… Film en VO sorti en salle le 1er mai 2024, réalisé par Juan Sebastien Vasquez et Alexandro Rojas, avec pour acteurs Alberto Ammann, Bruna Cusi, Ben Temple et Laura Gomez.
L’action se passe en 2019 durant le mandat présidentiel aux USA, de Donald Trump axé entre autres sujets sensibles sur une politique d’ immigration restrictive et stigmatisante notamment en ce qui concerne les personnes venues du Mexique, du Vénézuella et autres pays d’ Amérique du Sud…
Diego et Elena quittent Barcelone pour les États-Unis où ils envisagent de s’installer à Miami. Sauf qu’une fois arrivés sur le sol américain, la police aux frontières les interpelle. Ce qui n’était alors qu’un simple interrogatoire va se transformer petit à petit en un véritable cauchemar éveillé…
L’ interrogatoire est si stressant que le spectateur se trouve angoissé à chaque instant, et l’on mesure à quel point « venir aux États Unis d’Amérique actuellement est devenu un parcours du combattant particulièrement éprouvant, dont on ne connaît pas l’ issue mais dont on pense que cette issue sera celle d’une détention à durée indéterminée dans un centre fermé avant d’être reconduit dans le pays d’origine, pays où aucune sécurité n’est garantie, où l’ on peut être tué, torturé et où la vie au quotidien est très précaire, dans une grande pauvreté…
Le « bienvenu aux États Unis d’Amérique », au final, avec l’apposition du visa officiel, est tout à fait surprenant vu ce qui précède en investigation, contrôle, questions posées, menaces, intrusion dans la vie privée de Diego et d’Elena… Et, d’ une certaine manière traduit bien ce qu’ il y a d’absurde dans ces contrôles à l’ aéroport de La Guardia de New York, et au-delà même de l’absurde, il y a cette face perverse, tout à fait ignominieuse de l’ hypocrisie du « Système » qui consiste à maltraiter selon les méthodes en vigueur ( toutes dans le même ordre) que la technologie investigatrice et intrusive a mis en place pour interdire, limiter, mettre à mal les libertés individuelles, soit-disant pour le bien et pour la sécurité des personnes et en vertu d’ un principe « moralisateur », tout cela avec menaces, isolement, inhumanité… Mais, paradoxalement, au final, laisser entrer des personnes pouvant être suspectées à juste titre en leur faisant ainsi croire en une relative impunité… Et du coup, l’ impunité devient quasiment, hélas, la règle « au bénéfice du doute »…
On voit bien, aux USA comme en Europe, que la police, les lois, les contrôles, les interpellations notamment avec garde à vue ; que de « nouvelles lois plus sévères et plus restrictives » ne changent pas grand-chose question sécurité des biens et des personnes… Du fait de cette hypocrisie version 21ème siècle sur fond de technologie investigatrice à multiples faces toutes aussi pernicieuses les unes que les autres… (D’ un côté on instaure, on met en place ceci, cela… Mais d’un autre côté on laisse passer… Ou on isole, on enferme, on rejette, on condamne… « Pour l’ exemple » ou dans une prise de décision discutable voire injuste…
Ainsi va le monde ! (L’ Ordre du monde)…