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  • Le cahier d'Aziz, de Chowra Makaremi ; Gallimard 2023

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    En février 1979, une révolution populaire de paysans, d’ouvriers, d’employés, d’étudiants ; classes laborieuses, défavorisées économiquement, et classes moyennes de la société soit une partie de la bourgeoisie – artisans, commerçants, entrepreneurs ; lors d’un soulèvement général de toute une population en Iran, renverse le Shah et son régime…

     

    Tous ces gens qui se sont soulevés contre le Shah et son régime étaient des musulmans – chiites la plupart – mais musulmans en Iran tels que les chrétiens d’Europe sont catholiques ou protestants, c’est à dire croyants « de tradition », pratiquants ou non…

     

    Lorsque fut proclamée et instaurée en 1979, la République Islamique d’Iran, ce sont ces groupes organisés issus du peuple, ayant dans leurs rangs des gens instruits, en capacité de gérer et de gouverner, et réunis à l’origine du nouveau pouvoir en assemblées de conseils populaires (des Chowra) qui se sont mis (ont commencé) à gouverner le pays et à prendre les premières mesures en matière de justice, de politique sociale et économique…

     

    Ce furent ce que plus tard, le pouvoir religieux des Ayatollahs appela « les Mojahedins » (ceux qui ont instauré au départ les assemblées de conseils populaires et y ont participé en fonction de leur engagement, de leur capacité à agir)…

     

    Le drame dans la révolution Iranienne fut que les Religieux ( les chefs, les Imams et leurs associés influents, les partisans d’un Islam rigoriste et fondamentaliste – et anti démocratique – ont d’abord été les « observateurs » - si l’on peut dire- de la révolution populaire des « Mojahedins » ; qu’ils ont pour ainsi dire laissé massacrer des milliers de gens devant le palais du Shah, et que dès lors que fut instaurée la République Islamique d’Iran – et même avant, bien avant février 1979 – les fondamentalistes religieux ont infiltré les groupes de Mojahedins, soit en les soudoyant, soit en exerçant sur eux des pressions idélogiques, et reprenant à leur compte les revendications du peuple…

     

    Aussi, peu de temps après le renversement du Shah, déjà avant la fin de 1979, ce sont des « komité » qui ont remplacé les « chowra », et ces « komité » étaient désormais dirigés par les religieux rigoristes, les Immams, les Ayatollahs (qui se sont affirmés dépositaires de l’Ordre Islamique » - la Loi de Dieu, la Charia)…

     

    Et une fois que les Religieux ont pris le pouvoir, ils ont fracturé le peuple, jeté le peuple à terre… Et commencé à procéder à une « épuration »… Et c’est ainsi que, de la fin de 1979 jusqu’en 1988, des dizaines de milliers – sans doute même des centaines de miliers de gens – en Iran, ont été arrêtés, emprisonnés, torturés, pendus, fusillés, et ont empli les prisons (60 cm carrés d’espace par prisonnier!)… Et que, durant la guerre de huit ans Irak – Iran, de 1980 à 1988, les armées Iraniennes envoyaient des centaines d’enfants du peuple déminer de leurs mains les champs de bataille…

     

    Et, ce qui à l’époque – dans les années 1980 – a été occulté par les médias et par « l’Ordre du Monde », c’est que les Ayatollahs et les Imams au Pouvoir en Iran, ont « remobilisé » des personnages de la police politique du Shah… Avec la complicité de la Droite Américaine mettant en avant l’utra libéralisme !

     

    Fatemeh en octobre 1979, l’une des deux filles d’Aziz exécutées l’une en 1982 et l’autre en 1988, écrit à sa sœur Fataneh :

    « L’organisation des mojahedins s’est abstenue de voter oui au référendum sur la Constitution, parce que celle-ci ne contenait aucune référence à l’impérialisme, au colonialisme et à l’exploitation. »

    Il est « assez curieux » - mais « significatif » - qu’à l’époque de ces années 1980 d’ultra libéralisme galopant, d’avoir constaté cet appui Américain à un régime Iranien dont il contestait pourtant les fondements religieux !

     

    Après la grande épuration générale – dans la violence, dans la torture, dans la barbarie – et à grande échelle – de 1979 à 1988 ; c’est jusqu’à nos jours, les mêmes principes rigoristes des dirigeants et de leur régime autoritaire, qui dominent encore (et s’exerçent à l’égard des femmes notamment, en Iran)…

     

  • Jeux paralympiques

    Le football aveugles je ne pensais pas que ce soit possible, il m’a fallu le voir pour le croire…

    Ces espèces de grosses lunettes casque frontal, noires, permettent donc grâce à des capteurs (j’imagine) au joueur, de repérer l’adversaire d’une part, et le coéquipier d’autre part ?

    Bravo à ce Brésilien champion de natation, sans bras ! Et à ces basketteurs en fauteuil roulant qui, sans l’appui de leurs jambes, rien qu’avec les bras, parviennent à mettre le ballon dans le panier !

     

    Mais ce qu’il y a de sûr, dans cette affaire de jeux paralympiques, c’est que la quasi totalité des participants handicapés, sont de jeunes adultes (peut-être jusqu’à 40 ans?)…

    En effet, l’on voit mal par exemple, une personne handicapée âgée de plus de 70 ans, dont le handicap ne date que de quelques années, 2, 3 ou 5 ans ; devenir, mal voyante, meilleur butteur en football, ou, unijmabiste, dotée de l’une de ces prothèses hautement performantes, courir un 400 mètres…

     

    Le nombre d’heures d’entraînement – et les années – nécessaires pour un handicapé, afin de parvenir à réaliser une performance sportive, exige que la personne soit handicapée de naissance ou handicapée depuis son enfance ou son adolescence. Donc au-delà de 50 ans, cela me semble difficile pour un handicapé « récent » de participer à quelque épreuve que ce soit et déjà, à être sélectionné pour les jeux paralympiques.

     

    Et puis, il y a tout de même des impossibiltés totales à tout handicapé quelque soit son âge – même très jeune – par exemple le cent-dix mètres haies en fauteuil roulant, le saut en hauteur ou à la perche ; et quant au Brésilien sans bras, il n’aurait jamais pu être champion de lancer de poids ou recordman en haltérophilie…

    La technologie oui, mais il y a des limites !

     

    Et puis encore, quand on pense par exemple à un Ethiopien ou à un Congolais et plus généralement à une personne vivant dans un pays où il n’y a pas de prise en charge maladie handicap santé (pas de Sécurité Sociale)… Comment un handicapé unijambiste peut-il se doter d’une prothèse qui coûte une fortune, s’il est issu d’un milieu social très défavorisé, d’une famille démunie de tout, sans aucun sponsor ni entraîneur pour le pousser ?

     

    Il est certain que pour un handicapé « riche » - sauf en France et peut-être dans quelques rares pays – ça sera bien plus envisageable une carrière sportive, que pour un handicapé « pauvre » et de surcroît non remarqué et donc pas aidé du tout (et qui néamoins pourrait avoir des aspirations en matière de performance sportive)…

     

    Il faut reconnaître que la technologie du 21ème siècle, au point où elle en est arrivée, permet aux handicapés de pouvoir se livrer à beaucoup de disciplines sportives… Et que l’on imagine mal aux jeux paralympiques de 1924, du foot pour aveugles ! Du 400 mètres avec une jambe de bois !

     

    À quand, cependant, le cent-dix mètres haies en fauteuil roulant ? Grâce au progrès de la technologie ? (L’on imagine un fauteuil qui, avec des commandes et par téléguidage, pourrait s’élever et se reposer de l’autre côté de la haie)…

     

    Dans cette « affaire » de jeux paralympiques, ma pensée se porte vers tous ces handicapés « pauvres » et de milieu social défavorisé, qui sans aucun doute pour certains d’entre eux, ont un potentiel de réussite et une volonté en eux inébranlable, une réelle aspiration à vaincre leur handicap… Mais qui, faute de moyens financiers pour les aider, faute d’entraîneur et de personnes autour d’eux pouvant les assister, devront se résoudre toute leur vie durant à leur condition…

     

     

  • Ce "JE" qui transparaît toujours ...

    Dans tout ce qui s’exprime, en particulier par l’écriture, et notamment sur les réseaux sociaux internet et les blogs par les publications accompagnées ou non d’images, de photos, de séquences vidéo, des uns et des autres ; mais aussi par les auteurs d’ouvrages qui sont des romans, des récits ou des essais… C’est le narratif qui s’impose, et narrer c’est raconter, décrire, exposer, rendre compte, retracer, tout cela en une histoire ou en un récit et en une succession de faits, d’événements et de personnages réels ou fictifs…

    Et le narratif dominant c’est celui du « je », même si « je » n’apparaît pas dans ce qui est exprimé, car « je » d’une manière ou d’une autre transparaît toujours…

    Et ce « je », qu’il paraisse ou transparaisse dans ce qui est raconté, décrit, exposé à la vue des autres, soutient – plus ou moins- une réflexion, laquelle réflexion cependant, est souvent influencée par une opinion dominante ou par ce que peut exprimer une personne jouissant de considération, bien connue et dont les propos sont partagés, relayés…

    Sortir ou tout au moins se démarquer de ce narratif dominant qui est celui du « je », c’est assurément ce qu’il y a de plus difficile pour qui fait – ou essaye de faire - « œuvre d’écriture » tout au long de sa vie… C’est même tellement difficile que cela paraît quasi impossible…

    La liberté que l’on peut prendre dans ce que l’on exprime et que l’on expose à la vue des autres (liberté par rapport à ce qui domine ou s’impose ou fait référence ou se fond dans un ordre commun de pensée), cette liberté est personnelle et donc forcément laisse transparaitre ce « je » que l’on écrit pas…

    « On n’est jamais très loin de l’imposture » quoique l’on exprime, en parole ou en écrit, le plus sincèrement du monde et avec la conviction en soi la plus déterminée… Et le seul moyen de ne pas laisser l’imposture s’introduire et demeurer maîtresse du jeu, c’est de lier ce que l’on exprime à son comportement, à ses agissements ; à faire de son apparence le reflet de son intériorité… Et non plus cette image de soi que l’on « fabrique » avec tout ce que le monde et que la société mettent à notre disposition comme sur les étalages d’un marché…

     

     

  • Grand enterrement général

    « Il est triste de voir les membres d’une famille ne plus se parler. Un jour viendra où ils le regretteront. Et ce jour s’appelle l’enterrement. »

     

    Non seulement les membres d’une famille mais aussi des personnes qui furent durant vingt ans des amis et qui un jour ont cessé de se voir et de se parler…

    L’enterrement ? Ils, elles n’iront pas, et d’ailleurs ne sauront pas…

    Les regrets ? Il n’est point sûr qu’ils, elles en aient, des regrets…

     

    Fractures, ruptures…

     

    Ils, elles, ne t’ont plus vu voler toi qui de plus en plus loin battait des ailes d’un ciel à l’autre et d’horizon en horizon…

    Et là où tu te posais ils, elles n’ont pas su…

     

    Dans les enterrements, en général, c’est des « il était ceci il était cela »… Mais en vérité si vérité il y a « c’est pas du tout ça » - même si ça y ressemble…

     

    Ce qui a été perdu sera-t-il retrouvé ?

    Ce n’est pas sûr…

    C’est peut-être autre chose qu’on touvera – ou plus probablement que l’on imaginera…

     

    Le non dit ne sera jamais révélé

    Le dit sera oublié

    Le numérisé c’est dans le temps de l’Histoire bien moins que de l’écrit sur de la pierre

    Et tout loin s’en faut n’est pas numérisé…

     

    Grantenterrement Général

    Trois cent personnes, un corbillard, des dames chic en noir et en trench, des messieurs compassés costardés – des rassis et des jeunots…

    Des bagnoles garées en files, le « cela est juste et bon » du Curé

    La Pompe… Funèbre mais révélatrice de l’Ordre du Monde

     

     

     

  • Déjanticolerie

    Caleçon déchiré et mantes dépattées

    Verges dansolotantes entre les plis de draps jaunes froissés

    Boursoufflures et enflures sur des peaux calcinées de souris mortes

    Vent fou et muffles applatis

    Funambules preux et âneliers d’une fête à l’autre et d’un arc timbré à une soupape ventousée

    Traits passés sur des tombes en forme de virgule

    Roides et fiers les hannetons de pierre sur une barre d’acier

    C’est la baraka des angelots autour de seaux renversés

    Ribambelle de moines haut niquant des atèles juchés sur de gros joncs

    Faits mûrs et veines m’en foutent rien en vue

    Arzègue et sa culotte verte

    Coccix carré

    Verres et pistoles fendus

    En cul et en bottes va tant guère ailleurs qu’ici où tu loufes melon salé

    Roufignoles brandies au dessus d’une crête vert-durcie de purée Stocci émergée de l’assiette triangulaire de Papy

    Père au quai mais mère Huche pas descendue du van

    Roses moites

    Mains beurrées sans sel ni pine aigre

    Lue d’un seul œil à mille facettes et comprise en une nano seconde la mandchourette à estampes

    Bop’ti tractor à vapor avalé la pelouse et trottinette ilectrouque descendu Godzila en bas du boulevard des pires aînés

    Raté le Panthéon

    Investi dans le caleçon long plutôt que dans le pantalon

    Et à défaut de pantalon dans le pantacourt

    Ou dans la salopette à vapeur

    Je mise sur la poix et sur le trail

    Ma patte a foulé les lords nains hier à la salle polyvalente

    Snobées par les quolibets des grands lords les petites anchoises nacrées

    La niche et le bar niaient l’une les jeunes chiots criards et l’autre les eaux profondes de l’océan

    Mais au bar hurlait le louveteau rétif sous les huées des chemineaux époustoufflés marinés bardellisés tenaillés tirebouchonnés vinaigrés enluminés

    Puti catu véolo camilla nestorina fatma vancouver sao paulo zorro poutehin sancho pansa

    À Dieu la valise

    À Mézigue le caleçon qui prend pas le pipi

    À un autre foie quand la vraie zicule aura en sol ou en la tinté

    En papouasien en slovénien en sahélien ou en swahili ça donne quoi tout ça