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  • La violence en tant que "passage obligé"

    Jean Paul Sartre en 1947 écrivait :

     

    « Je reconnais que la violence sous quelque forme qu’elle se manifeste est un échec. Mais c’est un échec inévitable parce que nous sommes dans un univers de violence. Et s’il est vrai que le recours à la violence reste la violence qui risque de la perpétuer, il est vrai aussi que c’est l’unique moyen de la faire cesser ».

     

    Mais la non-violence est-elle un plus sûr moyen que la violence à faire cesser la violence ?

     

    Si la non violence est une forme de violence, alors oui, peut-être que la non violence peut faire cesser la violence.

     

    La violence n’a encore jamais été expérimentée en tant qu’étape nécéssaire et de durée limitée, ou si elle a été essayée en tant que « passage obligé mais seulement passage », il s’est révélé que le passage s’est inscrit dans la durée (exemple : la plupart de toutes les révolutions ou révoltes dans l’Histoire)…

     

    La violence en tant que « passage obligé » ( ou inévitable) – et de durée limitée – le jour où elle sera effective, marquera un changement de civilisation…

     

    La non violence en tant que seul moyen pour faire cesser la violence ne fera jamais cesser la violence mais de surcroît provoquera et amplifiera la violence, parce que la violence dans son ampleur et dans son développement, et de par toutes ses manifestations d’abjection et de de cruauté, écrasera toujours la non violence qu’elle trouvera en face d’elle… Autrement dit tu ne sauveras jamais ta peau sans le fusil mitrailleur pointé sur celui qui délibérément, veut te détruire… Et avec lequel aucun dialogue n’est possible.

     

    Reste la difficulté – énorme et quasi insurmontable- de ne plus faire du fusil mitrailleur l’ outil indispensable en continuelle utilisation…

     

    Il y a aussi la question – ultra sensible – des « victimes collatérales » selon le « langage officialisé » dans l’ordre du monde…

    Par exemple lors du débarquement des Alliés le 6 juin 1944 sur les côtes de Normandie, comment aurait-on pu éviter que ne fûssent détruites de nombreuses habitations ? Comment aurait-on pu faire débarquer des milliers de soldats sur les plages normandes sans appui d’une puissante artillerie causant de considérables dégâts ? Un bombardement intensif des côtes normandes depuis les navires de guerre ?

     

    Il y a encore la question de la haine…

    La haine qui ne peut être combattue et en soi refusée, que dans la mesure où l’on parvient à un niveau de pensée, de réflexion rendant la haine inutile à être ressentie, et jugée « contre productive »…

     

    La non violence en tant que moyen choisi délibéremment par un (ou une) instigateur déterminé (ou encore par une organisation influente et puissante) peut avoir un résultat réel et positif dans la mesure où elle est soutenue par toute une population ou par une grande partie de cette population…

    Par exemple Martin Luther King, Nelson Mandela, Indira Gandhi, eux, ont réussi mais l’un Nelson Mandela a passé une grande partie de sa vie en prison, les deux autres Martin Luther King et Indira Gandhi ont été assassinés ; l’œuvre de chacun des trois ayant eu un impact limité dans le temps et donc, se révélant impuissante à s’imposer durablement et quasi définitivement…

     

     

  • L'éthique de l'intériorité

    Il y a – si je puis m’exprimer ainsi et en toute liberté – une éthique de l’intériorité, de la décence, de la mesure, et de ce qui ressemble ou s’apparente à une « rigueur morale » mais une « rigueur morale » qui n’est pas pour autant dictée par la morale en tant que morale, ni par des conventions, des codes, des chartes, des prescriptions contraignantes, des obligations (tout cela dans le sens d’un ordre établi auquel on doit se conformer)…

     

    À cette éthique de l’intériorité, puremement personnelle, propre à l’être que l’on est, se sont substituées les religions, les ordres moraux et(ou) d’idées, qui ont prescrit, légiféré, codifié, obligé, notamment dans la manière de se vêtir…

    Dans le Coran cependant, qui est un livre de religion, il n’y a pas d’obligation pour la femme à se couvrir d’un voile…

    Mais dans le Coran comme dans la Bible, il y a tout de même quelques prescriptions pouvant s’apparenter à des recommandations à se vêtir sans laisser paraître les parties du corps « provocantes » , non seulement pour les femmes mais aussi pour les hommes…

    Et en ce sens – celui que prescrit un ordre religieux – il se trouve que le fait d’éviter de laisser paraître les parties « provocantes » du corps (féminin ou masculin)… Peut correspondre à une éthique de l’intériorité qui privilégie et en quelque sorte « met en avant » l’être bien plus que le paraître… Ou, plus exactement, associe l’être avec le paraître en faisant de l’être tel qu’il paraît, comme un « visage ou une allure ou un comportement qui serait représentatif de sa personnalité, de son intériorité »…

     

    Une éthique personnelle de l’intériorité de l’être que l’on est, femme ou homme, implique – ou « devrait impliquer » que l’on n’ait nul besoin de ce que peut prescrire une religion ou un ordre moral ou encore un ordre d’idée…

     

    Il est évident que dans le monde où nous vivons, qui est devenu ce qu’il est… Il y a de moins en moins d’éthique de l’intériorité – d’une part – et de plus en plus de radicalité dans les religions et dans les ordres moraux et d’idées – d’autre part…

     

    L’éthique de l’intériorité, si elle est exprimée – encore faut-il trouver la manière de l’exprimer - est suspectée, souvent déconsidérée voire stigmatisée…

    C’est « je suis libre, je pense par moi-même, je réfléchis, j’observe, je témoigne, je mesure, je ne fais pas n’importe quoi ; donc je passe pour un intrus, un inassimilable »…

    La radicalité dans les religions et dans les ordres moraux et d’idées, radicalité « tambourinée martelée répétée » ; incline à la violence, à l’agressivité, au rejet de l’autre ; elle est devenue une « règle de vie et de relation à l’autre »…

     

    L’éthique de l’intériorité, elle même – et ce n’est point là sa vocation – se radicalise également lorsqu’elle s’exprime dans la violence, dans la même violence que celle des religions…

    C’est  : « je déteste cette manière d’être, de se vêtir, je revendique ma différence, ma sobriété, mon rejet de paraître plus novateur que l’autre… Et j’en fais tout un état » (c’est pas mieux que la radicalité dans les religions et dans les ordres moraux et d’ idées)…

     

    La recherche d’ une indépendance d’esprit et de liberté que rien ne peut assujettir, ni pervertir… C’est peut-être – pour ne pas dire « sans doute » - le plus dur de tous les combats à mener !

     

    Léo Ferré disait que le drapeau noir de l’anarchie était encore et toujours un drapeau…

    Et un drapeau – ou un étendard, ou une bannière – fût-il celui de l’anarchie ou symbolisant la liberté – implique que l’on se rallie, que l’on suive ; et que l’ on revendique son appartenance à un ordre, à une communauté, à une vision du monde et de la société…

    L’indépendance et la liberté d’esprit s’accordent mal avec un signe représentatif qui serait un drapeau, une bannière, un étendard ; s’accorde mal avec quelque ordre que ce soit, de religion, de morale, d’idées, de politique ; elle est une éthique à l’état pur de l’intériorité, dans une aspiration à être transmise – et si possible partagée - (mais pas dans une aspiration à mener, à diriger, à commander, à édicter…

     

     

  • Consommation de viande

    À celles et ceux – que je respecte et comprends – qui s’abstiennent de manger de la viande…

     

    Et même pour certains d’entre eux, de manger des produits issus d’animaux (par exemple lait, fromage, œufs)…

     

    Tous les animaux (mammifères, poissons, oiseaux, insectes – à l’exception cependant, des mouches, des guêpes et frelons, et de quelques indésirables réellement nuisibles et dangereux - ) sont mes amis : par exemple lorsqu’un bousier est dos contre le sol, je le retourne sur ses pattes, lorsqu’un lapin ou une poule est (ça arrive) un animal de compagnie, je ne conçois pas de le manger même si je crevais de faim… Et, une toile d’araignée placée juste sur mon passage, je me baisse pour ne pas la détruire…

     

    Mais… Un petit cochon rôti au tourne broche, un lapin sauté avec des pommes de terre, un poulet « à la mamy », un canard rôti, ou encore une côte de porc, une entrecôte de bœuf… Ça, oui, je « bouffe » !

    Du veau je suis « hésitant » ( entre 9 mois un seul veau que met le temps à une vache de faire, et à peine 3 mois pour faire dix gorets pour une truie, et un mois à une lapine pour faire douze lapereaux « y’a une différence »!)

     

    Une poule « au pot » j’adore…

    Cela dit, un canard par rapport à une poule, c’est vraiment « con » un canard ! Une poule, tu l’appelles, elle réagit au son de ta voix, un canard non…

    Un lapin quand tu le regardes, son œil n’exprime rien ; un chat ou ou chien, oui ça a un regard expressif…

    Une punaise ça s’attrape – de préférence plutôt que de l’écraser – avec du papier sopalin, parce que écrasée « bonjour l’odeur difficilement supportable !

     

    Mais je rigolerais si je voyais (en imagination tout est concevable) un intellectuel à l’âme bizounoursique acculé dans une combe aux hautes parois rocheuses, devant une araignée géante carnivore qui avance ses mandibules broyeuses pour choper l’intellectuel qui, au lieu d’utiliser un pistolet lance flamme, se mettait à doucement causer à l’araignée géante dans l’espoir de l’apprivoiser…

     

     

  • De l'approche de la vie à l'approche de la mort

    « L’approche de la mort terrifie, mais si le nouveau-né avait conscience de l’approche de la vie, il serait tout aussi terrifié »

    [ Charlie Chaplin ]

     

    L’approche de la mort terrifie… Et interroge.

    Mais, si nous savons que pour nous, c’est à dire l’être que l’on est avec tout ce que l’on possède – de capacités en soi, de biens matériels ; et avec tout ce que l’on voit, que l’on ressent, que l’on produit, transmet, apprend… Si nous savons que tout ce qui nous concerne s’arrête à notre mort, nous savons aussi que tout ce qui n’est point nous, c’est à dire les autres humains, les choses qui nous entourent, ce qui se dit et se fait, ce qui s’observe, ce qui se produit, se transmet, s’apprend ; que tout cela continue… Tant qu’il y aura des humains, des êtres vivants, en cet endroit de l’univers qui s’appelle La Terre…

    En quelque sorte, ce qui continue qui n’est plus nous, c’est peut-être ça la « vie éternelle » et tant que nous sommes nous-mêmes encore vivants, nous le savons et c’est ce savoir là qui contribue, à mon sens bien davantage que ne le fait la Religion, à nous rendre la mort moins terrifiante… Car ne demeure vraiment terrifiant, que le fait de ne plus pouvoir observer, témoigner, ressentir… (C’est en effet, terrifiant, de ne plus pouvoir observer, témoigner, ressentir)…

     

    Mourir, c’est comme être un voyageur sur le quai d’une gare ; un voyageur dont le voyage qu’il fait est le dernier, qui laisse son bagage sur le quai, ce bagage qu’il a porté toute sa vie, et qui monte dans un train dont il ne connaît pas la destination de ce train : dès l’instant où il pose le pied sur la marche d’accès au wagon, il n’a plus conscience de rien…

    Et le bagage demeure sur le quai : il sera pris, peut-être ouvert, peut-être vidé d’une partie de son contenu qui servira ; sans doute aussi, déposé quelque part puis détruit, avec tant d’autres bagages abandonnés sur le quai, n’ayant pas même été ouverts…

     

    Le nouveau-né n’a pas conscience de l’approche de la vie mais il est déjà dans « une vie avant la vie » c’est à dire une vie dans l’environnement intérieur du corps de sa mère et, en quelque sorte relié au monde extérieur à travers sa mère qui lui transmet ce qu’elle voit et ressent et dont l’enfant non encore confronté à la vie au dehors est impacté…

    Et dès l’instant où le nouveau-né vient à la vie au dehors, s’il n’est pas « consciemment terrifié », il manifeste cependant son effroi par le cri qu’il pousse au moment où l’air pour la première fois entre dans ses poumons (Nous ne nous souvenons pas de ce moment, mais il a certainement été douloureux)…

     

    Au sujet du suicide (mettre soi-même délibérément, fin à ses jours) :

     

    Se résoudre au suicide, c’est en quelque sorte, accepter (ou concevoir) de ne plus ressentir, de ne plus observer, de ne plus témoigner, de ne plus transmettre, communiquer, apprendre…

    Comment une telle acceptation peut-elle être possible ? Comment ce qu’il y a de plus terrifiant – ne plus observer et ne plus témoigner – peut-il être supporté et, avant même de décider de mettre fin à ses jours, envisagé ?

    À la limite – à l’extrême limite - « ne plus ressentir » (la souffrance la plus épouvantable, la plus dure qui soit) ça peut rendre concevable – et jusqu’à être souhaitable – le suicide…. Mais envisager, concevoir de ne plus ni observer, ni témoigner… Ça, c’est – à mon sens- totalement impossible ! (un « pas à franchir » que je n’arrive pas à « intégrer dans mon entendement qu’il puisse être franchi)…

     

     

  • Humour "bon marché" et donc "sans grand génie"

    C’est Benyamin Netanyaou qui se présente – sans passeport d’entrée dûment visaté – devant les portes de la « Terre Promise » des Elus…

    Le gardien par le judas du portail, examine, perplexe, le visage et la dégaine de l’arrivant Benyamin Netanyaou.

    Surgit en personne le Grand Eloïm qui s’adresse en ces termes à Benyamin Netanyaou :

    « Salut à toi, tu n’a pas ton passeport d’entrée, et c’est pourquoi je te soumets à une épreuve d’une durée indéterminée :

    Tu seras assis sur un pliant au bord d’un étang et nourri d’un yaourt par jour »…