (identité, passeport, douane, bagages, cartes d’embarquement, passage au travers de machines automatiques de contrôle un par un, signalétique parfois difficile à interpréter, interminables couloirs et espace de circulation passagers chargés de bagages, enfin toutes sortes de complications… de telle sorte qu’un voyage vers n’importe quelle destination est de nos jours surtout depuis une dizaine d’années déjà, un véritable « parcours du combattant » avec tout ce que cela implique d’heures d’attente, d’aléas, de retards, de vols reportés ou annulés, de comportements désagréables de certaines personnes, de dépenses supplémentaires forcées imprévues, de contraintes, de situations de stress etc. …)

     

    Les destinations pour la plupart vers des lieux de tourisme recherchés, deviennent de plus en plus limitées du fait que bon nombre de pays sont devenus « trop dangereux » pour un séjour de tourisme, en raison de situation locale « tendue », de disposition de tel ou tel pays à ne plus accueillir de gens venus d’autres pays avec lesquels ils se trouvent en situation conflictuelle – on pense bien sûr à la Russie en ce qui concerne les européens et les américains pour l’obtention d’un visa de tourisme…

     

    Les destinations devenant moins diverses, forcément les pays où l’on peut encore se rendre en toute sécurité afin d’y séjourner soit en voyage de « touropérator » soit « par ses propres moyens » reçoivent davantage, chez eux, de visiteurs étrangers très sollicités par les compagnies aériennes et par les voyagistes qui « ciblent » des « destinations privilégiées »… Ce qui, par rapport à ce qui se pratiquait il y a une vingtaine d’années dans la politique de voyagisme et de tourisme « change complètement la donne »… Et c’est sans doute la raison pour laquelle (diminution des destinations touristiques dues à l’insécurité et aux tensions internationales) les séjours en croisière ont « le vent en poupe »… Quoique… Avec tous ces gros navires en embouteillage dans les ports méditérranéens réputés pollueurs et donc honnis des écolos… Les Géants de la croisière font à présent construire et voguer des navires « plus propres » et « mieux conçus respectueux de l’environnement » ce qui « moralise » le croisiérisme restant le mode vacancier préféré des Français et des Européens en général…