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Paroles et Visages - Page 137

  • Petit, puis "un peu plus grand" ...

    … Parfois tu comprends de travers ce qu’il t’est demandé de faire, et ça, en face de ces gens incontournables et compétents que sont des spécialistes en leur domaine et dont tu dois suivre les prescriptions, ça passe mal… Et ils te le font comprendre par le ton qu’ils emploient, assez cinglant, afin que tu conformes à ce qu’il t’est demandé de faire, et que tu n’as pas immédiatement compris ou que tu as mal interprété…

    C’est ce qui peut être constaté et vécu, en particulier dans le milieu médical et hospitalier lors d’examens et de traitements…

    De toute manière en quelque domaine que ce soit, médical ou autre, il est de ces personnes incontournables et compétentes avec lesquelles le contact sera plus facile, plus aisé qu’avec d’autres…

    C’est, il faut bien le dire parce que c’est la réalité, la dureté du monde et de la relation humaine qui est la norme…

    L’écoute, la gentillesse, la considération, la bienveillance… Dans l’authenticité, sans fioritures et sans « trompe-l’œil »… C’est l’exception… Mais ça existe et il faut le savoir et être en mesure de l’apprécier…

    Petit, tu fus le très proche témoin, en revenant de l’école, dans un pays en guerre, de l’éclatement d’une grenade dans un garage où travaillaient des gens qui n’avaient pas payé tribut à la bande de rebelles qui sévissait dans le coin et avaient mené une expédition punitive contre les gens de ce garage…

    Le tympan endommagé, désormais d’une oreille tu continuais à entendre, mais pour comprendre, ça c’est une autre affaire ! (La voix humaine dans toutes ses nuances de tons se situe en grande partie dans la gamme des graves et, au tracé qui ressort après audiométrie, pour cette oreille là, « un peu faible par rapport à l’autre », la ligne qui suit d’abord une trajectoire à peu près droite, plonge brusquement vers le bas, ce qui est signe de traumatisme subi)… C’est un spécialiste médecin de l’audition qui t’as expliqué cela dans le détail…

    Petit, tu étais en outre, déjà, un personnage atypique, « pas trop dans le profil de la norme » on va dire… Souvent « dans la lune » comme on dit, et donc, parfois, ne réagissant pas dans l’immédiat selon ce qu’il t’était demandé de faire…

    Tu me fais penser à la chanson de Jean Ferrat « Petit » (assurément je le confie ici, ma chanson préférée de Jean Ferrat) dont je reproduis le texte en entier :



     

    Petit, mon dangereux pirate, les pieds nus dans le caniveau

    Mon matelot qui carapate après tes voiliers, tes vaisseaux

    Mon amateur de confitures, je pourrais ronchonner

    Bientôt réglementer tes aventures, mettre du lest à tes bateaux

     

    Petit, mon voyou, mon apache, mon amoureux du fil de l'eau
    Je pourrais friser ma moustache et t'inviter dans mon bureau

    Petit, qui sur les bancs d'l'école, a toujours l'air d'un étranger
    Qui comprends pas le protocole, la bête noire du surgé
    Le blâmé du conseil de classe, celui qui saura pas nager
    Dans la société des rapaces et des gangsters autorisés

    Petit, mon malheureux potache, mon amoureux du fil de l'eau
    Je pourrais friser ma moustache et te reprocher tes zéros

    Petit, mon dangereux gauchiste, mon enragé, mon anarcho
    Qui me trouve trop légaliste et pour tout dire un peu coco
    Qui trouve nos combats fadasses, qui voudrait détruire illico
    Les injustices dégueulasses en embauchant le sirocco

    Petit, mon voyou, mon apache, mon amoureux du fil de l'eau
    Je pourrais friser ma moustache, je pourrais freiner ton galop

    Oui mais quand j'pense à tes Socrate, à tes cornacs, à tes mentors
    Y'a de quoi me couper les pattes, y'a pas d'quoi jouer les cadors
    C'est vrai qu'elle a triste figure, cette planete où nous vivons
    Ça pue la haine et la torture, la guerre et la bombe à neutrons

    Ah, vivre un monde un peu moins vache
    Un peu plus libre, un peu plus beau
    Petit, mon voyou, mon apache, mon amoureux du fil de l'eau.

     

  • L'air du temps

    … L’air du temps, celui d’aujourd’hui, depuis le commencement du siècle présent, n’est plus empli de la préoccupation de l’avenir, de la raison, de la justice, de l’universel, de la liberté… De ces valeurs qui nous viennent de notre histoire enracinée de pensée grecque…

    Dans le règne désormais, qui s’étend à toute la planète, de la marchandisation des biens, des services et pour ainsi dire de la vie humaine et animale ; des technosciences et des opinions publiques changeantes qui s’invitent via internet au vu et au su de tout le monde… Disparaît l’humain, remplacé par la machine… Ou – dans mon « jargon »- « l’ humanuscule » (une sorte de nouveau consommateur-client-abonné-profilé »)…

    Retrouver – si l’on peut encore y parvenir – la conscience éclairée de notre Histoire, mais sans nostalgie de ce qui fut, n’est plus et ne sera plus ; sans repentir de ce qu’ont fait nos prédécesseurs et qu’aujourd’hui nous réprouvons, mais aussi sans oubli parce que ce qui a été fait ne peut être « rayé de la carte de l’Histoire »… C’est en quelque sorte, peut-être pas « refonder ou repenser le monde » mais « porter un regard ouvert sur ce monde dans lequel nous entrons, qui n’est plus le même et qui néanmoins, sera toujours fait d’humains…



  • Tous les matins se lève l'étoile du jour

    Les uns se taisent ou crient, les autres moralisent ou professent…

    Gigantesque ballet d'extravagances, d'outrecuidances, de conciliabulles et de concepts dérisoires…

    Nuits de courts et longs métrages tous aussi bruissants, tout aussi bouillonnants…

    Murs ripolinés et pelliculés d'images sacralisées…

    Créneaux tout en haut des forteresses d'ignominie d'où sont jetés tous les traits des puissants guerriers défendant leurs murs et leurs coffres forts…

    Regards qui ont plus de concupiscence que de flamme…

    Silence des pantoufles plus dangereux encore que le bruit des bottes…

    Fil de la pelote qui ne sera jamais entièrement déroulé et dont les nœuds ne seront pas défaits…

    Et tous ces ordres établis qui ont leurs défenseurs et leurs réfractaires mais ne sont que des espaces sous surveillance aménagés en galeries marchandes…

    Tous les matins vient l'étoile du jour mais personne ne sait dessiner l'aurore…

     

     

  • L'ami de tout le monde ?

    … Certainement pas, loin s’en faut !

    Déjà les « amis » sur Facebook et les « followers » - ou abonnés – sur Twitter, sur Instagram, sur Tik Tok et autres réseaux sociaux, par dizaines ou par centaines… Censés te visiter, réagir à ce que tu produis… Ne sont-ils en réalité que des personnes que, probablement, tu ne rencontreras jamais, hormis celles de ces personnes de ta famille, de tes relations (dans la vie et au quotidien réels) qui, elles aussi, sont visibles sur des réseaux sociaux… Et d’aventure – peut-être un jour – des personnes que tu pourrais à l’occasion rencontrer « en vrai »…

    Encore faut-il faire la différence (oui, il y a bien une différence) entre les personnes – amies ou seulement de connaissance épisodique – dont tu connais le visage, le nom et le prénom, que tu situes, dont tu sais à quoi elles ressemblent, de quoi en gros elles sont faites (de caractère, de ce que tu peux savoir à leur sujet)… Et les personnes qui apparaissent, te sont visibles et lisibles, avec lesquelles tu échanges, mais dont tu ne connais ni le visage ni le nom et le prénom, même en consultant le profil que ces personnes mettent en ligne lorsqu’elles s’inscrivent sur Facebook, Twitter, Instangram… Ce qui est généralement le cas sur les forums de discussion et d’échanges où les membres inscrits apparaissent dans les listes, dans les fils de discussion, sous des pseudos du genre « Sandinou, Papacoz, Krapounet, Maminette, Mélusine, Séraphine, Granny, Enzo, Patapom... », et sous des avatars, petites icônes ou images les représentant…

    Pour moi, ces « Sandinou, Maminette, Papacoz et autres » sont des entités (autrement dit des fantômes) même si ces entités sont bien en réalité des êtres humains (quoique, avec l’intelligence artificielle, les robots, les faux personnages…)

    Est-ce qu’une entité (un Papacoz, une Séraphine, un Granny) avec pour avatar un petit chat, un personnage de manga, ou une rose en forme de cœur… Peut être un ami ?

    Et quel est l’intérêt, quelle est la finalité, d’une relation qui s’établit entre des gens qui, les uns et les autres, réciproquement, ne seront jamais à quoi ressemble d’autre ?

    Il faut dire aussi, que, dans un forum ou sur des réseaux sociaux, lorsqu’une personne n’apparaissant que sous un avatar et un pseudo, te malmène, te tacle, te conteste, te « cherche des poux »… C’est bien moins supportable que si une « vraie personne » dont tu vois le visage, dont tu sais qui elle est, te critique, t’exprime son désaccord…

    En général pour ne pas dire quasi systématiquement, un Papacoz, une Séraphine, une Maminette qui me « cherche des poux » ou qui me conteste un peu trop lapidairement, je rue dans les brancards » !



  • La différence

    … Peu fréquentes sont les personnes dans ton cercle de relations, d’une sensibilité, d’une culture, d’un mode de vie, d’habitudes, de caractère, de comportements, d’activités… Tout cela différent, voire très différent de ce que tu es, de sensibilité, de culture, etc. … Avec lesquelles tu peux arriver à communiquer, avec lequelles tu peux entretenir une relation…

    Toutes ces personnes, quasiment toutes, en effet, te perçoivent selon l’idée qu’elles se font de toi, autant dire qu’elles ne savent rien, presque rien de ce tu es vraiment, et s’en préoccupent d’ailleurs fort peu…

    Par exemple dans un fil de discussion sur un forum où tu interviens à ta manière qui est la tienne et qui « tranche » par rapport à ce qui est exprimé par les autres dans le fil de discussion ; un tel réagit ainsi « toujours aussi défiant, aussi rationaliste, aussi scientifique, aussi détaillé, aussi prolixe dans tes réponses, dans tes messages, dans les textes que tu produis »… Ou encore – ce qui est loin de correspondre au personnage sensible que tu es, tu te vois qualifié de prosaïque, de matérialiste, de trop terre-à-terre, en réaction de ta part à un « joli poème » sur le thème du printemps…

    Bon c’est vrai : les « jolis poèmes bien à l’eau de rose, que bon nombre de membres du forum en question, acclament de « petits queucœurs rourouges »… C’est « pas trop ton genre ou ton style »…

    La langue bien tendue, il faudrait lécher ce qui reste de la crème au chocolat dans le fond de l’assiette… Ou, quitte à se gaver de lichettes de pain, nettoyer à fond l’assiette du reste de sauce refroidie… Eh bien non, c’est pas non plus ton genre…

    D’ailleurs… Qu’est-ce qui est « ton genre » ?