… La justice avec un p’tit « j » de mon pays, ne me sied guère et à plus vrai dire m’exaspère et me révolte lorsque, outre ses aberrations, ses langueurs et ses attendus aussi douteux qu’ignomineux ; condamne un agriculteur pour le meuglement de ses cinquante limousines à sept plomb’du mat’ un dimanche matin, à proximité du pavillon d’un clampin grincheux qui déjà la veille, un samedi sacré de grasse matinée, gueulait comme un putois, réveillé en fanfare cocoricohante par les trois coqs Leghorn de la mère Tampon sa voisine volaillère et éleveuse de lapins en clapiers exhalant une odeur de crottin véhiculée par le vent tournant du côté des fenêtres du pavillon du dit clampin grincheux qui, offusqué et furieux, avait convoqué la gendarmerie locale pour faire constater la nuisance subie afin d’ester en justice et comptant obtenir gain de cause…
Merde à ces grincheux que tout bruit de la nature gêne et offusque, jusqu’au chant même du rossignol ou du merle siffleur ou du geai cacardant, qui ne peuvent souffrir à sept plomb’du mat’ un dimanche matin le meuglement de cinquante limousines du proche éleveur et agriculteur, ou le chant du coq de son voisin volailler…
Qu’est-ce que cette « justice de mon pays » qui donne gain de cause à des gens « chercheurs de poux » intentant des procès pour une odeur de crottin, un beuglement de vache, un cocorico ou autre nuisance animalière considérée trop bruyante, trop odorante ?
Et « si ça se trouve » le même clampin grincheux dans un camping en vacances d’été, à 23h passé, se marre et discute très fort avec ses copains, peu soucieux de son voisin lève – tôt qui lui, veillera à cinq plomb’du mat’ à ne pas claquer la portière de sa voiture pour sortir le panier à provisions !
Égoïsmes et individualismes forcenés sur fond de comportements exécrables et de cherchage de poux, d’agressivité, d’arrogance, d’intolérance crasse… Je vous hais, je vous écrabouille de toute ma rage, et, que le coup de pied à vos fesses d’une justice autre que celle des hommes – en l’occurrence la justice de la Nature dans ses colères – vous pète le coccyx !
… Dans la violence et dans les agressivités aussi accrues que généralisées de la société du 21ème siècle, une société déséduquée, déculturée, obscurantée, sur fond d’ordres d’opinions vent en poupe, de consumérisme gabegique, d’égoïsmes, d’individualismes et de communautarismes de toutes sortes, préoccupée d’apparences, de bien être personnel au détriment des autres… Je ne suis solidaire que des humbles, des simples, des pelés, des tondus, des sans histoire… Et donc pas d’une majorité de mes concitoyens, notamment de ceux qui voudraient que les coqs et que les geais ne se fassent plus entendre…