… Cette citation attribuée à Voltaire : « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de le dire » … Comment de nos jours, peut-elle être d’actualité ?
Et, en face de toutes ces phobies qui sont celles des intervenants sur les réseaux sociaux, des groupes activistes qui manifestent dans la violence, exprimant leur virulentes oppositions, et lorsque ces phobies sont des peurs irraisonnées dans une absence totale de la moindre réflexion, du rejet pur et dur… Comment une société, au quotidien, peut-elle fonctionner ?
Quel regard porter sur le débat tel qu’il s’instaure aujourd’hui dans une atmosphère aussi tendue de polémiques sans issue et de positions aussi figées, aussi inconciliables et aussi radicales dans le rejet ?
Et à propos de rejet, de totale inacceptation de ce que l’autre exprime ; de ce sur quoi se fixe et se fige une idée, une « vision des choses » ; qu’est ce qui peut faire l’objet d’une absolue déconsidération, qui ne peut être justifié même dans le cas d’une très grande ouverture d’esprit ?
Quelques exemples :
L’écriture inclusive et la simplification du langage…
Le port du voile pour une collégienne de religion musulmane, en classe et dans la cour de l’école…
Et d’une manière générale tout sujet d’une extrême sensibilité qui mobilise fortement des acteurs d’un débat dans un sens qui va à l’encontre totale de ce que ressentent et vivent dans leur quotidien, d’autres personnes…
Bon, c’est vrai : en 1960 en France, il n’était pas question d’écriture inclusive ni de simplification du langage ni de voile d’une collégienne musulmane à l’école (la jeune collégienne musulmane en 1960, se rendait vêtue comme ses camarades non musulmans à l’école ; et à la cantine s’il y avait tel midi une côtelette de porc, ce midi là, la jeune musulmane ne mangeait que les haricots verts ou les pommes de terre qui accompagnaient la viande, point barre… Et de toute manière à cette époque et jusque dans les années 1980, il n’y avait pas dans la société française toutes ces crispations, ces rejets, ces fanatismes, ces radicalités, dans les débats publics, dans les familles (qui étaient alors « un peu moins recomposées » qu’elles ne le sont aujourd’hui)…
Du temps de Voltaire, du « Grand Voltaire », la société était moins diversifiée dans les sensibilités, les cultures, les modes de vie…
Je le dis sans que cela ne me pose le moindre problème de « morale » ou de ce qui pourrait s’apparenter à de la morale :
« Je ne vais sûrement pas me battre jusqu’à la mort pour défendre l’écriture inclusive et la simplification du langage, pour défendre le port du voile d’une collégienne à l’école ; je serai plutôt enclin à me battre « presque jusqu’à la mort » contre l’écriture inclusive, contre la simplification du langage, contre le port du voile à l’école…
Et je dirais que le terme de « phobie » convient sans doute pour de « vraies phobies » dans le sens de ce qu’est une phobie… Mais ne convient plus dans le cas de rejets et d’inacceptations totales justifiés par « une logique et un ordre naturel des choses »…
En effet, à un certain moment, contre toute hésitation, contre toute tergiversation, il y a ce « point de vérité » qui s’impose de lui-même, aussi clair que 2 plus 2 égale 4, que le jour diffère de la nuit, que la clarté diffère de l’obscurité… Et « se battre contre le point de vérité » c’est absurde (est-ce qu’on se bat contre la pluie, contre le vent ? …
Ce qu’il y a d’inacceptable dans l’écriture inclusive et dans la simplification du langage, c’est le fait que l’une et l’autre sont validées par des grammairiens (autrement dit des gardiens de la langue française ayant un pouvoir décisionnel) soumis ou en grande partie influencés par des « intellectuels progressistes » (progressistes et niveleurs, en fait)… Ce qui est inacceptable, abject, et « tire la société vers le bas » en matière de culture, de pensée, de réflexion, de comportements…
Le « grand argument » (tout à fait fallacieux) pour « justifier » et « promouvoir » l’écriture inclusive, c’est celui qui est avancé pour faire ressortir le féminin lorsqu’il n’apparaît pas ou lorsque le masculin prévaut (ce qui gêne les féministes)… Et le fait de se servir d’un « articifice dans l’écriture » (assez moche il faut dire) n’est pas « particulièrement heureux » …
Ça ressemble à quoi « Iel » ? Ça ressemble à quoi « Cher.e.s lecteur.rice.s » ? Et « déterminé.e.s » ?
Je fais « un rejet total et absolu » de l’écriture inclusive… Un rejet qui ne peut être assimilé ou confondu avec une phobie…
La limite dans tout débat c’est l’atteinte, à un certain moment du débat, de ce « point incontournable » de « vérité naturelle des choses » qu’il n’est plus possible de nier, d’écarter ; parce que toute obstination alors, à nier, à écarter, à ne pas reconnaître (souvent d’ailleurs, à court d’argumentation et de justification), ne peut plus, et ne doit plus être défendue)…