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  • L'histoire de tant de vies

    Cœurs froissés

    Fleurs glacées

    Zappes incessantes

    Tambourinements vociférations et invectives

    Fulgurances jutées au feutre noir

    Sur des consignes de sécurité d’ascenseur

    Sur des pans de murs

    Éveils poisseux dans ces humeurs de soi que l’on se sent

    Éveils dégringolés de rêves qui ont luminé haleté de visages imaginés

    Nuits sans étoiles

    Aubes crépitantes de pluie froide

    C’est l’histoire qui se fait de tant de vies

    Engloutissant d’ improbables purgatoires



  • Chez Petite Mémé à Arengosse dans les Landes, au milieu des années 1950

    … De la rue principale du village, avant le cimetière, sur la droite en venant de Morcenx, part la rue dans laquelle habitait Petite Mémé, à l’époque dans une maison de deux logements mitoyens, l’avant dernière maison sur la gauche, en face d’une forêt de pins, la dernière maison située deux cents mètres plus loin, la rue se continuant en un chemin dans la forêt… (à l’époque)…

    Depuis, les années ayant passé, aujourd’hui la forêt a disparue, ayant fait place à un vaste lotissement ; entre la maison de Petite Mémé et la dernière maison au bout de la rue, d’autres maisons ont été construites, et la maison de Petite Mémé a été aménagée, toute refaite de l’intérieur ainsi que la façade…



    À l’époque, dans les années 1954 – 1960, un petit espace clôturé et étroit, dans lequel on entrait en ouvrant un portail en bois, longeait la maison où la porte d’entrée donnait dans une pièce qui servait de séjour et de salle à manger. À gauche de la porte d’entrée, une fenêtre et à droite une autre fenêtre et dans l’autre moitié de la maison, la même disposition. Un mur mitoyen séparait les deux logements de la même maison.

    Dans l’un des logements – en location – celui longé par le petit espace clôturé – habitait Petite Mémé, et dans l’autre habitait Madame Delest, une vieille dame, de deux ans environ plus âgée que Petite Mémé, cette vieille dame « portait bien sa vieillesse », toute droite, fine, et d’une « belle éducation », en très bonne santé ; elle avait une fille âgée de 55 ans qui vivait dans la région parisienne et exerçait la profession de dame de compagnie, et venait l’été, voir sa mère durant son congé…



    La différence entre chez Petite Mémé et chez madame Delest, c’est que chez madame Delest il y avait des fleurs et des plantes d’agrément dans la maison ; dans le jardin derrière la maison du côté de madame Delest, des pommiers et un gros poirier ; alors que chez Petite Mémé le jardin était cultivé de légumes, de pommes de terre, entièrement travaillé et entretenu, et qu’il n’y avait ni fleurs ni plantes d’agrément, rien que de l’utilitaire…



    La pièce qui servait de salle de séjour, d’entrée et de salle à manger avait en son milieu une table carrée avec de chaque côté une chaise paillée, à gauche de la porte d’entrée un petit meuble supportant une TSF, puis une autre chaise paillée devant la fenêtre, où trônait Miquette la dernière petite chienne batarde de Petite Mémé, et où auparavant s’étaient tenus l’un après l’autre les minous successifs de Petite Mémé (tous morts de maladie ou accidentellement, à l’époque on ne conduisait pas les animaux – chiens et chats – chez le vétérinaire)…



    À l’opposé de la porte d’entrée se tenait contre la cloison séparant la salle de séjour et la souillarde, un gros buffet desserte contenant la vaisselle d’assiettes blanches en faïence, ainsi que les plats, tous blancs, les verres à pied (épais) et dans les tiroirs, les couverts en étain et en fer… ( j’ai encore dans ma vaisselle actuelle, des assiettes blanches et des couverts de Petite Mémé)…

    À droite de la porte d’entrée et de la table, une cloison séparait la salle de séjour de la chambre de Petite Mémé, chambre dans laquelle on entrait par une porte communiquant avec la salle de séjour.

    Au fond à droite de la salle de séjour partait, derrière la cloison, un escalier menant à l’étage comportant deux parties, l’une étant la chambre où je dormais quand je séjournais durant quelques jours chez Petite Mémé, et l’autre étant le grenier (pour moi à l’époque un lieu « magique » où je faisais des « découvertes », curieux de nature que j’étais)…



    Le plafond était de poutres peintes en gris soutenant le plancher de l’étage, les cloisons en planches jointes, en gris aussi et le sol (de la salle et de la chambre de Petite Mémé) en carrelage couleur brique.

    À gauche de la salle de séjour, contre le mur et en partie encastrée dans le mur, il y avait la cheminée à l’âtre, et après la cheminée un passage donnait sur la souillarde dont le sol était en terre battue, et cette souillarde servait de cuisine, avec un évier en fer blanc, et le fourneau.

    À côté de la souillarde, se tenait un hangar en planches où Petite Mémé rangeait ses bûches et fagots, et qui servait occasionnellement de poulailler, notamment lorsque Mamy « amenait les cocotes chez Petite Mémé » ( Mes grands parents maternels habitaient Rion des Landes, mon grand-père était receveur des Postes de cette localité, ma grand-mère avait 9 poules dans un espace clôturé, et tous les ans au mois de septembre, Mamy faisant une cure de trois semaines à Bagnères de Bigorre, il fallait confier les poules à Petite Mémé).



    En sortant de la souillarde l’on débouchait sur un espace d’avant jardin, où il y avait les cages à lapins, et derrière les cages à lapins, les cabinets… (Pour la nuit, on avait le pot de chambre ou le seau hygiénique ; pour la toilette du matin, on se rendait dans la chambre en bas où il y avait une grosse cuvette et un broc rempli d’eau, posés sur un meuble à tiroirs). L’une de mes occupations favorites consistait à « faire enrager les lapins » : avec un grand bout de bois je les taquinais et cela m’amusait de les voir taper furieusement des pattes arrière contre le plancher de la cage.

    Une autre de mes occupations consistait à éliminer avec une tapette, les nombreuses mouches qui, en été, se posaient partout, et j’excellais à cet « exercice » n’en ratant quasiment aucune…



    Le jardin, tout en longueur, était d’une terre noire, et Petite Mémé à l’âge de 91 ans, le bêchait encore et cultivait carottes, navets, choux, poireaux, pommes de terre (j’aidais au ramassage et enlevais les doryphores que je mettais dans une boîte de conserve et brûlais avec de l’alcool à brûler).

    Pour tuer les lapins, Petite Mémé, n’ayant pas la force de les assommer comme Papé avec le poing, se servait d’un marteau avant de les saigner et de les vider. Tout comme avec Mamy, je « tirai le pantalon  et Petite Mémé la veste » après entaille faite sur le milieu du dos… J’adorais (ça me faisait rire) voir tomber toute la tripe, chaude et fumante, et regarder dans l’intestin transparent, ces petites boules ressemblant à des petits pois noirs)…



    Quand on venait le dimanche chez Petite Mémé, depuis Rion (à 20 km), Mamy amenait le poulet ou le rôti, (le repas complet) ainsi que le gâteau (un pastis landais), car devenue très vieille (à partir de 88 ans) Petite Mémé ne cuisinait plus que pour elle même, des plats très simples, souvent de la soupe des légumes du jardin… Une fois, « recevant du monde » (de la famille), elle avait salé des merveilles (beignets de carnaval), une autre fois elle avait cuit un poulet avec la tripe… Par oubli, ou distraction…



    Dans les jours que je passais chez Petite Mémé, certains après midi, je traversais la forêt en face, suivant des sentiers, afin de me rendre chez mon oncle et ma tante, tous deux instituteurs à l’école publique d’Arengosse ( Gaston Dupouy et Jeanne Dupouy née Sembic – l’une des 3 sœurs de mon père, dont l’enfance se passa à Geloux dans la Haute Lande)… La distance n’était pas bien longue, mais la forêt très épaisse, avec ronciers, genêts, fougères, toutes sortes d’arbustes, les pins étant hauts et rapprochés et j’avais pour consigne de revenir avant la nuit (pour les « consignes » et les choses à faire ou à respecter, c’était Mamy, jamais Papé ni Petite Mémé qui eux, « m’avaient sacrément à la bonne » quoique je n’en profitais pas de trop, il faut dire »)…



    Le « vieux pépé », mon arrière grand-père, Auguste Lasserre, né le 11 juillet 1867 à Lesgor (près de Tartas) était mort le 17 juin 1950 « d’une mauvaise grippe » (à cette époque, on n’allait pas plus au toubib pour les humains qu’au vétérinaire pour les toutous et les minous, et quand on allait chercher le toubib c’était « en dernière extrémité »)…

    Mes arrière – grands – parents maternels, Maria Lasserre (Petite Mémé) née Dehez, à Tartas le 26 octobre 1873 et morte le 14 mars 1969, et Auguste Lasserre (Vieux Pépé) avaient habité à Onard, à sept kilomètres au sud de Tartas, avant de se fixer en 1941 à Arengosse.

    Ils sont enterrés, Petite Mémé à Tartas avec ses parents Jean Dehez (1852-1931) et Catherine Tastet épouse Dehez (1854-1940) et Vieux Pépé à Arengosse…



    … Petite Mémé, une « figure emblématique » du temps de mon enfance… Était d’un réalisme pur et dur, parfois assez cocasse et comme elle disait si bien « on ne me fait pas prendre des vessies pour des lanternes »…



  • Elles adorent le shopping

    … Elles adorent le shopping et toi, tu le détestes…

    Les filles des Îles, les filles du fin fond de la Creuse, les filles du Raincy ou de Bondy, en galerie marchande à Paname, à Sainte Tarte de la Midoue, à Guéret, à Shangaï ou à Hong Kong…

    Elles adorent le shopping mais elles et toi se rejoignent sur des petits riens ou sur des choses de la vie qui court, de la vie qui bat autrement que d’un cœur de pieuvre…

    Elles adorent le shopping, comme toutes les filles et femmes du Twenty uniène Century qui jamais ne lisent de livres mais ont les yeux rieurs…

    Elles adorent le shopping mais tu chopes pas le ticket avec elles quand tu leur parles balades en montagne ou en forêt, ou bouquins ou poésie… Sauf quelques unes…

    Mais qu’importe… Il y a… Il y aura toujours… Ces petits riens par lesquels « quelque chose se fera » entre elles et toi, entre l’une d’elles et toi…



  • Visages et sourires cassés

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    Visages et sourires cassés

    … Dans un grand « han » de heurts, les morceaux éparpillés des visages et des sourires cassés, se rejoindront…



  • Cicatrices

    … Les meilleures personnes sont souvent celles qui portent avec dignité leurs cicatrices, perdent mais ne cessent d’essayer encore, sont maltraitées mais ne le font pas savoir autour d’elles, destinées qu’elles sont à une vie plus dure…

    Mais il y a aussi de ces personnes qui, ne cessant de faire savoir autour d’elles qu’elles ont souffert, aigries et confinées dans l’amertrume, dans le regret de ce qui ne s’est point réalisé en leur faveur… Sont des personnes infréquentables…

    Et il y a aussi de ces personnes dont on peut dire d’elles que la vie leur a souri, leur a été plus facile qu’à bien d’autres, mais qui, l’on ne sait trop comment, ont en elles cette capacité à comprendre les autres jusque dans une conscience aigüe de leur existence…

    La dureté de la vie n’est pas forcément « une bonne école », il n’y a pas de « voie royale »… En revanche, des échelles invitant à être utilisées sont dressées le long des murs, et des passages balisés invitent à être suivis…