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  • Fichage, profilage, collecte de données

    L’Intelligence Artificielle n’ a pas inventé le fichage, le profilage et la collecte en nombre de données…

    Elle n’a rien créé de tout cela, l’IA…

     

    Au XVII ème siècle sous le règne de Louis le Grand avec la nomination de Gabriel Nicolas de La Reynie lieutenant de la police de Paris – et du Royaume de France – par un édit signé le 15 mars 1667 à Saint Germain en Laye par le roi Louis XIV, toute une administration et une organisation de fichage et de profilage – et de collecte de faits, de gestes et de propos et de circulation d’idées – s’est mise en place dans toute la France de l’époque, et bien sûr en premier lieu à Paris…

     

    Il y avait alors, dans Paris, dans toutes les grandes villes et dans les campagnes, en tout endroit public tel que des estaminets, des cabarets, des débits de boissons, les places publiques, les lavoirs, partout où des gens se réunissaient pour parler entre eux ; des personnes chargées par la police du Royaume et sur ordre du roi, d’écouter et de consigner tout ce qui se disait, de chacun, de noter tous les faits et comportements des uns et des autres, tout cela étant inscrit ou dessiné même, dans le détail, et daté, et le lieu nommé, ainsi que la personne ( le sieur Antoine … la dame Pétronille… etc. )…

     

    Et si l’on remonte encore plus loin dans l’Histoire, jusqu’aux temps de l’Empire Romain, il existait aussi une organisation et une administration agissant dans le même sens – fichage profilage collecte de données… Sur ordre de l’Empereur et de ses vigiles…

     

    Et, « plus récent » si l’on peut dire, de 1940 à 1944, la police et la milice de Pétain et de Laval ainsi que la Gestapo Allemande, avec cette fois le téléphone et un système plus sophistiqué…

     

    Ces gens chargés de surveiller, d’écouter, de consigner, puis de rapporter, étaient, dans la France de Louis XIV et de La Reynie, des « gens du commun » - en général relativement instruits sachant au moins lire et écrire et étant réputés pour être de bons observateurs, assez nombreux et quasiment tous dans la précarité, n’ayant guère d’emploi défini, en somme les pauvres de l’époque, évidemment rémunérés par la police de Louis XIV, par des personnages influents de la Cour proches du roi, et cette rémunération permettait à ceux qui la percevaient, de mieux vivre (un peu mieux vivre) au quotidien, que la majorité de leurs semblables, miséreux et indigents par milliers…

     

    Certes le renseignement circulait bien moins vite que de nos jours – une semaine à cheval entre Aix en Provence, Bayonne ou Nice et Versailles… Et, dans le cabinet du roi et ses pièces attenantes il fallait encore des secrétaires pour effectuer le travail de classement et de présentation au roi, des dossiers et affaires « sensibles »…

     

    Mais la grande différence qu’il y a entre l’époque de La Reynie et notre époque, réside dans le fait que, au XVII ème siècle le Pouvoir du Roi et des dominants était bien plus coercitif et punitif en ce sens que toute personne suspectée, repérée, signalée, ayant tenu des propos séditieux, était systématiquement interpellée, emprisonnée voire éliminée… Tandis que de nos jours, si l’on est fiché, profilé : le « commun des mortels » tenant des propos à sa manière et en opposition et contestation, reste libre de s’exprimer parce que les dominants d’aujourd’hui ne craignent en aucune façon telle ou telle personne en particulier, ou tel groupe, telle organisation, telle association, qui demeure minoritaire et n’aura jamais d’autre possibilité que celle de résister sans effet vraiment néfaste pour ceux qui détiennent le pouvoir, conservent le pouvoir…

     

    En effet le « laisser dire » tant qu’il ne remet pas en cause le pouvoir en place, est encore la manière la plus efficace de procéder… Du moment que les bénéficiaires du Système en place restent assez nombreux et ne rejoignent pas les « résistants »…

     

    Ce sont bien les foules d’indifférents et de neutres, et de complices tacites, et formatés dans le sens de ce qui doit se croire et se savoir (le « consensus » général dans l’habitude de la pensée raccourcie et dans l’apparence des choses)… Tout cela sciemment orchestré par les dominants et par les gouvernants… Qui contribue à la pérénité du Système, de l’Ordre du Monde… Avec l’Intelligence Artificielle, le Grand Outil du XXI ème siècle, manipulé entre autres par des Elon Musk, Donald Trump et consorts…

     

    Alors, oui, on peut dire, écrire ce qu’on veut… « pisser contre un platane » en somme, ni vu ni connu tant pis s’il y a du monde autour…

     

     

  • Le mythe de Prométhée, suite

    Les Data Workers - quatre-cent millions de personnes dans le monde- les travailleurs sur les milliards de données devant être triées, classées, comparées, traitées ; reçues des demandeurs qui eux ne font pas ce travail très épuisant nécessitant des heures, puis renvoyées une fois traitées… Sont des gens en général de jeunes adultes et souvent des femmes qui ont « bénéficié » d’une instruction de base, sachant donc lire et écrire et se servir d’un ordinateur, demeurant dans des pays du « Sud Global » pour la plupart d’entre eux, c’est à dire de pays Africains, du Bangladesh, d’Inde, d’Amérique du Sud, d’Indonésie…

     

    Ces femmes et ces hommes sont rémunérées au tarif de 0,83 euro par série de données à traiter, de telle sorte qu’en travaillant durant dix ou douze heures par jour sept jours sur sept, ils, elles arrivent à gagner péniblement et au prix de grandes souffrances traumatologiques, environ 8 ou 9 euro (ou dollars) par jour… Ce qui est pour eux, bien plus que si ils, elles devaient travailler dans une usine de tissage ou de fabrication de chaussures, vêtemements, jouets, appareils etc. … Ou dans des mines d’extraction de minerais… Là où le salaire varie entre 1 et 2 euro par jour comme c’est le cas de près de deux milliards de personnes vivant dans la misère et n’ayant pas pu « bénéficier » d’instruction élémentaire…

     

    À « écouter » Elon Musk et la clique des Géants du Web et de tous les privilégiés percevant de gros revenus et dividentes d’actions, soit d’une part les commanditaires et d’autre part ceux qui vivent de cette technologie de l’Intelligence Artificielle, auquels il faut ajouter les consommateurs qui croient et adhèrent aux bienfaits pour l’humanité de cette technologie…

     

    Le fait de pouvoir gagner dix fois plus, pour des centaines de millions de gens, c’est sortir ces gens de la misère et les faire accéder à un meilleur niveau de vie (c’est la « chanson » ou le « credo » qu’ils martèlent en affirmant que c’est un plus pour l’humanité, pour l’avenir, pour l’évolution de la civilisation, pour le développement durable (comme dans ces films de Science Fiction d’une humanité transformée et libérée des contraintes naturelles, des maladies, du travail, etc.)…

     

    Mais tout cela – ils le reconnaissent eux-mêmes – au prix de « quelques sacrifices, dégâts et victimes » selon eux bien sûr, inévitables et nécéssaires…

     

    Ces « Data Workers » travaillent soit à domicile, soit dans des centres fermés sous surveillance, et dans tous les cas, ils doivent signer un document par lequel ils s’engagent à ne jamais divulguer à leurs proches, amis et connaissances, ce qu’ils voient en effectuant ce travail de traitement de données ; et s’ils dérogent, ils sont repérés, découverts et sévèrement punis (pression, menaces, chantage, harcèlement, prison)… Leur vie quotidienne, dix ou douze heures par jour est un enfer, et ils ne tiennent dans ce travail, que quelques années, 5 à 10 ans au maximum au bout desquelles ils sont complètement usés et traumatisés à vie…

     

    « Ça » - tout ça – c’est le prix de toutes les applis que l’on utilise sur nos smartphones, de tous les services de « chatbot » et de conversations virtuelles proposés par les entreprises de services, de commerce, d’administration, de loisirs, d’équipements d’usage, qui tous ont leur site professionnel, fonctionnent avec le moins de personnel possible ; c’est le prix que coûte l’usage de l’Intelligence Artificielle, avec des « booking com », organismes sur internet de location de vacances, d’achat de billets d’avion et de train, de séjours en croisière ; c’est le prix pour une « médecine à distance », pour toutes les activités humaines qui nécessitent l’usage de l’Intelligence Artificielle, du numérique, de la robotique, de l’automatisation, de la gestion, de la modération et des chartes, de la vidéo surveillance, reconnaissance faciale, contrôles en détail par scanner et passage dans des systèmes de détection ; le prix que coûte le fichage, le profilage de chaque humain sur cette planète…

     

    Les centaines de milliards de données sont collectées en vrac en tous espaces et lieux, à l’état brut, telles qu’elles ont été captées enregistrées (à commencer par tout ce que l’on produit d’informations personnelles sur internet dans les réseaux sociaux)… Et pour que les Data Center puissent les exploiter ces données, dans la seconde même et sur demande et donner une réponse précise en dépit de sources aussi innombrables, il faut nécéssairement des Data Workers qui eux sont des êtres humains corvéables et exploitables à merci…

     

    Voilà donc « l’affaire » !

     

     

    Et ce sont nos modes de vie dans la dépendance toujours davantage accrue de cette technologie, qui créent les besoins qui sont les nôtres au quotidien…

    Pour ne plus avoir ces besoins il faudrait changer de modes de vie, mais changer de mode de vie implique des renoncements que nous ne sommes pas prêts d’accepter, surtout après avoir bénéficié de ce qui a changé notre vie en mieux, en moins contraignant, en plus confortable voire heureux selon notre définition personnelle du bonheur…

     

    Dans le mythe de Prométhée, les dieux courroucés de s’être fait voler le feu sacré, ont décidé d’enchaîner Promothée le voleur de feu, à un rocher sur le flanc abrupt d’une montagne et destiné à se faire dévorer les entrailles (le foie) par des vautours…

    L’on peut imaginer que ces « dieux courroucés » sont ceux qui eux, du temps où ils coexistaient dans un équilibre difficile avec les Titans dans la domination du monde, autrement dit d’un « ordre naturel des choses qualifié de divin », étaient en quelque sorte les « dieux initiaux » et s’étaient trouvés confrontés, ces « dieux initiaux » aux « nouveaux dieux »…

    Il est clair que dans cette « optique » Prométhée qui se fait dévorer le foie enchaîné à un rocher, « symbolise » la conséquence du vol du feu pour être donné aux humains, lesquels humains de toute évidence, font de l’usage du feu ce que l’on voit et que l’on subit… Pour notre perte plutôt que pour notre gain… À moins qu’un « équilibre » parvienne à s’établir – ce qui ne semble pas d’actualité loin s’en faut !

     

    Les quelques un(e)s d’entre nous qui, sur cette planète, de tous pays et de toutes origines, cultures, mode de vie, religions… Sous réserve cependant d’une « base culturelle » de connaissances, de savoirs acquis au fil de leur vie ; sont en capacité de réfléchir, de penser par eux-mêmes et se s’exprimer au vu de ce qui se pratique, au su des événements, de l’actualité, des faits et des comportements, des habitudes prises, etc. … Sont les « témoins vivants » de cette mutation qui est celle de « l’ancien au nouveau monde » - pourrait-on dire…

    Cette capacité autant cognitive que de réflexion personnelle est inhérente à la nature même de l’être humain et c’est elle en fait, le « feu sacré » (la lumière, la claivoyance) qui ne peut en l’état actuel des choses être « volée » par quelque entité dotée d’Intelligence Artificielle  que ce soit !… Il peut, certes, ce « feu sacré » être imité, voire même approché au plus près et prêt à être dérobé, mais il n’a pas encore acquis la capacité de générer « à grande échelle » cette « autre et nouvelle espèce d’humain succédant à Sapiens Sapiens… Qui, selon Elon Musk, « coloniserait l’Univers » - rien que ça, oui !

    Et à nous, les « témoins vivants » - et résistants et dotés d’intelligence naturelle avec la capacité de créer, d’inventer, d’imaginer (avec notre cerveau qui est déjà comme un ordinateur de plusieurs centaines de millions de tétra-octets) et qui sommes conscients des conséquences qui ne manqueraient pas d’être celles du vol du « feu sacré », nous avons le devoir d’empêcher le vol du « feu sacré »… Ou, ce qui serait sans nul doute plus heureux si l’on veut, de le « voler, oui, vraiment, mais à notre façon » c’est à dire pas comme le veulent les « nouveaux dieux et les titans associés » (et leurs nuées de croyants et d’adhérents)…