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  • L'Agora

    L’Agora était à l’époque grecque classique, aux 5ème et 4ème siècles avant J.-C., la place publique où l’on se rencontrait entre amis, connaissances et personnes de passage, où l’on échangeait, s’entretenait de sujets d’actualité, d’événements relatifs à la vie quodidienne des uns et des autres, où circulaient, se partageaient ou s’opposaient les idées, où se transmettaient les informations, les expériences vécues, les savoirs acquis, les découvertes, des uns et des autres…

    Mais l’Agora était aussi un lieu de convergeance de diverses activités : commerciales, artisanales, d’économie de marché local ou régional.

     

    L’Agora était donc à la fois un centre d’intérêts et un centre culturel et d’idées. Et c’était sur le modèle de l’Agora de l’époque grecque classique, lui-même hérité d’époques bien plus anciennes telles que celle du monde Égéen (Grèce continentale ancienne, Mycènes, Crète, Empire Hittite Anatolie Palestine, Empires Égyptien, Mittanien et Babylonien) de -3000 à -1200 avant JC… Et même encore de bien plus loin, des sociétés humaines de l’âge de pierre du Paléolithique Supérieur, de -40 000 à -10000… C’est donc sur ce modèle que les Grecs des 5ème et 4ème siècle avaient appelé l’Agora, que se sont établies et ont existé depuis l’époque Gréco Romaine jusqu’à nos jours, les sociétés humaines dans leurs activités diverses de marché, d’économie, de culture et d’idées…

     

    Avec l’internet, le numérique et les réseaux sociaux, avec l’« e-commerce » depuis le début du 21ème siècle, c’est une nouvelle Agora qui a vu le jour et a perdu en grande partie le rôle d’école que l’Agora tenait depuis des millénaires…

    Car l’Agora était en quelque sorte « l’école de la vie » n’ayant rien à voir avec l’école des intellectuels et des savants, des universités, des grands courants de philosophie… Et qui n’est pas loin s’en faut l’école du commun des mortels, des gens ordinaires, autant dire de 90 % des humains que nous sommes…

     

    Ainsi « l’école de la vie » est-elle devenue un marché des apparences, des impostures, de l’effet immédiat, où tout un chacun, dans la liberté qu’il se donne (ou plus précisément dont il s’empare) s’exprime, agit, vend, achète, abîme, utilise, jette, consomme, gaspille, salit, détruit… Et n’apprend plus, n’a plus besoin de se souvenir parce que tout est à portée immédiate en quelques clics sur un lien dans un moteur de recherche du Net…

     

    En somme, la « nouvelle Agora » ne s’est pas édifiée comme cela aurait dû être sa vocation, sur le modèle de l’Agora qui avait existé depuis les toutes premières sociétés humaines préhistoriques, puis du monde Égéen et Gréco Romain… Mais a dérivé tout en maintenant, tout en renforçant l’école des intellectuels et des élites dominants, décideurs et possédants, au détriment de 90 % de la population mondiale d’aujourd’hui…

     

    Car « ne nous y trompons pas » : le « meilleur » (le plus confortable, ce qu’ il y a de mieux en matière de culture, de savoirs, et qui exige toujours plus de financement afin d’y accéder) n’est accessible qu’à une minorité – de plus en plus restreinte – de dominants, de décideurs et de possédants… Plus de sept milliards d’humains devant se « contenter » de ce qu’est devenue l’Agora au 21ème siècle : une immense galerie marchande à ciel ouvert en laquelle circulent des milliers de personnes qui ne se regardent plus, ne sont plus que de la clientèle, et, dans le monde du travail, des « valeurs ajustables »…

     

    Mais… Il n’est dit ni écrit, que l’Agora ne retrouvera pas sa vocation, parce que dans les sept milliards d’humains actuels, même si proportionnellement par rapport aux deux milliards de 1920 il y en a moins aujourd’hui, il demeure encore en bon nombre, de personnes de bonne volonté agissantes et s’exprimant dans la manière qu’ont ces personnes de s’ entretenir avec leurs semblables…