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Journal - Page 157

  • La bataille à laquelle on assiste

    … La décision (l’arrêt ou le « verdict » - comme on veut) du Conseil Constitutionnel (validation du départ à 64 ans de l’âge de la retraite) ne me surprend guère…

    Dans « cette affaire là » qui depuis plus de trois mois (ça a commencé à la mi janvier) agite le pays, le « corps social », en manifestations, grèves, débats, polémiques, etc. … Autour de la réforme des retraites, bien qu’estimant que les retraités (dont beaucoup d’entre eux actuellement ont bénéficié de dispositions leur ayant permis de cesser leur activité – pour certains- entre 55 et 60 ans et au plus tard à 60, 62 ans) « ont leur mot à dire »… Je ne me sens guère trop enclin à entrer dans les débats, dans les polémiques, à participer activement à des « agissements sur le terrain » (je ne me suis rendu qu’à une seule des douze grandes manifestations)…

    D’ailleurs, « d’une manière générale », depuis quelque temps, les débats et polémiques sur des « sujets sensibles » d’actualité, qui font pour l’essentiel le contenu de tout ce que l’on lit et voit sur les réseaux sociaux, dans l’espace public… Assez souvent il faut dire en des propos lapidaires, et « en grands han de heurts », ne m’incitent plus trop à « entrer dans la bataille » - du moins « pas dans la bataille  à laquelle on assiste et où ce sont les mêmes qui gagnent, les mêmes qui perdent, les mêmes qui sont « laissés sur le carreau »… Et avec … Les mêmes vociférants, en somme les mêmes « trublions et casseurs ou assimilés casseurs ou contestataires en godaces à 300 euro aux pieds, quasiment tous des « ôte toi de là que je m’y mette » ou des gens qui sont loin d’être vraiment des « oubliés du Système », ou des « miséreux des Misérables de Victor Hugo »…

    Comme précédemment je le disais « c’est la beauté du monde, ou plus précisément ce qui demeure encore de la beauté du monde - et qui résistera aux grands han de heurts - que je retiens, même s’il m’arrive de dénoncer tout ce que j’observe de la laideur, de la violence et de la dureté du monde »…

    À l’exception de « quelques personnages emblématiques et figures du Mal » j’ai « une grande compassion pour mes semblables, les humains, quel que soit le milieu social ou familial dont ils sont issus, d’où qu’ ils viennent, de quoi ils sont faits…

    Pour en revenir à ces 64 ans de l’âge de la retraite, je pense à mes deux jeunes voisins dans les Vosges, l’un âgé de 34 ans en 2023, l’autre de 45 ans en 2023, qui tous les deux, devront travailler jusqu’à 64 ans… Je pense aussi à celles et ceux – de ces âges là entre 30 et 45 ans – qui, arrivés à 64 ans, n’auront pas derrrière eux les 43 annuités de cotisations et devront donc encore travailler au-delà de 64 ans…

    Bien sûr, c’est vrai, il y a aujourd’hui en 2023, 30 000 centenaires en France, il y en aura 50 000 en 2040… Mais ce qui est vrai aussi – et dont on ne parle pas – ce sont les dizaines de milliers de futurs retraités qui mourront avant 70 ans, atteints de lourdes pathologies, de cancers et d’ Alzheimer…



  • Traces sur les pistes pierreuses

    … L’enfer des temps de guerre, les jours et les saisons qui passent avec leurs entr’actes d’enfer, traversant l’histoire du monde et des hommes…

    Le dérisoire envol des étoiles montantes, la chute des gloires, les fractures de la vie…

    Le pourquoi des enfants dont l’innocence est blessée, heurtée de tout ce qui la meurtrit et la contraint à disparaître…

    Les prières muettes, les silences et les indifférences…

    Toutes les rues où la vie court emplie de cris, de haines, d’étalages de tout ce qui se montre, s’existe, se vend et s’achète, s’échange ou se vole…

    Sont des traces que laissent sur les pistes pierreuses et creusées d’ornières d’un désert infini, ces petites créatures parmi tant d’autres que sont les hommes et les femmes d’ici et d’ailleurs, toutes d’une seule et unique fois mais aussi d’une « éternité provisoire »…

    Le paysage n’est pas, cependant, un désert absolu…

    Les arbres, les fleurs, l’eau claire du puits ou du ruisseau ou de la source, l’homme ou la femme qui t’accueille… Ne sont pas que des rêves…



  • La laideur est ordinaire, la beauté est unique

    … Si j’étais un extraterrestre humanoïde ayant un temps séjourné sur la Terre et vu vivre et s’activer les humains, je n’évoquerai dans l’histoire que je raconterai, revenu sur ma planète d’origine, ni les milliardaires ni les lobbies ni les religions ni les grands han de heurts dans les familles dans les débats publics et sur les réseaux sociaux et internet ni les guerres ni les magazines de mode ni tout ce qui défait les paysages et épuise la terre…



    J’évoquerai l’alternance des saisons, la venue des feuilles et des fleurs au printemps, la punaise rayée, la cétoine dorée, le ciel étoilé de la nuit, les nuages rouges de la galaxie d’Andromède, observés par les astrophysiciens, les œuvres de littérature, de musique, de peinture, de poésie, les dessins des enfants des écoles accrochés au mur de la classe…



    J’évoquerai la moitié du monde faite de toute la beauté du monde et de quelques belles personnes de ce monde…



    Et, tout en la sachant pour l’avoir vue, je ne parlerai pas de la moitié du monde faite de toute la laideur du monde et de quelques mauvaises personnes…



    La laideur est ordinaire et d’une désolante banalité dans tous ses aspects différents les uns des autres, la beauté est unique en chaque être et chose qui la porte en propre…



    Mais je ne suis pas cet extraterrestre et, comme beaucoup de mes semblables ne se résolvant pas au silence et plus témoins que crieurs ; humain que je suis, je ne puis occulter la laideur et la violence… Même si c’est la beauté du monde que je retiens en vérité au fond de ma pensée…



  • Les jours mal rouis

    … Ce sont ces jours qui filent, ordinaires et sans événements notables, dont on ne situe jamais le moment où dans l’année ces événements se sont produits, jours qui, durant le temps de notre vie sont les plus nombreux ; où ce qui les a fait être ce qu’ils furent s’est étiré en instants confondus, aucun de ces instants n’ayant été isolé des autres et encore moins dans le souvenir fixé…

    À vrai dire ces jours qui ont filé, ordinaires et sans événements dont on se souvient, n’ont pas été rouis…

    Est-ce à dire que si, comme des fibres végétales, les moments dont ces jours ont été faits ont pu être retenus entre les doigts de la mémoire ; ces jours qui ont filé ont été « bien rouis » ?

    En somme, les jours « bien rouis » sont les jours heureux, où la partie râpeuse de chacun des moments qui ont fait ces jours a été dissoute…

    Les jours « mal rouis » sont les jours malheureux où la partie râpeuse de chacun des moments qui ont fait ces jours n’a pas été dissoute…

    Les jours « inrouis » sont des jours qui ont « raté d’être heureux » …



  • Les mouvements écologistes

    … Les « écolos purs et durs » ne se rendent aucunement compte que notre planète n’est pas faite pour huit millards d’humains et à plus forte raison pour bientôt 9 ou 10 milliards…

    Et de même, les écologistes en général, ceux qui sont pour une économie et une gestion des ressources de la Terre étroitement associée à ce qu’il est convenu d’appeler  une économie écologiste de croissance durable, moderniste voire futuriste ; ne se rendent pas mieux compte que notre planète n’est pas faite pour huit, neuf ou dix milliards d’humains…

    Cette écologie là, des « purs et durs » et engagés, militants, et il faut dire fanatisés et menant des actions violentes, subversives ; ainsi que l’écologie « raisonnable, intelligente, adaptée et généralisée » ( de certaines politiques gouvernementales) est faite pour une planète de trois milliards d’humains au maximum, et ne peut devenir une réalité au quotidien, qu’en des lieux, pour l’essentiel ruraux ou à densité modérée de population) et selon des modèles locaux se développant et se multipliant…

    Comment en effet, répondre aux besoins alimentaires, aux besoins en services et équipements (de tout ce qui entre dans le quotidien de millions de gens de nos jours), besoins qui sont ceux où vivent par millions et dizaines de millions, des gens dans de grandes métropoles urbaines et des régions à très forte densité de population, autrement que dans une économie de production massive et industrialisée, qui force la nature en épuisant les ressources naturelles ou en rendant les sols, les surfaces cultivables, artificiellement fertiles ou encore par la biochimie, la biotechnologie, les engrais, les pesticides, etc. ?…

    La nature ne peut donner que ce qu’elle a, et cela dans les meilleures conditions possibles pouvant donner davantage, oui, mais jusqu’à une certaine limite (au delà de laquelle il faut alors que les humains se fassent « alchimistes »)…

    L’« alternative » est donc aussi simple que dramatique :

    -Une économie vraiment/vraiment écologique, de qualité (notamment en ce qui concerne les produits alimentaires) et un mode de vie dans le sens d’une « vraie » écologie… Mais qui, du fait de son coût de production, du coût de la mise en œuvre d’un mode de vie vraiment écologique, précarise voire exclue forcément (en partie) plus de la moitié des humains.

    -Une économie productiviste de masse mais industrialisée, à moindre coût de production, qui permet à 80 % des humains de vivre dans une aisance relative et avec des besoins plus ou moins satisfaits, mais qui, telle une meute de chevaux sauvages lancés au galop, se dirige vers un précipice. (La meute de chevaux lancés au galop symbolisant la population humaine toute entière).