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solitude

  • Solitaires...

    Solitaires dans leur vie de tous les jours…

    Solitaires parmi leurs connaissances et amis, et même leurs proches…

    Solitaires en ce sens qu’ils, elles, demeurent souvent en société, en réunions, en public, « en retrait » voire invisibles… Parce qu’ils, elles, « ne se mettent jamais en avant »…

    Ils, elles, ne sont pas pour autant, dans leur intériorité même, dans leurs aspirations, dans tout ce qu’ils ne demanderaient pas mieux que d’avoir la possibilité d’exprimer, de partager, de transmettre aux autres autour d’eux…

    Désespérés de devoir taire, désespérés de ne pouvoir partager, désespérés de demeurer étrangers à tous ces autres qui eux, « se mettent en avant », se soucient de leur apparence, manifestent de l’indifférence, du désintérêt…

    Il, elles, à vrai dire, sont intimement convaincus d’appartenir à l’immense communauté de toutes les personnes de bonne volonté qui agissent, combattent pour la vérité, pour la beauté, pour la justice, pour l’édification d’un monde de relation dans lequel l’autre devient un interlocuteur voire si possible un ami, quand bien même cet autre demeurerait un étranger dont le mode de vie différent s’accorderait mal avec le leur…

     

    Il n’y a pas, il n’y a jamais, en apparence… De « solitude heureuse » - du fait que la solitude n’est jamais « confortable » (elle peut paraître rassurante mais pas confortable)…

    La solitude « assumée » qui est la conséquence de ce qui fonde notre intériorité dans ce qu’il y a de plus intime en nous et donc, de plus indicible… Serait presque, cette solitude là, une « solitude heureuse »…

    Ce qui la rend heureuse alors, cette solitude là, c’est parce qu’elle nous relie à toutes les solitudes « assumées » des autres… Avec lesquelles on s’entend, on se comprend, sans qu’aucun mot ne soit prononcé, rien que d’un regard, d’un geste, d’un imperceptible signe de reconnaissance…

     

     

     

  • Sous des regards autour de soi, ou sans aucun regard

    Passer des heures ou même des jours entiers, plusieurs jours consécutifs, à ne voir personne, absolument personne, à vivre dans un isolement complet soit à l’intérieur de sa maison ou autour de sa maison, soit en forêt, dans la nature en se promenant tout seul, soit encore en un lieu où il y a du monde mais coupé délibérément de ce monde autour de soi…

    C’est possible mais pour cela, il ne faut pas « avoir un besoin quasi viscéral  d’un public autour de soi, un public à la fois spectateur de ce que l’on montre et exprime, et en même temps interlocuteur en réponse et réaction à ce que l’on montre et exprime »…

    À la limite dans des situations très spécifiques et purement occasionnelles où l’on éprouve le besoin d’être vraiment seul, et pour un temps en général assez court, oui… Par exemple, en des moments où « l’on se fait ou s’octroie  quelque chose pour soi, qui n’est pas forcément pour notre bien ou conforme à ce qui devrait se faire » sans regard scrutateur, juge, critique, désaprobateur, moralisateur de quelqu’un, un ami, un proche (autrement dit – rire - « sous le seul regard de Dieu – un « dieu » bien sûr très bienveillant très compréhensif » qui forcément absout)…

    Je crois (c’est quasi une certitude pour moi) qu’un artiste, qu’un écrivain, qu’un poète, qu’un musicien, qu’en général toute personne produisant quelque œuvre personnelle avec oui ou non son talent, dans sa facture, passionnée que cette personne peut être… A besoin, un besoin « quasi viscéral » d’un public autour d’elle (quelque soit d’ailleurs la dimension de ce public, même s’il ne s’agit que de moins de dix personnes)… Et, non seulement d’un public, mais aussi et surtout d’un public qui réagit, qui est un interlocuteur…

    Et « ça commence », ça, dans la toute petite enfance, à trois ans quand on fait des cabrioles dans le couloir ou dans la cour de l’école pour « épater les copains »… Mais « épater » non pas dans le sens d’éblouir, de « faire l’intéressant », mais plutôt dans le sens d’exprimer quelque chose en soi de singulier, qui ne ressemble pas à ce que font les autres et qu’on a envie de communiquer, de partager…

    Et « y’a des fois » le partage, ou la « fusion », ou l’unicité du moment de partage, ou dans l’esprit ou « l’atmosphère » qui anime le partage… C’est « quasi orgasmique » !



    De même qu’il y a des gosses qui n’éprouvent pas le besoin de faire des cabrioles dans le couloir ou dans la cour de l’école devant les copains ; de même il y a des personnes qui, n’ayant pas « un tempérament ou une âme d’artiste, de créateur, d’écrivain, de poète » n’éprouvent pas le besoin de montrer aux autres quelque chose qu’ils font (ne sont pas en général très présents sur les réseaux sociaux par exemple) ou, à la limite, rédigent leur « mémoires » sur un joli carnet de papéthèque avec un beau stylo à plume, sans montrer à personne ce qu’ils écrivent ainsi…

    Ces gens là, qui n’ont « pas une âme d’artiste » ne comprennent quasiment jamais celui ou celle qui « a une âme d’artiste et de créateur »… C’est pas qu’ils soient « complètement bouchés, insensibles, indifférents »… Mais « presque » ! Et, encore heureux quand ils « te foutent la paix », ne te critiquent, ne te marginalisent pas !

    C'est très dur (mais pas tout à fait impossible) de parvenir à convaincre les personnes (notamment des proches) qui ne comprennent pas ce besoin d'exprimer, de produire, d'avoir un public, pour un artidste, pour un écrivain…





  • Solitude de l'artiste

    … La solitude d’un artiste, d’un créateur, d’un écrivain, est davantage celle qui lui vient quand il s’interroge sur le sens et sur la portée de son œuvre, que celle qui lui vient quand il n’est pas soutenu et compris par ses proches, ses amis, ses connaissances…

     

    Ne pas être compris, ne pas être soutenu, par ses proches, par ses amis, par ses connaissances, lorsque ce que nous produisons et exposons ne suscite pas d’intérêt, est ignoré ou inconsidéré… C’est en effet, vécu au quotidien, toute une vie durant, inconfortable…

     

    Mais il y a bien là, un défi, une difficulté à surmonter, rendant le travail de réalisation, de production, plus opiniâtre, plus déterminé, plus acharné ; un travail qui s’apparente par exemple à celui d’un homme préhistorique (un Solutréen ou un Magdalénien) qui, en milieu hostile et isolé qu’il est, de ses semblables, parvient à traduire par le dessin sur la paroi d’une caverne, ce qui, de l’animal représenté, témoigne au plus vrai de sa présence… Ce qu’il n’aurait peut-être pas pu accomplir, cet artiste préhistorique, entouré de compagnons l’encourageant, dans la chaleur d’un feu entretenu et dans la continuité d’une relation heureuse avec ses compagnons… (Il aurait alors dessiné le même animal, de traits plus précis, avec plus d’habilité… Mais avec moins de cette présence témoignante)…

     

    Est-ce à dire pour autant, que, par le défi et par la difficulté à surmonter, dans la solitude, en milieu hostile, dans un environnement d’indifférence, et donc par le travail accompli dans la détermination et dans l’opiniâtreté… Puisse apparaître le sens et la portée d’une œuvre ?

     

    Le sens et la portée d’une œuvre ne sont-ils pas liés à ce dont « s’approprie » une civilisation, un peuple, « qui vient de très loin dans l’Histoire » et qui s’inscrit dans un tableau de représentations symboliques, figuratives, entrant dans un patrimoine culturel intemporel, traverse les siècles et les millénaires, impacte nos pensées, nos modes de vie, de comportements, nos croyances, nos agissements ?

    En ce sens d’appropriation par une civilisation, par un peuple, et de patrimoine culturel commun à entretenir et partager… Les temps que nous vivons aujourd’hui ne sont-ils pas des temps où il y a lieu d’ s’interroger, sur le sens et sur la portée de tout ce qui se produit et s’expose, en littérature, peinture, musique, architecture, cinéma, théâtre… Et surtout de tout ce que l’on voit défiler sur les écrans des ordinateurs, des tablettes et des smartphones, des appareils de télévision, et de tous ces livres par milliers, par millions, sur les rayonnages dans les centres commerciaux ? …

     

     

  • Promenade autour du lac de Gérardmer

    Je ne puis passer devant ce banc là, près d'un petit pont de bois sur l'esplanade du lac de Gérardmer, enjambant un ruisseau aménagé... Sans me souvenir de ce jeudi après midi de février en 1996 lors du festival Fantastic' Art”...

    Un “petit vieux” de plus de 80 ans était assis sur ce banc en plein soleil. Il était tout seul et à côté de lui sur le banc, était posé un poste de radio qui diffusait de la musique “à tout bringuezingue”... Ce “petit vieux” se faisait la fête tout seul alors que passaient devant lui bon nombre de festivaliers... Et de fort chic et jolies festivalières... Qui ne le regardaient pas...

    En ce tout premier jour de février à Gérardmer dans les Vosges “hivernales”, le ciel était d'un bleu absolu, le soleil absolument éclatant, et la température de l'air digne de celle d'un jour de juillet... (et oui, dans les Vosges, il peut faire ce temps là en février ; tout comme neiger un 15 Août à la Roche du Diable entre Gérardmer et le col de la Schlucht!)

    J'ai senti à ce moment là, devant ce banc devenu orchestre et en face de ce “petit vieux” devenu “vacancier sur la côte d'Azur au lac de Gérardmer”... Que la solitude pouvait être dans la vie d'un être humain,  étrangère, absente ou inconsistante... Lors de ces "fêtes tout seul" que l'on se fait... 

     

  • Finir sa vie tout seul

    … Finir sa vie tout seul fait penser à finir sa vie, privé de la présence de la personne avec laquelle on a passé une grande partie de son existence : une femme, un mari, un compagnon, une compagne… Dans le cas où le lien avec cette personne a été un lien d’entente, de soutien, d’amour ; et où « prenant de l’âge » la disparition de cette personne fait de nous, le survivant, un homme ou une femme désormais seul, notamment le soir dans une maison devenue trop grande, ou dans le logement qu’il occupe dans un immeuble…

     

    Mais « finir sa vie tout seul », aussi, pour beaucoup, c’est « finir sa vie tout seul après avoir depuis des dizaines d’années, à l’âge de 25 ans comme à l’âge de 50 ans, fait sa vie tout seul c’est à dire entouré de personnes qui ont été des connaissances, parfois des amis, suite à des rencontres, dans le cadre d’activités diverses dont sportives, associatives, professionnelles »… Sans jamais avoir vécu avec quelqu’un en particulier durant un temps plus ou moins long, et avoir eu un lien « fort » avec ce quelqu’un en particulier…

     

    Finir sa vie tout seul, vraiment seul, lorsqu’autour de soi « ils, elles sont quasiment tous morts » (souvent même de plus jeunes que soi)… Est d’autant plus dramatique si ces morts qui furent des vivants, et si les vivants qui sont de notre connaissance du moment, des personnes de notre famille ; nous ont fait nous sentir seul (les morts qui furent des vivants), nous font nous sentir seul (les vivants qui nous entourent)…

     

    Ils, elles nous ont fait nous sentir seul ; mais le plus souvent ils, elles n’en ont pas été conscients, tant ils, elles ont été pris dans « leur monde à eux » (leur univers de connaissances, de famille, d’activités)…