… Le principe même de la laïcité inclus dans son énoncé, outre l’absence de signes religieux dans l’espace public ; la liberté de croire ou de ne pas croire, la liberté pour un croyant de vivre selon sa foi mais sans manifester sa croyance par des signes visibles en public… Et, en vertu de ce principe – considéré inaliénable dans les textes fondateurs de la République Française depuis la fin de la seconde guerre mondiale, 4ème et 5ème république ; tout citoyen Français croyant peut exercer n’importe quelle profession sans être inquiété pour son appartenance religieuse, qu’il soit Juif, Musulman, Catholique, Témoin de Jéhova, Mormon, Evangéliste, etc. …
Très bien…
Durant plus de 70 ans – jusque dans les années dix du 21ème siècle – la tolérance en matière d’appartenance religieuse, était « rentrée dans les mœurs », ou « faisait partie d’un courant de bien-pensance normalisée et instituée dans l’esprit de chacun, esprit en ce sens éduqué dans l’Ecole de la République Française…
Durant ces mêmes 70 ans, il faut dire que l’appartenance à l’une ou l’autre des « religions du Livre » - Juive, Chrétienne, Musulmane… « Ne posait guère trop de problèmes dans la société Française »… Puisque les courants et les déviations « radicales et fondamentalistes » des « religions du Livre » durant 70 ans demeurèrent largement minoritaires et donc, ne s’imisciaient pas dans la société, dans la vie quotidienne des gens, ni dans les institutions ni dans l’appareil d’état, les administrations…
Or, dans la société d’aujourd’hui, communautarisée, fracturée comme elle l’est – et « en décomposition » ; les courants et les déviations « radicales et fondamentalistes » ont « pris le pas » et se sont développées par envahissement et par implantation locales en fonction des milieux sociaux – d’origine, de culture, de modes de vie – en tel ou tel lieu – notamment des lieux densément et diversement peuplés…
Et il y a autant de ces déviations « radicales et fondamentalistes » générant de la violence, de l’agressivité, chez notamment, les musulmans fortement islamisés que les catholiques intégristes ou que des différentes églises issues du protestantisme…
C’est la raison pour laquelle j’introduis dans ma pensée de la laïcité – et du principe qui a prévalu durant 70 ans – non pas (surtout pas) une rupture du principe de laïcité – la laïcité demeurant fondamentalement ce qu’elle est depuis 1905) – l’idée (qui peut à juste titre déranger beaucoup d’entre nous) selon laquelle « il conviendrait de remettre en cause l’appartenance religieuse d’un citoyen français dans l’exercice de professions telles que gendarme ou militaire »… Car dans le contexte actuel d’état d’une société gangrenée par la violence, par l’agressivité, par les communautarismes exacerbés, par des attentats contre des personnes ; dans le contexte également d’une société où s’exercent propagandes et pressions des radicaux et des extrémistes religieux sur des personnes ayant du mal à résister à ces pressions – ou pouvant s’y soumettre par conviction nouvellement acquise… Il me paraît « très difficilement acceptable » qu’un gendarme ou qu’un militaire puisse être un musulman fondamentaliste ou un catholique intégriste…
Nous ne sommes plus désormais, dans le même monde que celui que nous avons connu durant 70 ans et qui a structuré, fondé, construit notre pensée, notre culture, depuis notre enfance…