compteur

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Paroles et Visages - Page 218

  • Coup de balai !

    ... Il vient, à plus grands coups sourds que l'on ne croit dans le coeur, dans la pensée et dans le ressenti de bien des gens ; comme une révolte qui gronde, qui enfle et qui, si elle est encore dispersée, inorganisée et souvent isolée ou inexprimée, n'en porte pas moins en elle une force, un courant et une direction...

    Il faut, tout bonnement et tout simplement – et peut-être avec brutalité et détermination, pousser hors de la scène tous ces acteurs qui aujourd'hui encore, bardés de références, diplômés en tout genre et dont les poches regorgent de tickets d'entrée, ne nous amusent plus, nous lancent les mêmes salades, encaissent les royalties et polluent les esprits...

    Certes, reconnaissons tout de même qu'il en est, de ces acteurs, de quelque talent qu'ils soient, aussi propres que des sous neufs... Mais bien sûr, aussi “autorisés” que les autres...

    Autorisés”! Voilà donc le “maître mot” lâché!

    N'attendons plus l'autorisation! Montons nous mêmes sur la scène, nous, les pestiférés, les exclus, les non référencés, les “mots écorchés”, les voix éraillées, les “ceus's qu'ont quèk chose à dire aux gens”, et que les gens ont envie d'entendre enfin...

    Dehors les “bien pensants”, les “cul-bénis”, les “toujours applaudis”, les “bêtes de scène”, les dédicaceurs au kilomètre, les “encensés” des Médias, les autorisés de quelque “calibre” qu'ils soient... Dehors à coups de pied aux fesses, et montons, nous, sur la scène, prenons, nous, la parole! Nous, les “ceu's qu'on n'écoute jamais, qu'on ne lit jamais, qu'on n'autorise jamais, qu'on ne fait jamais passer sur aucune scène si petite soit-elle! Et que l'on gratifie de condescendances et de sourires “troudebalesques”!

    Il faut “changer la donne”, exclure les Autorisés, virer les bêtes de scène, sortir les hôtesses d'accueil au visage caramélisé et au rouge à lèvres pétant autour d'une bouche en anus de pigeon, se passer du “oui/oui c'est entendu” de Monsieur le Maire pour l'accès à la salle...

    Occupons le terrain, la salle, la place, la rue, la scène! Nous, les Non Autorisés! Et que deux ou trois “Scaramouche” de ci de là parmi nous, aillent dans nos rangs pour prendre par la main les comédiens, les artistes, les poètes, les penseurs de demain, et les poussent eux, sur la scène!

     

    ... Les actionnaires à la ruine et les autorisés aux latrines ! 

     

  • Urticante errance littératoque

    … Un grand zob au feu dans le pot tirons !

    Telle fut l’injonction de Papate à sa fille née par GPA lorsque brûlait encore au fond du pot dans la braise candie, le zob trapu enfromagé tout fumant, gland souriant ne gougouttant pas, purcaille fossilisée…

    Et Papa de son doigt ébréché une épingle plantée et sauce tomate sur l’ongle, se moucha dans le foulard de soie de sa sœurette lesbienne qui allait verser dans le pot, une oreille de rat persillée…

    Tiré du pot, le zob filocha tel une mangue trop mûre se délitant en lambeaux à la consistance de pulpe de muscat ; et la braise au fond du pot en lie impérène se mit à grésiller avant de cendrer…

    Sur la table guéridon trois pieds, Minou queue en l’air humait la fragrance aigre du zob dont le fromage en petites limaces terre de sienne brûlée, ourlait le bord de peau rougie autour du gland grumeleux…

    Ce n’est plus sur la peau de poulet trop cuit de Mamane, que sousoufflaient en haleines jasminées des voix du monde, hier encore pour nombre d’entre elles créditrices, génétrices et porteuses de paroles motrices ; mais sur la peau devenue verruquée de Mamane au visage ravagé d’ans vert-de-grisés, que désormais depuis le Jour de la Tour de Fer abattue et des temps qui suivirent faits d’heures déchirées et cascadeuses, cyclonaient, tornadaient de puantes pètes enduisant de sueur grasse corrosive la peau verruquée de Mamane…

    Alicette née par GPA, en barboteuse bien que grandette qu’elle est, et toute chargée dans sa barboteuse, apostrophait Minou qui avait choué contre l’un des pieds de la table guéridon, et hurlait au grand nounours cyclope convoité, aperçu en début d’Avent à l’entrée de GIFI, mais que Papate avait trouvé trop encombrant…

    Du coup, Alicette avait décanillé de son présentoir, puis piétiné à terre le nounours cyclope, ce qui avait fait rire Papate – mais fait sanglotter Papa et tati…

    Rats, gonds, daims et meutes de cloportes ; nasses, portes à raboter, peaux tannées et rapsodies ondulantes millepattantes… Sous un ciel grillagé la chasse aux rats et aux daims est ouverte, les coups tirés font courir les rats et mourir les daims…

    Putrécanti applaudi le Rampono storié sa cucudandinance tout flytoxé sauf la vermine autant rampante qu’ailée et béni les Mégagoths !

     

     

  • Poison des mots

    Les mots vils

    Les mots acides

    Les mots perfides

    Les mots sans vie

    Les mots amers

    Les mots qui crient et qui pètent

    Les mots inutiles

    Les mots « pour arranger »

    Les mots trompeurs

    Les mots menteurs

    Les mots en supernova

    Les mots en jolie pochette à la veste de son costume

    Les mots du sexe cru et nu

    Les mots « crevettes qui puent »

    Et tous ces mots à propos de tous les maux...

     

    ... Et tous ces mots que l'on ne dit jamais... Que l'on n'entend jamais.

     

    Ces mots qui claquent comme des coups de fouet sur le dos des ânes et des chevaux rétifs...

    Ces mots de la guerre et des passions exacerbées...

    Ces mots portés à bout de voix tels des étendards

    Ces mots en cortèges ou en processions

    Ces mots mille fois scandés, hurlés...

    Ces mots d'ennemour

    Ces mots d'une si grande Une à la Une mais d'une si courte saison!

    Ah qu'il s'en dit, qu'il s'en écrit, de ces mots!

     

     

     

  • Le journal de Franz Kafka

    LE JOURNAL DE KAFKA, traduit et présenté par Marthe Robert. (Le livre de Poche, biblio, 674 pages)

     

    Ce combat entre Kafka et le monde, avait quelque chose de paradoxal…

    Poète, Kafka se sentait différent du commun des mortels et par conséquent contraint d’affirmer sa singularité. Ce qui rendait inévitable sa lutte avec le monde.

    Cependant, Kafka avait en même temps une autre préoccupation, un autre regard que celui d’un écrivain sans complaisance à l’égard du monde : il a voulu aider le monde à se défendre, en particulier par ce besoin qu’il sentait, de surmonter sa révolte (et plus généralement celle de l’individu), et de trouver la route ouvrant le passage vers une communauté vivante, celle des hommes coexistant ensemble dans une tradition, une culture, une histoire…

    Ce journal est, selon Marthe Robert, « le témoignage le plus poignant de toute l’histoire de la littérature ».

    « Nous avons été chassés du paradis mais le paradis n’a pas été détruit pour cela »…

    Ce « paradis » n’était-il pas cette Connaissance, ou mieux peut-être, cette « vérité » originelle, totalement pure, affranchie de ce « sens du monde » régi par les lois des hommes et les mécanismes inextricables des codes et des procédures ?

    Retrouver ce « paradis », puisqu’il existe toujours, apparaît donc comme une nécessité… D’autant plus que la certitude de sa « redécouverte » s’ouvre dans une perspective encore plus belle et plus émouvante que celle qui, à l’origine, « n’en était qu’à la gestation de son commencement », oserais-je dire…

    En fait, ce n’est pas le « dieu » des Chrétiens, ni celui des Musulmans ou un autre « dieu »… qui nous a chassés du « paradis » : c’est nous, les humains, qui avons en partie, perdu la Connaissance, et qui avons cru retrouver cette Connaissance par la Science, la Civilisation, la Technologie, les lois édictées par des monarques ou des parlements, les codes et procédures sans cesse remaniés et adaptés aux évolutions politiques et sociales… le plus souvent, hélas, au bénéfice d’une minorité « privilégiée » d’humains…

    Mais cette Connaissance existait avant que l’humain ne fût, ici ou ailleurs…

     

    …Le Journal de Kafka, 674 pages. Un casse tête aux dires de certains, à la seule idée que l’on peut se faire de ce que suggère à priori, la lecture des écrits et des romans de Kafka…

    Mais quelle pureté de langage ! Quelle précision ! Quelle minutie dans les moindres détails ! Et surtout quelle écriture !

     

     

  • Les vaches peintes

    Ces vaches peintes ne sont ni de race ni référencées : elles n’iront pas au paradis… Ce paradis où tout le monde veut aller, où l’on s’emmerde à ne plus savoir quoi faire de son fric, de sa gueule, de ses succès… avec ses « vaches pas peintes » mais charpentées comme des cathédrales ou lourdes de viande molle.

    Ces vaches peintes n’iront pas cependant, en enfer… Cet enfer qu’on dit être celui des Eliminés et des « fous du village », où les Elus ne vont pas, évidemment…

    Il y a un autre paradis que celui où tout le monde veut aller : c’est un drôle de château, sans châtelain et sans ascenseurs, sans bals masqués ni visages caramélisés…

    Il y a un autre enfer que celui auquel on nous fait croire : c’est un drôle de procès, sans juges, sans couloirs, sans verdict et sans prison… Mais d’une désespérante éternité, d’un abîme de solitude dans son déroulement…

    Nous avons cru qu’au « Château », c’était le paradis… Et que le « Procès » nous ouvrait les portes de l’enfer… Et que les vaches ne devaient pas être peintes… Mais le monde un jour changera : les vaches seront bleues… ou d’une couleur que nous ne savons pas encore…