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Journal - Page 147

  • Fourneau refroidi

    … Sans braises encore incandescentes au matin, dans le fourneau refroidi, le feu ne reprend pas…

    Mais au dehors, ces bois, ces champs, ces chemins, ce grand ciel, ce vent, ce soleil, ces défilés de nuages… Qui invitent à s’éloigner du fourneau refroidi… Et de cette flamme qui, aux matins où les braises étaient ardentes, s’élevait, éclairant autour d’elle plus d’images de visages que de visages…

     

     

  • Budget de vie

    … Le salaire médian en France pour deux personnes vivant mariées ou en couple et tous les deux ayant un emploi, s’élève à 3538 euros net par mois, dont lui 1899 euro et elle 1639 euro…

    Si environ trente millions de personnes de 18 à 65 ans en France, travaillent (toutes activités confondues et tous types de contrats à temps complet ou partiel), quinze millions de ces personnes gagnent plus que le salaire médian et quinze autres millions gagnent moins…

     

    Le budget de vie que je détaille concerne particulièrement les personnes dont le salaire s’établit entre 1500 et 2000 euro (ou entre 3000 et 4000 euro pour un couple)… Ce qui est le cas d’environ sept à huit millions de personnes en France travaillant à temps complet…

     

    Prenons le cas – particulier – d’une famille de deux adultes et de trois enfants âgés de 6 à 14 ans :

    Lui gagnant 1899 euro net par mois et elle 1639 euro net par mois. Soit 3538 euro donc, revenu médian, auquel s’ajoutent en rapport avec les revenus du couple, les prestations familiales et autres aides, de 301 euro…

     

    Ces deux personnes avec leurs trois enfants ne sont pas propriétaires de leur habitation (ils n’ont pu obtenir de prêt immobilier)… Ils payent un loyer en agglomération (ville moyenne) de 900 euro, et du fait de leur revenu mensuel ils ne bénéficient pas d’ aide personalisée au logement…

     

    Leurs charges et dépenses « incompressibles » (quoique pouvant être un peu réduites en fonction de choix et de comportements) s’élèvent à 164 euro de gaz et électricité, 24 euro d’assurance habitation, 528 euro de crédits divers, 300 euro de carburant pour leurs déplacements travail et courses, 20 euro de consommation eau, 48 euro d’assurance ; les courses alimentaires et autres, la cantine, les vêtements, la garde (occasionnelle) d’enfants, leur coûtent 1534 euro dont 1069 l’alimentation, 155 les vêtements, 225 la cantine, 310 la garde d’enfant ; la mutuelle, les téléphones, internet, les frais bancaires et le transport scolaire leur coûtent 372 euro.

     

    En fin de mois, le déficit budgétaire pour ce couple est de 330 euro environ (autorisation personnalisée de découvert accordée par leur banque)…

     

    Dans ces conditions, il leur est difficile d’envisager ou de prévoir : une semaine de vacances à 1200 euro, de changer un vieux frigo congaléteur ou une machine à laver, de se rendre au cinéma ou au restaurant et encore moins au théâtre, d’acheter 2 livres par an et par personne, etc. …

     

    Cela dit, un tel budget est celui de millions de gens dans les pays développés (dont la France où l’on bénéficie d’aides sociales)… Et ce budget n’a rien de comparable avec celui d’un habitant du Bangladesh, d’Inde, de Haïti, de Madagascar, de nombreux pays Africains, de gens vivant avec des revenus de 30 à 300 euro par mois…

    Et il n’a rien de comparable non plus, ce budget, avec celui de 1 % des plus riches dans le monde (qui eux, n’ont à vrai dire pas de budget tant leur fortune et leurs revenus sont immenses), ni même avec le budget des 10 % les plus riches…

     

    Mais la question de la répartition des richesses, de la manière dont elle se pose de nos jours, est inséparable de la question des choix et des comportements dans les modes de vie, d’usage et de consommation, dans un monde de huit milliards d’humains…

     

     

  • Pierre Palmade

    … Pierre Palmade est un personnage que je connais très peu. Sa vie, son œuvre, en tant qu’humoriste, comédien, réalisateur, acteur… Me sont aussi étrangers que tout ce dont je me préoccupe peu, dont je ne sais rien ou pas grand-chose…

     

    Parmi les humoristes, des noms me viennent à l’esprit : Fernandel, Raymond Devos, Pierre Desproges, Coluche et « les restaurants du cœur », Louis de Funès qui caricatura si bien ce que l’on pourrait appeler « la médiocrité française »… Et quelques autres. Mais Pierre Palmade que puis-je dire de lui sinon rien…

     

    Est-ce que j’ai « raté » quelquechose à ne point connaître Pierre Palmade ?

     

    L’état en lequel il se trouve (sérieusement blessé) à la suite de l’accident qu’il a provoqué, me laisse indifférent…

     

    En revanche au sujet de ce terrible accident ayant impliqué trois véhicules dont celui que conduisait Pierre Palmade sur cette route à double circulation en Seine et Marne, je pense à ce que sera – s’il survit- la vie de cet enfant de six ans, désormais, une vie d’handicapé très lourd – ainsi qu’aux vies que seront celles de la femme enceinte qui a perdu son enfant, et du beau frère de cette femme, tout deux gravement blessés et traumatisés… Qui ont vu arriver d’un seul coup, sans pouvoir éviter la collision, devant eux, la voiture conduite par Pierre Palmade… Effroyables secondes d’horreur avant le choc…

     

    J’imagine que les « fans » de Pierre Palmade, ses amis, ses connaissances, ses proches, doivent être désolés…

     

    Sur une sorte de « cartelette » imaginaire que je leur adresse, à ses amis, à ses proches, à ses connaissances, je leur fais part de ma « souveraine indifférence » pour ce que sera après cet accident, la vie et l’œuvre de leur ami, de « l’un des leurs »… Si œuvre il pourra y avoir encore et laquelle et comment…

     

    Les réseaux sociaux dans cette « cancel culture » qui la caractérise ( culture de rejet, d’ostracisation, de dénonciation et de stigmatisation allant jusqu’à la haine ) pullulent de propos hostiles à l’égard de Pierre Palmade…

     

    Mais qui les « alimentent » ces réseaux sociaux, sinon des gens qui eux aussi, tout comme Pierre Palmade, s’adonnent à des drogues « dures » telles que la cocaïne, l’héroïne, ou même des drogues « moins dures » mais très fréquemment consommées… Des gens qui eux aussi, conduisent des véhicules…

     

    Va-t-on « avoir la peur au ventre » chaque fois que sur une route à double circulation, l’on croisera un véhicule venant en face sur l’autre voie de circulation ? Quand on sait que, globalement, toutes drogues ou stupéfiants confondus, six millions de personnes en France consomment occasionnellement ou régulièrement, pour beaucoup (4 millions) du canabis, et pour 2 millions, de la cocaïne, de l’héroïne, de l’ectasy) …

    Et que d’année en année, la consommation de drogues, de stupéfiants augmente, et intéresse tous les milieux sociaux…

     

    Un fléau, pire que l’alcoolisme (je pense à la chopine de rouge – d’un litre- qui faisait l’objet de « tournées » dans tous les bistrots « de France et de Navarre » durant les années 1950, le moindre village de 500 habitants avait au moins deux ou trois cafés… Et quand ce n’était pas la chopine de rouge, c’était le « p’tit blanc », la « goutte », le ricard, le pastis, le martini, le cinzano, le byrrh…)

    Et tous ces films avec la scène du facteur que l’on invite à « boire un verre de vin » lors de la signature d’un recommandé ou de la remise d’un colis…

     

    La drogue, ou plutôt les drogues, aujourd’hui dans les années 20 du 21ème siècle, c’est la même dimension que le pinard et que les apéros dans les années 1950… Sauf que, le pinard, les apéros, la bière, les alcools forts, les cocktails, les « mélange », aujourd’hui tout ça s’ajoute à la consommation de drogues…

     

     

     

  • Le silence des gens honnêtes

    … Martin Luther King Jr disait «  je n’ai pas peur de la méchanceté des gens mauvais, mais du silence des gens honnêtes »…

     

    Du silence des gens « honnêtes », l’on a un aperçu de ce qu’il fut, en France et dans d’autres pays européens, dans les années 1940 – 1945…

     

    Dans un contexte historique, celui d’aujourd’hui, tel qu’il est, différent de l’époque en laquelle vécut Martin Luther King, de 1929 à 1968 ; mais par certains aspects, avec quelques similitudes, le silence des gens « honnêtes » est encore une réalité, et c’est la raison pour laquelle les gens mauvais agissent, déterminés, puissants, dominateurs, et protégés…

     

    Cela dit, Martin Luther King est mort assassiné, comme meurent de nos jours des gens déterminés à résister, à ne pas demeurer silencieux et passifs… Ce qui prouve que la méchanceté des gens mauvais, vaut bien en matière de nocivité et de dangerosité, le silence des gens « honnêtes »…

     

     

  • La tentation autobiographique

    Il y a cette « tentation autobiographique » qui est celle de bon nombre d'écrivains – d'hier et d'aujourd'hui…

    André Gide dans « Si le grain ne meurt », Claude Lanzmann dans ses mémoires ( Le lièvre de Patagonie) et bien d'autres auteurs connus ou moins connus ; ont ainsi, à un certain moment de leur vie, eu la tentation d'écrire sur les événements dont ils ont été les témoins, de décrire les lieux en lesquels ils ont vécu, d’évoquer les personnages qui les ont accompagnés durant leur existence, ainsi que les situations en lesquelles ils se sont trouvés, drôles, ou dramatiques, ou singulières, ou encore anecdotiques…

     

    Dans la mesure où les personnages réels, encore vivants ou disparus, ont tenu le devant de la scène, c'est à dire ont eu la parole et le rôle principal ; et où ces personnages, ces lieux et ces événements ont constitué l'essentiel de l'histoire racontée par l'auteur... L'on peut dire je crois, que la « tentation autobiographique » est alors un acte plus « louable » (et sans doute plus « littéraire ») qu'une « exhibition de soi », de ses réalisations, de ses réussites, de ses « peines de cœur » et déceptions, en somme de tout ce qui est assez banal ou ordinaire… Et qui n’intéresse en fait que des proches et connaissance de soi (encore que…)

     

    Le « genre autobiographique » en littérature, est sans doute à mon sens , le genre le plus difficile et le plus aléatoire qui soit par son impact ou par son rayonnement puisqu'il n'intéresse même pas forcément, à priori, des personnes proches de l'auteur, de sa famille ou de ses connaissances ou de ses amis...

     

    Toutes les histoires de nos vies sont des histoires aussi banales qu'uniques... Banales parce qu'elles sont purement et seulement humaines d'une part ; mais uniques parce qu'elles ne sont que d'une seule fois et de cette manière ou arrangement là, pour chacune d'entre elles…

     

    Le caractère aléatoire de tout ce qui survient dans nos vies, du devenir et de la portée de ce que l’on exprime, de ce que l’on réalise ; de tout ce qui nous arrive ou ne nous arrive pas, pour telle ou telle raison « juste ou injuste »… N’est-il pas, ce caractère aléatoire, « ce qu’il y a en quelque sorte de plus juste ? » (ou de plus « conforme » si l’on peut dire, au fait que rien n’est jamais acquis fût-ce au prix d’un travail de toute une vie, d’un effort permanent et de la capacité, du talent que l’on peut avoir dans telle ou telle activité ?)

     

    Il y a là une vraie réflexion, grave, profonde, sans réponse « toute faite » ou « proposée »...

    Dans le caractère aléatoire des choses il me semble qu'il y a comme une « vérité naturelle » . Une « vérité » qui met chacun de nous, tout ce qui existe, sur un même « plan d'égalité » - ou d'uniformité – et qui se présente comme un prisme d’ un nombre infini de facettes différentes les unes des autres…