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buzz

  • Le smartphone haut levé au dessus des têtes

    Notre société des années vingt du 21ème siècle, tant occidentale qu’autre, dans l’état de décomposition et de déliquescence où elle se trouve, ne produit plus comme c’était le cas dans la seconde moitié du 20ème siècle, des artistes déjantés et iconoclastes mais ayant néamoins du talent…

     

    « Exit » donc, des Jacques Brel, des Léo Ferré, des Serge Gainsbourg, des Coluche (soit dit en passant Coluche jouait d’instruments de musique), et bien d’autres artistes, compositeurs, chanteurs, humoristes… Tous des « bêtes de scène » (mais « pas seulement »… à savoir « des mythes »… Qui ont tous disparu et que d’ailleurs dans les bals disco les fêtes de nos jours l’on « remake », dont on ressort les succès (le genre « elle court elle court la maladie d’amour » etc, etc. …

     

    En revanche notre société des années vingt du 21ème siècle produit des Youtubeurs à la pelle, des « messes à ciel ouvert » de concerts de rapp et de formations musicales ultra technologiquées, de chanteurs fringués comme des extraterrestres rutilants (souvent moitié à poil il faut dire, tatoués piercingués de partout) sous des effets de scène et de lumières, dont on ne comprend pas les paroles… Et des milliers, des milliers de spectateurs quasi tous durant les deux ou trois heures du spectacle, brandissant le plus haut levé possible leurs smartphones, « vidéohant » la scène, le déhenchement et toute la gestuelle de l’artiste ou des acteurs de la « formation »… Comme « éternisant » le moment et destinée, la « vidéo mythique », à être diffusée sur les réseaux sociaux Instagram Tik Tok Facebook Twitter, aux « followers » qui vont relayer, se « passer en boucle »…

     

    C’est un fait : le smartphone haut levé au dessus des têtes, des dizaines, des centaines de smartphones (qui ne « vidéohe » pas dix fois, vingt fois durant le spectacle !)

     

    Et oui « mon pote ma potesse » si t’es pas dans cette mouvance qui shoote et secoue les tripes ; si tu brandis pas toutes les dix secondes haut levé le smartphone en vue de la « vidéo mythique » qui va faire le buzz sur Instagram ; si dans ton quotidien de vie au milieu de tes connaissances, et, par ce que tu exprimes, tu iconoclastes, tu brandoneurises, tu torches de ton vocabulaire tout ce dont tu te moques ; si tu pètes ou à peine fendillotes le beau vase qui plait à tout le monde, si tu dis pas merci à Tata en ensemble pantalonant pour le livre des belles autos le jour de ton anniversaire… Alors t’as rien compris, t’as tout faux, t’as aucune chance de faire un buzz quelque part ! …

     

    Et si d’aventure t’arriverais à en faire un, de buzz, ça n’en serait qu’un de plus à autant iconoclaster que les autres !

     

     

  • Merde aux buzz et aux storie's !

    Cent, deux cents, trois cents, six cents – ou mille ou plus – amis sur Facebook… Si seulement deux ou trois, de ci de là, occasionnellement, de ces cent, deux cents, trois cents, mille amis – avec ou sans mention « j’aime » - « se fendent de quelques lignes voire de trois mots » en réponse, réaction, commentaire à ce que tu as posté – ce matin, hier soir, avant-hier, il y a huit jours… - Quel est l’intérêt, pour toi, d’avoir une liste d’amis « longue comme une limousine, voire aussi longue que la suite de voies ferrées reliant Lisbonne à Vladivostok ou à Pékin (Beijing) ? » - rire- …

    Sinon… Si l’on veut parler d’intérêt, celui d’imaginer qu’un certain nombre de ces cent, deux cents, trois cents, mille amis, peuvent être des lecteurs – occasionnels ou réguliers – de ce que tu postes ? …

     

    Quand tu ouvres une fenêtre de la pièce où tu te trouves, tu vois un paysage, une rue, une cour intérieure d’immeuble, des gens qui passent dans la rue, etc. … Selon le lieu où tu habites, à la campagne, dans une ville…

    À défaut de fenêtre, si tu n’as aux quatre côtés de la pièce où tu te tiens, que des murs – à la limite une porte qui, ouverte donne dans un couloir – et si tu veux une fenêtre que tu n’as pas, alors cette fenêtre il te faut l’imaginer et… Imaginer de voir… Des gens passer, un paysage, une rue, des visages…

     

    De certitude il n’y en a vraiment ou assurément qu’une seule : par la fenêtre imaginaire, passe et s’étend, tout près, au loin, très loin, en tout lieu de la Terre là où il y a des humains ; tout ce que tu peux et décides d’exprimer, porté comme par un « fluide »… Ce qui est « mieux » - si l’on veut- que d’écrire ou de dessiner sur l’un des quatre murs qui t’entourent, parce que les murs ne projettent pas, à l’extérieur, de « fluide »…

    1. Jadis, la fenêtre imaginaire pouvait être une page de cahier, de carnet, une feuille de papier tout aussi dépourvue de « fluide »… À moins que couverte d’exprimé qu’elle était, cette page, elle n’ait pu être transmise, transportée et remise entre les mains d’un destinataire… Ce qui ne garantissait nullement une réponse, pas plus, d’ailleurs que la lecture de l’exprimé qui la recouvrait…



    1. Pour en revenir à Facebook, aux réseaux sociaux du Net, comment se fait-il que tant de posteurs – de mots, d’images, de séquences filmées, de ce que l’on appelle des « storie’s »… Se voient « gratifiés » de mille, un million de « vues » ou de « likes »… Comment se fait-il qu’il y ait autant de « héros du jour », autant d’auteurs et de productions de tous ces auteurs plutôt posteurs qu’auteurs à vrai dire… Comment se fait-il qu’autant d’événements de la vie qu’on vit, de ce qui arrive à un tel une telle, de tout ce que l’on voit, filme, photographie et montre, puisse faire un « buzz énorme », une « Une  mille fois plus Une que la Une de n’importe quel journal… Et qu’il y ait autant – par dizaines et centaines de millions – de « journalistes » de « pseudo-journalistes » ? …

    Et… au contraire de tout cela, d’autres posteurs – pourtant prolixes et sans cesse présents jour après jour – à peine « gratifiés » d’un « like » de temps à autre, ne recevant pas, le plus souvent, de réponse, ne « faisant jamais de buzz » … Que je sache : « ils ne sont pas tous des pestiférés », ceux là, celles là ? … Et quand bien même en seraient-ils, des pestiférés ? … Quand on pense par exemple à des rappeurs violents et racistes producteurs d’albums « tam-tam – cœurs – de - pieuvriques » et à tant d’autres vociférants exhibitionistes cent mille fois plébiscités de leurs « followers » … De quels pestiférés, oui, peut-on, doit-on parler, « bons à zapper » ?

    Ce qu’il y a de sûr, sûr et certain… Hélas mille fois certain… C’est que les temps que nous vivons – en dépit de ce qu’offre la Toile en matière de possibilité de diffusion, de liberté d’expression, d’accessibilité de tous à ce qui se voit, se montre, se publie ; en matière d’auto-édition et donc de tout ce que l’on peut soi-même diffuser en tant que producteur (ce qui n’était pas le cas jadis, avant internet) – ne sont plus des temps de « découvreurs de talents », des temps pour les poètes, pour les rêveurs, pour les penseurs, pour les créateurs ; des temps pour qui fait œuvre d’écriture ; des temps pour la réflexion, des temps pour « dire les choses » comme on le disait jadis dans une lettre écrite à la main à un ami ; des temps pour communiquer, pour échanger autrement que péremptoirement… Mais que ce sont des temps d’imprécations, de propos lapidaires ; des temps pour la brièveté, pour la rapidité, pour l’immédiateté ; des temps où dès que tu postes sur la Toile, dans un blog, dans un forum de discussion, sur des réseaux sociaux, plus de dix lignes… Tu n’as plus de visibilité, plus de portée, et que tu es « vite fait zappé »… Et qu’il n’y en a plus que pour les Youtubeurs « tam tam musicalaristes » ou posteurs de vidéo-storie’s, pour des millions de Une du jour, pour de la fesse qui se dandine, pour du « postcast », pour des galeries d’images, pour tout ce qui fait de l’émotion « claque-binguante », pour ce qui braille et rudoie, « kalachnikove », malmène, déconsidère, injurie, provoque, agresse, détruit, réduit, anéantit, dévalorise…



    Le pire pour celui ou celle qui n’a jamais de réponse ou qui en a une à chaque tremblement de terre… C’est lorsque dans sa liste d’amis, il y en a une dizaine parmi les cent, deux cents, trois cents ou mille, qui sont des amis privilégiés et qui, au moins eux, devraient se manifester mais demeurent aussi silencieux que les autres…

    Merde aux buzz et aux storie’s ! …