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  • Être vieux en 2024

    Être vieux dans les années vingt du 21ème siècle, est-ce « plus frustrant » que d’avoir été vieux à la fin du 19ème siècle ?… Quand on vit entouré de jeunes générations de quadragénères, de trentenaires, d’adolescents et de gens âgés d’une vingtaine d’années ?

     

    « Plus frustrant », oui, peut-être, surtout si l’on est vieux et relativement à l’aise avec les nouvelles technologies internet numérique réseaux sociaux et innovations changeant la vie et la relation à l’autre ? … Parce que, si c’est le cas, l’on peut regretter, âgé de plus de 70 ans, de ne pas pouvoir en profiter le plus longtemps possible, de ce que permettent ces nouvelles technologies performantes…

     

    En revanche, être vieux en 2024, et étranger aux nouvelles technologies, sans ordinateur, sans smartphone, sans internet ; et ne vivant qu’avec autour de soi des personnes « illectroniques », utilisant un téléphone fixe, écrivant des lettres à la main… Et ne ressentant nul besoin de s’internetiser, de se « résalsocier »… Être vieux donc, avec d’autres vieux tous les uns les autres aussi étrangers aux nouvelles technologies, dans un « monde et dans un environnement de vieux » sans relation avec les jeunes générations parce que sans famille proche, sans connaissances, sans voisins, sans amis plus jeunes et vivant retiré au quotidien… Ce n’est à priori « pas frustrant »… Mais… « C’est désolant » (ce qui est peut-être pire)…

    S’en rendent-ils compte, d’ailleurs, ceux et celles, de plus de 70 ans, qui vivent ainsi à l’écart du monde des jeunes générations, sans ordinateur, sans smartphone, sans internet et écrivant encore au stylo plume ou à bille… Et, « qui passent trois heures au téléphone à discuter patates salades le monde qui va mal la politicaille des banalités de la vie quotidinne » avec – si ça se trouve- un voisin, une voisine demeurant à peine à 200 mètres ?

     

    Mais, tout aussi performant et « à l’aise » que l’on soit, à 70, 80 ans, dans l’utilisation des outils technologiques les plus innovants ; il n’en demeure pas moins qu’il y a ce souci constant de son apparence, surtout pour des femmes et des hommes dont les visages et l’allure sont quelque peu ravagés par les ans, devant porter sans cesse des lunettes, des prothèses auditives, et parfois pour les « moins valides » se servir d’un déambulateur ; n’osant pas ouvrir la bouche trop grand en riant afin de ne pas exposer au regard des autres une dentition en perdition, mettant « trois heures » pour ingurgiter une entrecôte au restaurant avec de jeunes amis forcément impatients qui eux, ont mis 2 minutes à peine pour manger l’entrecôte… Sans compter la « casquette de pépère » (bon nombre d’hommes de plus de 70 ans) , la chemise rentrée dans le pantalon ceinturé trop haut (pantalon de surcroît à pli), la petite sacoche en cuir de vache en bandoulière, etc. J’en passe des tonnes (rire)…

    Être vieux « comme ça » non merci !

     

    Bon c’est vrai, des lunettes quand de sa vie durant on n’avait pas besoin d’en porter, la question est de savoir si l’on en a besoin en permanence ou seulement pour lire ce qui est écrit trop petit… Et, les lunettes « en sautoir sur le poitrail » ou portées dans les cheveux (notamment les lunettes de soleil) « c’est pas à mon sens vraiment l’idéal »… Et, pour les prothèses auditives, de nos jours elles se font heureusement plus discrètes que jadis…

     

    Sans compter, encore, toutes ces affèteries comportementales si communes à bien des gens (dont bien sûr les vieux qui se donnent un « look de jeunesse »), ces gestes automatiques auxquels on se prête, ces manières de s’habiller faisant de l’effet… Tout cela pour paraître « de son temps et à la mode » - et surtout « plus jeune »…

    Non non non tout ça merci bien !

     

    « Se foutre des apparences – de la sienne en particulier – mais des apparences « dans le sens de ce qui importe aujourd’hui à la plupart des gens et qui « fait référence » ou qui « te situe » parmi les autres… C’est « pas très commun » dans la société où l’on vit… Et c’est peut-être bien là une « bonne option » si je puis dire, de résistance à cette vieillesse que de nos jours l’on a tendance à habiller, à maquiller, à afféter – souvent d’une manière il faut dire assez mal appropriée… C’est aussi une résistance à ce que la vieillesse impose à nos visages, à nos allures…

     

    « Dans l’ensemble » je trouve – c’est ce que je ressens- qu’il est « plus frustrant » d’être vieux dans les années vingt du 21ème siècle, que d’avoir été vieux vers la fin du 19ème siècle… Et que les générations, plus jeunes, qui précèdent la génération des nés entre 1945 et 1970, ont « plus de chances » question vie quotidienne avec les nouvelles technologies dont ces générations plus jeunes pourront profiter plus longtemps et avec encore de nouvelles innovations…

    Au lieu d’être de 1948, j’aurais aimé être de 1990 voire même de 2010… (Ou ne pas être encore né)… Question d’être témoin d’un temps qui par le passé, n’ a pas eu d’équivalent tellement il est différent, étonnant – et le sera plus encore dans l’avenir ( dramatique sans doute oui, mais « intéressant » à observer) …

     

     

  • Petite historiette "drôlatro-surréaliste"

    C’est une tranche insoumise – de pain brioché - qui avance toute seule sur la table en se tortillant et se contorsionnant en tous sens en un mouvement désordonné s’apparentant à une danse du ventre de mémère boudinée piercinguée bariolée et dont la plantureuse silhouette de plus d’un mètre de large empêche la personne se tenant derrière elle dans la queue à la boulangerie, de voir quel pain choisir …

    Sur la table d’un restaurant du quartier Petite France à Strasbourg un 15 août, la tranche insoumise entame sa nouvelle gigue, effectue des sauts de kangourou nain autour de l’assiette…

    Une femme Qatari, voilée, ayant commandé un veau Marengo s’apprête à se saisir de la tranche, afin de saucer son assiette, ayant englouti sans se maculer le voile, son veau Marengo bien sauçu…

    C’est alors que la tranche de pain brioché, vint se poser toute debout, immobile, au bord de l’assiette… Et, « compatissante » si l’on peut dire, au mouvement de la main de la femme Qatari…

    À la table voisine se tient un monsieur arborant sur la pochette de sa veste un écusson bleu blanc rouge et qui lui, a commandé une choucroute alsacienne bien cochonue saucissue lardiguée à souhait… Et n’arrivait pas à « choper » la tranche de pain « insoumise » si l’on peut dire, giguant endiablée autour de l’assiette débordante de choucroute…

    À une autre table se tiennent Jean Luc et Mélanie, nouvellement pacsés et fêtant à Petite France à Strasbourg le premier anniversaire de leur rencontre, riant à la vue de ces tranches insoumises cavalcadant autour de la carafe…

    Et Mélanie s’exclamant : « alors, après manger pendant la sieste à l’hôtel, tu me le mets, Jean Luc, lent et chaud ? »

     

     

  • Le village de Woël dans la Meuse

    Woël.JPG

    Le village de Woël dans la Meuse, typiquement lorrain avec de part et d’autre de la rue principale, l’alignement des habitations…

    En haut de la porte de la Mairie, on lit bien « Liberté Egalité Fraternité »…

    L’église, fortifiée ; le monument aux morts…

     

    Vue d’un côté de la rue principale, de ce qu’était le village de Woël dans la Meuse, dans les années 1930, et qui aujourd’hui en 2024, n’a guère changé, contrairement à d’autres parties du village qui elles, ressemblent, par leur modernité d’environnement « aux normes européennes » à ce que sont devenus les villages français, partout en toutes régions…

    Woël se trouve à une trentaine de kilomètres de Commercy en passant par Saint Mihiel, et à 7 kilomètres de Fresnes-en-Woëvre…

    C’est là, en ce village Meusien, que sont venus en 1931 mes grands parents maternels Georges et Suzanne Abadie née Lasserre, et ont vécu durant trois ans jusqu’en 1934…

    Mon grand-père, Georges Abadie, en 1930 était « facteur receveur » aux « PTT » à Saint Sulpice de Falerens en Gironde, pas très loin de Bordeaux où résidait sa famille. Et « Mamy » ma grand-mère avait « poussé Papé » (lourdement poussé il faut dire) à préparer le concours externe de Receveur des PTT.

    Ayant réussi au concours, mon grand-père reçut alors sa nomination pour un bureau de poste dans la Meuse – ce qui « ne l’arrangeait absolument pas » du fait qu’une telle affectation l’éloignait de sa famille Bordelaise…

    Il lui fallut donc partir dans la Meuse.

    C’était en février 1931 donc au plus froid de l’hiver (surtout dans l’Est).

    Trajet en train de Bordeaux gare Saint Jean à Paris gare d’Austerlitz, une longue nuit passée dans un compartiment de huit places du train Express s’arrêtant à toutes les gares importantes du trajet ; puis le métro pour se rendre gare de l’Est et direction Nancy Strasbourg le lendemain matin, encore six heures de train, et arrêt à Commercy où il fallait attendre une correspondance (un « tortillard ») pour Fresnes-en-Wœvre… Et enfin, pour rejoindre Woël à 7 kilomètres, c’était en « carriole à dada » …

    Le déménagement (le plus gros de l’utilitaire ménager vaisselle, armoire, lit, tables et chaises) avait suivi transporté par train de marchandises dans un wagon en bois… Il avait fallu que le Maire de Woël trouve un transporteur équipé d’une plus grande « carriole à dada »…

    Installation dans le logement de fonction du Receveur (une cuisine avec évier creusé dans la pierre, deux chambres (très petites) et sans chauffage, et une salle à manger (pièce principale « à feu à l’âtre »)… Avec la resserre, à côté, qui contenait pour l’essentiel la réserve de bois…

    L’accueil des gens du village fut « un peu froid » vu que mes grands parents n’allaient pas à la messe le dimanche, mais tout de même avec l’instituteur du village, le maire et ses adjoints, mes grands parents jouissaient d’une « certaine considération » à l’exception de la part du Curé qui lui, « avait une dent contre Papé du fait que Papé n’allait pas à l’église…

    Durant ces trois années jusqu’en 1934, pas de loisirs ni de distractions d’aucune sorte, ma mère âgée de 7 ans en 1931 et de 10 en 1934, avait son petit vélo sur lequel elle partait le dimanche après midi avec ses parents dans la campagne environnante, Papé et Mamy ayant chacun leur vélo…

    À l’époque, aux PTT, le Receveur du village devait être présent au bureau le dimanche matin et à partir de 6h le soir, il n’avait que le dimanche après midi de libre entre 11h et 18h, car il fallait réceptionner les messages télégraphiques et assurer les communications téléphoniques (tout le monde se rendait à la Poste pour téléphoner)…

    Enfin au début de l’année 1934, mon grand-père – qui faisait des « fiches de vœux » pour le Sud Ouest – reçut une affectation (mutation) pour Arengosse dans les Landes… Le retour s’effectua donc dans les mêmes conditions qu’à l’aller, en février 1934…

    Entre temps, en 1932, « Petite Mémé » mon arrière grand-mère maternelle- la mère de Mamy- était venue d’Onard dans les Landes (un village de Chalosse), passer trois mois à Woël auprès de sa fille et de son gendre… Dans le train elle avait fait suivre les « cocotes » dans une cage, et Mamy avait fait le voyage depuis Woël à la gare de l’Est, pour venir la chercher… « Une sacrée expédition » ce voyage de Petite Mémé (à la gare d’Austerlitz elle s’était prise le pied dans un tapis roulant et était tombée)…

    Le « Vieux Pépé » mon arrière grand-père maternel Auguste Lasserre né à Lesgor dans les Landes le 11 juillet 1867, n’avait pas voulu venir dans l’Est (Il est vrai que cela lui aurait été difficile du fait de sa profession de cantonnier aux Ponts Et Chaussées, sans congés autre que le dimanche à l’époque)…

     

  • Le désir d'être aimé ...

    « Le désir d’être aimé est la dernière illusion. Abandonnez-le et vous serez libéré »

     

    [ Margaret Atwood ]

     

    Après – sinon « en même temps » - que la préoccupation tout au long de la vie de la plupart des gens (lorsqu’ils possèdent quelque chose, autrement dit quand ils ne sont pas dans le dénuement) de l’entretien et de la valorisation de son patrimoine ( terrain, maison, bien immobilier) ; vient -juste derrière mais à peine – le désir d’être aimé (c’est à dire « bien vu », considéré, connu, écouté, lu, etc. )…

    Et désirer être aimé c’est forcément se soucier de son apparence… Et l’apparence on la « conforte » presque toujours « dans le sens – le sens et la « mode » - de l’Ordre du Monde, d’un « consensus d’opinion admise et reconnue du plus grand nombre » en fonction de la « physiologie » si l’on peut dire, d’une société, d’une civilisation, d’une époque (de nos jours)…

    Abandonner cette préoccupation est difficile (il arrive que l’on le souhaite, que l’on y aspire et même que « l’on fasse autant que possible en sorte de…) mais « au bout du compte » c’est quand même ce souci d’être « bien vu » et de la valorisation de son patrimoine qui revient inévitablement et d’une certaine manière s’impose…

    Quant à la question de se libérer, c’est à dire de parvenir à une « indépendance d’esprit » vraiment marquée voire totale pourquoi pas ; il n’y a « jamais de miracle autre que celui auquel on croit et qui n’en est pas un »…

    Parce sans être « du monde » on est qu’on le veuille ou non « dans le monde »…

    Déroger, contester, être « autrement » question comportement, habitudes, mode de vie, etc.… Cela ne garantit rien, absolument rien dans un sens ou dans un autre, cela ne te fait ni plus ni moins être aimé, ne pas être aimé…

    Et « se couler dans le moule » - comme on dit – ne garantit rien, absolument rien non plus, ne te fait pas pour autant « être aimé »…

    La liberté, l’indépendance d’esprit… C’est pas seulement une affaire de « par rapport à ce qui se fait et se voit autour de soi », pas non plus seulement une affaire de « par rapport aux ordres d’opinion, ou à ce qui « doit » se croire et se savoir et qui a cours… Ou encore « par rapport à tout ce que les gens recherchent en priorité »… C’est aussi une affaire de « rapport avec sa propre intériorité » (et là, c’est « une autre histoire »)…

    Autrement dit la liberté et l’indépendance d’esprit tout ensemble, ça passe par le rapport qu’on a, confronté que l’on est , avec sa propre intériorité qui est « un monde en soi » - à gérer…

     

  • Livres d'or et enquêtes de satisfaction

    Souvent dans les chambres d’hôtes, gîtes et accueil hébergement, un « livre d’or » est mis à la disposition des personnes de passage ayant séjourné un ou plusieurs jours, invitant ainsi à écrire quelques lignes relatives à l’accueil, à la qualité de l’hébergement, etc. …

    Et, suite à une réservation effectuée par Internet (Booking com, Tripavisor, etc.), vient un couriel d’enquête de satisfaction sous forme de questionnaire ou de formulaire à remplir et avec une notation de 0 à 10…

     

    Le « problème » avec ces « livres d’or » et enquêtes de satisfaction, c’est que l’on y retrouve les mêmes commentaires la plupart du temps « élogieux », tous rédigés en une, deux ou trois phrases, d’une banalité et d’une ressemblance pouvant paraître déconcertantes et sans la moindre petite note vraiment « originale » (si l’on veut) et personnelle… Et je ne vois donc pas ce que ces commentaires « élogieux » et d’un « style » « passe partout », peuvent apporter à l’hôte, aux hôtes (en général un couple « faisant chambre d’hôtes » dans leur maison aménagée pour recevoir)…

     

    Il en est absolument de même pour le « remplissage » des formulaires dans les enquêtes de satisfaction : en général dans l’échelle de notation de 0 à 10, la note indiquée est 8, 9 voire 10, et le commentaire – quand il y en a un – est encore plus succint et plus banal que dans un « livre d’or » où l’on écrit à la main…

     

    Si « d’aventure » (cela peut arriver plus souvent qu’on ne le croit) l’accueil « n’aurait pas été celui auquel on s’attendait », et s’il y avait eu quelque problème avec l’utilisation par exemple d’un climatiseur, d’un robinet de douche, ou de tout autre équipement d’usage, ou encore au sujet des draps, des serviettes, meubles de rangement, ouverture fermeture de la porte de la chambre ; d’une proximité trop évidente avec le couple hébergeant (devoir traverser par exemple un espace privé)… Il est « assez évident » que sur le « livre d’or » on ne va guère l’exprimer (dans ce cas on n’écrit rien en repartant, sur le « livre d’or »)…

     

    Ce sont, tout ce que je viens de dire là, les raisons pour lesquelles, personnellement, je ne mets jamais rien dans le « livre d’or » d’un hôte ou couple hébergeant, lorsqu’occasionnellement je me trouve de passage une ou deux nuits quelque part… À moins que ne me vienne à l’esprit une ou deux phrases ou même encore mieux si je suis « en veine d’inspiration » un petit  laïus étoffé sortant vraiment de l’ordinaire et des habituelles formules « passe partout » de louange…

     

    Et, « il va sans dire » que, si d’aventure l’accueil m’avait paru « sommaire » ou que si un robinet de douche m’avait posé problème (ou autre chose de pas trop convenable)… Alors « rien/que dalle » bien sûr dans le « livre d’or »… Mais peut-être quelque temps plus tard, me viendrait d’idée d’ un petit texte, d’une petite histoire « pas piqué des hannetons », sortie de mon imagination et « quelque peu iconoclaste » et où les personnages en cause, seraient forcément fictifs bien que ressemblant aux personnages réels « du jour là à cet endroit là »… (rire)…