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Paroles et Visages - Page 136

  • Jugement ou morale dans le propos

    … Le jugement ou la morale ne sont pas, ne doivent pas être, dans le propos, dans le dit ou l’écrit, de ce que l’on raconte, mais dans le fait même, tel que ce fait est observé, ce fait dont il est témoigné dans sa réalité, dans son authenticité… Encore faut-il que la teneur du propos ou que l’image produite de ce qui a été observé, ne soit pas un propos ou une image « arrangé »…

    En ce sens, le poète, le penseur, le chroniqueur, le témoin de son temps, en son for intérieur convaincu de la « vérité de sa vision des choses », et qui, par mouvement naturel en lui, « arrange » dans le sens où il souhaite être compris… Est un imposteur… Un imposteur qui souvent s’ignore…

     

  • La toilette, jadis ...

    Toilette jadis.jpg

    Sans doute ne se lavait-on tout le corps que le dimanche… À moins que l’on ne se rende aux Bains Publics…

    De nos jours, de deux à trois douches par jour, notamment en été, sans compter le bain en baignoire, les « spa » nécessitant d’avoir une pièce spécialement dédiée (soit dit en passant, un spa chez soi, c’est au minimum 500 euro et souvent autour de 2000 ou plus)… Et toute l’eau que l’on utilise pour les WC, la cuisine, les pelouses, le jardin, le lavage des voitures… Cela fait, pour un habitant d’un pays développé, ne se préoccupant guère de la quantité d’eau utilisée chaque jour, un volume d’environ 150 litres par jour soit 55 mètres cube par an…

    Alors que l’on peut faire sa toilette « complète » avec seulement un grand seau d’eau froide, ou une bassine, ou à l’évier de sa salle de bains, muni d’un gant et d’une savonnette… Comme je dis dans mon jargon «  le museau, les ailes, le zob et les panars » (rire)…

     

    Soit dit en passant, plus de deux milliards d’humains (peut-être trois) se lavent avec l’eau d’un seau ou d’une bassine, tout le corps…En 2023… (Et sont peut-être pour certains, plus propres sur eux que bon nombre de grands consommateurs d’eau des pays développés)…

     

  • Qu'y-a-t-il de "scientifique" dans l'astrologie ?

    … Selon un sondage IFOP, 41 à 45 % des Français et des Françaises (tous milieux sociaux et culturels confondus ) croient en l’explication des caractères, et de ce qui nous arrive chaque jour, par les signes astrologiques…

    Et, entre les lignes de la main, la sorcellerie, les prédictions des voyant(e)s, la numérologie, la cartomancie, tout cela globalement entre 23 et 40 % ; le pire est la sorcellerie : de 28 à 40 %…

    … Lorsque deux chiens se rencontrent, ils se « sentent le derrière » ce qui peut être interprété comme un échange de « civilités » (identité, personnalité si l’on veut, de l’un et de l’autre, par l’odeur intime et particulière de l’un et de l’autre)…

    Lorsque deux humains se rencontrent et font connaissance, assez souvent au bout de cinq minutes, l’une des premières questions que pose l’un à l’autre est « de quel signe es-tu ? », à la suite de quoi l’un et l’autre se transmettent leurs horoscopes respectifs…

    Qui, croyant en l’explication des caractères et de ce qui nous arrive chaque jour, par l’astrologie, peut me dire en quoi la position des planètes, des étoiles, des constellations, au jour et à l’heure de notre naissance en l’une des douze parties du zodiaque portant chacune le nom de verseau, poissons, taureau, gémeaux etc. … Peut -elle avoir quelque influence, ou emprise, sur ce qui nous arrive tel ou tel jour, semaine ou mois de notre vie ?

    Qu’y-a-t-il de « scientifique » dans la l’astrologie ?

    Les religions, d’ailleurs, dont je ne suis d’aucune et me sens très éloigné, en particulier le catholiscisme, le protestantisme et leurs branches diverses, et l’Islam ; rejettent et condamnent la sorcellerie, l’ésotérisme, la voyance, les gourous, l’horoscope, l’occultisme… (C’est l’un des seuls « points de concordance » que les religions ont avec mon athéïsme, avec mon éloignement des religions, ma proximité de l’explication scientifique en toutes choses de ce monde et de l’univers)…

     

     

  • La bêtise, l'intelligence

    « Quand la bêtise gouverne, l’intelligence est un délit » [ Henry de Montherlant dans « Le treizième César ]

    Mais, lorsque l’intelligence se fait arrogante, méprisante, qu’elle fait étalage de sa supériorité, de ses connaissances, de sa vision élitiste de la société, qu’elle se fait communauté d’élus et de préemptés, qu’elle se met au service des puissants, des dominants et des possédants … Tout cela, d’ailleurs, en faisant semblant de ne point le montrer… Elle n’est alors plus dans sa vocation qui est celle de la transmission, du partage, du témoignage, de la main tendue, du regard porté sur celui ou celle qui ne sait pas, n’a pas, parce qu’il ou elle a été retenu dans l’ombre et conditionné à être retenu dans l’ombre…

    Et, à propos de l’Art, on peut dire de l’Art sous toutes ses formes et de toutes ses factures, que lorsque l’Art se fait jardin d’agrément qui plaît au regard de tous, qui enchante, qui émerveille… Mais ne questionne jamais, ne dérange jamais… Il n’est alors plus dans sa vocation qui est celle de donner un coup de hache sur la mer gelée, cette mer gelée autant en nous qu’en les autres autour de nous ; cette mer gelée qui est celle des obscurantismes, celle de toutes les violences de ses mouvements et de ses courants, celle de tous les paysages pétrifiés dont les vagues rocheuses déchirées sont si hautes qu’elles ne laissent apparaître que des écharpes de ciel…

     

    Cela dit, Henry de Montherlant né le 20 avril 1895, mort le 21 septembre 1972, romancier, essayiste et dramaturge Français, auteur de 70 ouvrages (dont Les Jeunes Filles) et de pièces de théâtre (dont La Reine Morte)… N’est pas, de nos jours, « très vintage »… (rire)… Et, soit dit en passant, de même en est-il, de nos jours, de « pas très vintage », de bon nombre d’auteurs, écrivains, comédiens, artistes, intellectuels, philosophes, du 20ème siècle…

     

     

  • Que dire de la pensée anarchiste ?

    La pensée anarchiste en général et dans ses différents courants fait l’objet d’une réaction très largement et très communément répandue, qui consiste à ne voir dans l’anarchie et dans les mouvements anarchistes qu’une forme de révolte qui témoigne d’un refus de l’ordre établi, déconsidérée, caricaturée, décrédibilisée, ou encore, souvent ignorée…

    Une autre réaction, tout aussi commune, consiste à voir dans l’anarchie une menace mettant en péril les valeurs sociales sans lesquelles les hommes et les femmes ne seraient plus protégés de la violence des autres et de leur propre violence…

    L’anarchie est aussi associée à l’idée de désordre.

    Il faut dire parce qu’il en est ainsi depuis le début de l’Histoire (du temps des premières sociétés humaines), que bon nombre de mouvements et de courants anarchistes sont ceux de gens qui se définissent anarchistes mais qui, par leurs comportements, par les violences qu’ils exercent, contribuent à entretenir l’image que les gens, communément, se font de l’anarchie…

    Cette forme de révolte qui témoigne d’un refus de l’ordre établi, des convenances, de la morale référente, et qui s’exerce dans la violence, dans la destruction de ce qui symbolise et représente le Pouvoir et l’Autorité… N’offre pas à l’Homme (les femmes et les hommes de ce monde), de perspective, d’avenir, et ne procède pas d’un « destin » ou d’un « projet » pour l’Homme…

    Cette forme de révolte n’est pas « de la pensée anarchiste » car où dans cette révolte est la résistance à ce qui demeure figé en nous dont nous ne pouvons nous libérer ?…

    Et au-delà de la « pensée unique » (souvent inique il faut dire), où et comment se situe dans notre esprit, l’idée de la délivrance de la pression plusieurs fois millénaire, de quelque transcendance que ce soit (de ce qui s’élève au dessus du monde sensible, perceptible et intelligible, par la religion, par le spiritualisme, par l’occultisme, par les idéologies ) ? … Où et comment se situe en nous l’idée d’une libération de toute servitude, autrement que dans la violence ?

    Car c’est bien de cela qu’il s’agit, dans la pensée anarchiste (dans son « essence » même, dans sa « vérité » (si l’on peut dire), dans son authenticité, dans son « projet ») :

    L’affirmation de notre condition humaine en tant qu’être unique et différent des autres, sans la pesanteur de toute transcendance, sans le joug des servitudes, sans la pression de ce qui est figé en nous et dont nous dépendons, aussi élevée que soit notre pensée, aussi choisis les comportements que nous adoptons qui ne sont pas dans le sens commun, dans le sens de ce qu’il faut être ou paraître…