… Si le fait de montrer ses émotions c’est être faible, et si en conséquence, tout le monde souffre en silence et que personne ne s’aime vraiment…
Alors comment se fait-il qu’autant de personnes de tous âges et de toutes générations et de quelque niveau de culture et de capacité de réflexion que ce soit, s’exposent, se confient, se mettent à découvert, sur les réseaux sociaux, au vu et au su de tout le monde ; ce qui de toute évidence dans la brutalité, dans la violence et dans la dureté du monde où l’on vit, ne peut que les fragiliser ?
Ce dont tout le monde souffre en silence c’est de la crainte d’être invisible…
Ce qui fait que personne ne s’aime vraiment vient du fait que l’on ne s’aime que pour ce que les autres aiment en nous – ou que l’on croit que les autres aiment en nous…
Le véritable drame – et il en a toujours été ainsi, bien que ce ne soit pas une fatalité – c’est que tout le monde « s’existe parce qu’il ne se sent jamais existé et que cela donne ce que cela peut soit dans le meilleur des cas un rayonnement plus ou moins important et de durée variable forcément limitée »… Et que personne – ou si peu – « n’existe » l’autre, les autres…
En somme « s’exister » c’est se montrer – comme dans la fable de Jean de La Fontaine « la grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf »…
« S’exister » ce n’est jamais (ou c’est rarement) exister ce qui en nous-même, peut inciter l’autre, les autres, à nous exister…