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Paroles et Visages - Page 11

  • Grand débat public sur LCI de 21h à 23h 45 jeudi 18 septembre 2025

    De ce grand débat public je retiens ceci :

    Tous les invités, ont chacun mis en avant les dysfonctionnements, les défauts et les problèmes qui fracturent la société française – certains il est vrai plus que d’autres-, ont critiqué les différentes politiques et gouvernements qui se sont succédés en France depuis 50 ans ; tous ont chacun fait part de vérités, de réalités notamment de ce qu’est pour des millions de Français, la vie au quotidien ; les difficultés, les aberrations, auxquelles doivent faire face les entreprises dans notre pays ; les inégalités sociales, la question de la fiscalité jugée trop avantageuse pour les ultra riches mais « confiscatoire » pour les « classes moyennes aisées » et les riches qui ne sont pas pour autant des milliardaires ; le fait – accru depuis 2017- que beaucoup d’entreprises établies dans les régions françaises ont multiplié leurs filiales dans des pays étrangers dits « émergeants » où le coût du travail est plus bas qu’en France… (En matière de filiales à l’étranger, les entreprises françaises sont championnes du monde)…

     

    Fut également évoqué le manque de perspective à long terme – sur 20, 30 ans – et l’immobilisme d’une vue à court terme axée sur le profit et sur l’efficacité, la rentabilité immédiates…

     

    Et les aberrations, les défauts d’un système de protection et d’aides sociales qui à l’origine tel qu’il avait été conçu à la fin des années 1940, devait être le meilleur au monde mais qui s’est délité par manque d’encadrement, par une gestion mal adaptée notamment à partir des « années Giscard et Mitterand »…

     

    L’argent de la TVA – impôt auquel sont soumis tous les consommateurs riches et pauvres- servait jadis à financer à 90 % le système de protection et d’aide sociale ainsi que le fonctionnement des services publics dont tout le monde a besoin… Mais aujourd’hui ce n’est plus 90 % mais plutôt proche d’à peine 20 ou 30 %… Où va donc l’argent, quel usage en fait-on ? Nul ne le sait – sauf ceux qui savent et n’en parlent jamais parce qu’ils en profitent indûment et abusivement sans vergogne au détriment du plus grand nombre…

     

    La réalité dans tout cela, qui a été évoqué et a fait l’objet de débat contradictoire (et construit dans le dialogue sans violence) c’est que la société française aujourd’hui est bien plus diversifiée, bien plus complexe qu’elle ne l’était en 1950 ou en 1960, que ce qu’il y a de bon, de positif, d’heureux, de mieux « s’est accru sans pour autant avoir été rendu visible » (les médias « y sont pour quelque chose dans la vision du catastrophisme et du délitement) ; que ce qu’il y a de mauvais, de négatif, de pire « s’est aussi accru, amplifié par les médias certes, mais bien réel, bien visible au quotidien dans la vie des Français »…

     

    De tous les régimes politiques, de gouvernement, de systèmes économiques et sociaux qui existent sur Terre, les seuls qui soient vraiment à rejeter, à bannir et nuisibles à l’humanité à 100 %, sont :

    -Le régime Poutinien en Russie

    -La dictature de l’Islam et de la Charia… Il n’y a rien, rien de rien de « bon » dans chacun de ces deux régimes…

     

    Le drame, c’est que dans « l’orbite » du régime Poutinien gravitent les autres régimes similaires « en astres selon chacun leur orbite et reliés ensemble » - Chinois, Nord Coréen, Mollah-Iranien et Africains non démocratiques…

    Et qu’en parallèle évolue l’« orbite » du Trumpisme qui, sous couvert de la défense de la civilisation occidentale, du conservatisme et des valeurs chrétiennes, sanctifie, organise la Loi du plus fort…

    Et « qu’en embuscade le couteau entre les dents » se tiennent sortant de l’ombre les combattants de l’ordre islamique…

     

     

  • Au vu de cette carte

    Islam.jpg

    Je vous laisse « apprécier » la « différence » qu’il y a entre le tout petit point rouge sur cette carte, d’une part…

    Et… L’immensité du vert foncé sur cette même carte, d’autre part…

    Et… À ce vert foncé si l’on ajoute le vert clair, le vert-jaune et le jaune… Cela fait vraiment, incontestablement, indéniablement…Un très vaste empire islamiste colonialiste…

    Soit dit en passant, l’Allemagne, les Pays Bas, la Belgique, la France, la Bosnie Herzégovine et une partie des Balkans dont la Bulgarie, sont en jaune…

    Ah, ce colonialisme sioniste tant décrié, tant honni, tant vitupéré et qui fait l’objet de tant de haine ! Une haine qui, si l’on la mettait en couleur – par exemple en violet foncé comme le niveau maximum des ouragans- couvrirait sur cette planète un espace encore plus vaste que le vert foncé augmenté du vert clair, du vert jaune et du jaune…

    « Il faut croire » que le colonialisme islamiste sur cette Terre « n’est pas un problème »…

    Cela dit tous les colonialismes – de quelque obédience, pays ou peuples qu’ils soient – et du plus petit au plus grand, sont des verrues sur l’épiderme du grand corps qu’est la Terre peuplée de 8 milliards d’humains… À cette différence près que la « petite verrue rouge » sur la carte n’occupe pas même 2 millimètres carrés sur la peau du grand corps de la Terre, alors que pour la verrue vert foncé, il s’agit plutôt d’une croûte purulente qui recouvre le grand corps de la Terre, de la moitié du visage en passant par le cou, la poitrine et le ventre jusque en partie le long des deux jambes et des pieds …

    Allez, « bienvenue au couscous de l’amitié avec nos amis Mohamed et Fatma… Mais… Pas au falafal, au chawarna et à la carpe farcie de l’amitié avec nos si décriés et si honnis Yehuda, Noam et Sarah »…

     

     

  • Comment je suis devenu conseiller clientèle à la poste de Bruyères dans les Vosges

    C’était durant l’été de 1989, en rentrant de mon congé estival de 3 semaines l’inspecteur Monsieur Glath – un Alsacien issu de famille modeste- me propose ce poste de conseiller financier – qui n’existait pas – à la poste de Bruyères ; monsieur Glath avait convaincu le Receveur monsieur Blaise de la création pour le bureau de Bruyères, d’un poste de conseiller financier.

    Le receveur monsieur Blaise avait été d’autant plus convaincu que je prenne ce poste du fait de mes erreurs de caisse très fréquentes au guichet – c’était son gros souci, sa grande préoccupation… Il faut dire que mes erreurs de caisse étaient de l’ordre parfois de plusieurs centaines de francs ; et monsieur Blaise m’avait menacé de me placer à l’arrière pour des travaux de tri et d’activités ne nécessitant pas de manipuler de l’argent et cela selon un horaire de travail qui ne me convenait pas du tout – de midi à 19h tous les jours sauf le samedi…

    D’autre part depuis déjà plusieurs années à l’époque, de 1984 à 1989, périodiquement losqu’il y avait des formations – à Saint Dié ou à Epinal ou même Nancy, je me portais toujours volontaire « parce que ça me changeait de la routine quotidienne du guichet et des services du courrier et de la cabine financière » … C’est ainsi que peu à peu j’avais fini par acquérir quelques compétences en matière d’opérations financières « spéciales » (Assurance vie épargne, actions, obligations, produits financiers, placements) et de « développement commercial » de la poste qui, à cette époque « essayait de singer les banques » question « placements » (rire)…

    Ce monsieur Blaise, notre Nième Receveur depuis 1976 était un homme corpulent, peu sympathique, « à cheval sur la qualité du tri notamment des paquets » (il effectuait ponctuellement des vérifications dans les sacs postaux du départ du soir)… Personne ne pouvait le « piffer », je lui avais donné pour surnom « Firmin le Bougon »…

    Néanmoins Glath, l’inspecteur « avait eu une idée géniale » à laquelle Blaise avait tout de suite adhéré : pour être sûr que j’accepte d’être conseiller financier- à l’époque il faut dire que ce n’était pas, ce poste, à temps complet toute la journée mais seulement 3h par jour – il avait été décidé que ma prise de service serait à 6h 15 tous les matins, que jusqu’à 8h 30 je participais aux travaux liés au courrier – arrivée des sacs, tri et inscription des recommandés, ou distribution et tenue des boîtes postales avec livraison des colis aux clients des boîtes postales venant récupérer leur courrier – et, que de 9h jusqu’à 13h, je faisais conseiller financier soit en tournée avec des facteurs soit en recevant des clients dans mon bureau … Sur la feuille de présence c’était marqué « Guy Sembic COFI 6h 15-13h… et après 13h « activités extérieures » (lesquelles activités étant alors à l’époque « tout à fait exceptionnelles »… De telle sorte que j’avais tous mes après-midi libres – ce qui me convenait au mieux…

    Fini la hantise des erreurs de caisse autant pour moi que pour monsieur Blaise, et il faut dire aussi que durant les premières années – jusque 1993 et même 1994 – le « boulot » m’enchantait parce que je « voyais du monde, je partais certains jours avec un facteur, je me rendais chez des gens qui « me faisaient (certains et certaines) des confidences…

     

    Les deux dernières années au guichet, ça avait été la galère : pas une seule semaine sans une grosse erreur de caisse ( un long temps de vérification et de recherche à chaque fois) … On tolérait 5 francs d’erreur de caisse – en excédent ou en déficit – et quand j’avais entre 10 et 50 francs d’erreur je « trafiquais la sous caisse » (c’est à dire que je m’arrangeais pour que le sous total des opérations de guichet en fin de vacation corresponde au total de la sous-caisse : pour cela il me suffisait par exemple d’inscrire tel nombre « arrangé » de tels timbres dans la sous-caisse afin que « ça tombe à peu près pile » )…

    Sauf que, y avait le risque qu’un jour ou l’autre, débarque la « Das Reich » (l’équipe des inspecteurs chargés de vérifier les comptes des bureaux)… Et la « Das Reich » épluchait en détail toutes les sous-caisses… On avait chacun la nôtre, identifiée et personnalisée par un « petit insecte règlementaire » (l’expression est de moi) inséré dans un boîtier de fermeturte de la sous-caisse (l’ »insecte » étant un bout de plastique blanc avec au bout 2 crochets sur lequel on voyait inscrit un nombre de 4 chiffres rouges)…

    Par chance j’ai jamais eu la « Das Reich » pour vérifier ma sous-caisse…

     

    Après Blaise on a eu Soyeux qui lui, détestait que je circule en vélo pour me rendre au bureau ou rendre visite à domicile à mes clients… Je désobéïssais, plaçant ma sacoche de conseiller sur le porte bagage du vélo, avec des pinces au pantalon, empruntant depuis chez moi des parcours détournés à travers la forêt et la montagne sur 10 kilomètres, et, arrivé à Bruyères je passais par des arrières de la ville de chemins étroits,puis garais mon vélo accroché à un lampadaire dans un recoin isolé… Et arrivais « frais comme un gardon » à la Poste (rire)…

    Et quand y’avait des formations et des réunions à Epinal ou à Saint Dié, je m’y rendais en vélo trente kilomètres aller et autant retour…

     

    C’était pas un cadeau ce Soyeux ! « très système/système » qu’il était ! Il avait été hyper furax quand j’ai participé à la grande grève des postiers des Vosges en 1995 et que pour finir après trois semaines de grève j’étais de tous les postiers du secteur de Bruyères, avec un autre aussi déterminé que moi, le seul à être encore en grève… « Tu te rends pas compte, Guy, qu’est-ce qu’ils vont penser tes clients ? » qu’il me martelait le Soyeux !

     

    Je faisais surtout des ouvertures de compte, CCP livrets Epargne Logement Livret Populaire, et à la limite des placements Assurance vie épargne « des plus sûrs » - quoique j’invitais à bien lire dans le détail les notices et en expliquant les « sous -entendus » ainsi que « ce qu’il fallait lire entre les lignes » … Et en ce sens j’étais « très bon » en encours et fidélisation de la clientèle…

    Mais en revanche en ce qui concernait les « produits » financiers et de placement des « campagnes Harpon » là, mes résultats étaient loin d’être « probants » et même parfois « assez médiocres » (je me foutais royalement du « commissionnement » qui était la priorité de certains de mes autres collègues conseillers du Groupement)…

    Parfois il m’arrivait de « faire venir à la Poste » des fidèles de banques, à réussir à leur faire prendre un compte à la Poste… Et j’avais, à proximité de mon bureau -vitré- à chacun des 2 guichets, mes « deux petites fées » Marie José et Françoise que j’adorais…

     

     

  • Le zéro de conduite de la classe

    Toi l’ingérable

    L’âne qui avance pas

    Le renégat le révolté le trublion

    Qui fait jamais trop dans la dentelle

    Celui qu’il faut sans cesser policer modérer

    Recadrer

    Le zéro de conduite de la classe

    La bête noire du Surgé

    Le qui pisse contre les platanes

    Qui marche jamais trop droit

    Toujours entre deux vélléïtés

    Le cheval rétif

    Qu’obéït jamais au doigt et à l’œil

    Mais qui…

    Le poing levé

    Un bras d’honneur à s’en bleuir le creux du coude

    Qui s’insurge contre toutes les hypocrisies

    Les plus crasses comme celles mine de rien

    A néanmoins un cœur une âme

    Grand comme un cosmos

    Qui laisse tout au long du chemin qu’il parcourt

    Un pas qu’il fait après l’autre

    Du lever au coucher du soleil

    Et même sous la lune cachée par les nuages

    Des traces et des petits cailloux à n’en plus finir

    Quand tu disparaîtras de cette Terre

    Plus personne parmi tes proches et tes connaissances

    Certains de tes proches les plus proches notamment

    Ne pourra te faire ce regard ce geste qui te police te modère te cadre

    Te faire toutes ces observations coup de baguette

    Au moindre petit pétou de traviole

    Que tu laisses fuser du trou de bale de ta pomme

    Qui ressemble à aucune autre pomme sur cette Terre

    Et dans la grande nuit dont personne ne revient

    A jamais envolé au loin

    Qu’on te voit voler d’un vol que tu ne verras plus

    Ou qu’on ne te voit pas voler mais là d’avance tu t’en fous

    T’auras au moins gagné ça

    Plus d’œil plus de regard plus de mot qui te coup-de-baguette

    Qui te cadre qui te modère qui te police

    En disparaissant de cette Terre

     

     

  • Quelques autres figures emblématiques d'usagers-clients de la Poste, de 1976 à 1999

    L’on disait, avant que la Poste « Pététique » ne devienne la Poste « financière et commerciale » donc avant 1991… « Les usagers » de la Poste »… Puis passé 1991 on a dit « la clientèle, les clients »…

     

    Voici donc « quelques figures emblématiques » d’usagers, puis de clients, de la Poste de Bruyères dans les Vosges…

     

    - Mercredi jour de marché et de très grande affluence aux 2 guichets, vers 11h 30 arrivait le marchand de poissons – en blouse bleue – pour « passer un coup de fil » : je ne vous dis pas, à chacune de ses apparitions, l’odeur de « poisson pourri » (d’amoniaque) qui envahissait toute la salle du public et les guichets, je revois encore Claudette Louis au guichet 2 se boucher le nez, ou Fabienne Marchal la jeune auxiliaire chic et classe dans sa jolie robe qui « manquait de se trouver mal »…

     

    - Un jour que je remplaçais Claudette Louis au « Petit Guichet » je vois arriver une dame assez « plantureuse », visage bouffi cheveux en bataille, mal fagotée, d’une cinquantaine d’années… Qui me demande « Passez moi le 7 à Passavant »…

    J’ouvre des yeux gros comme des soucoupes, ignorant totalement que certaines régions de la ruralité française à l’époque – on était en 1976- n’étaient pas reliées au réseau automatique (je venais de Paris et « j’atterrissais » à Bruyères)…

    Il me fallut tourner la manivelle d’un téléphone noir ancien modèle afin de joindre un central et demander à une opératrice ce 7 à Passavant (une commune de la ruralité dans la Haute Saône)…

     

    -Un autre jour j’étais au guichet 1, vers 15h, arrive monsieur Deschaseaux grand patron de l’ONF de Bruyères, un personnage « assez antipathique », corpulent, arrogant, autoritaire (jamais le mondre sourire, un regard glacial)… Venant récupérer un paquet qui lui avait été adressé, mis en instance au bureau de poste. À ce moment là, il y avait grande affluence devant chacun des 2 guichets, une queue de 8 à 10 personnes…

    Je me rends à pas rapides vers la petite pièce au fond servant de dépôt des paquets sur des étagères, monsieur Dechaseaux m’avait dit que le paquet était plat, qu’il venait du « Livre de Paris », je le repère, inséré dans une énorme pile d’autres paquets, et « manque de bol », en essayant de l’attraper, je fais tomber toute la pile et « vlan » le paquet de monsieur Deschaseaux effectue un vol plané et vient atterrir brutalement sur le carrelage dans un grand bruit de claquement sec… Les gens dans la file d’attente ont tous vu et entendu le paquet claquer au sol, et monsieur Deschaseaux furieux s’est écrié «  voilà un livre que j’ai payé la peau des fesses c’est une honte de voir comme vous le traitez ! »

     

    -L’ONF ayant une boîte postale, c’était chaque jour « Trompe la Mort » - c’est ainsi que nous le surnommions- un grand type de visage sec et sombre, toujours vêtu d’une gabardine noire qui devait dater des années 1940, qui venait prendre le courrier de la boîte postale de l’ONF, il enfournait le tout dans une vieille serviette en cuir très usée, jamais nous n’avions vu une seule fois ce type sourire, il était « triste comme la mort » d’où le surnom dont nous l’avions gratifié…

     

    -Il y avait aussi la secrétaire des Papeteries Mougeot, une jeune femme, qui ne souriait jamais, ne décrochait pas un mot ni bonjour ni merci, que tous et toutes à la Poste s’accordaient à dire d’elle que c’était « une porte de prison », c’est elle qui venait pour le courrier – très volumineux et avec jusqu’à une dizaine de colis – déposé dans l’une des plus grandes cases des boîtes postales, elle mettait les lettres dans un cartable usagé et effectuait plusieurs aller-retour afin de charger les colis dans la camionnette des Papeteries Mougeot…

    De tout le personnel de la Poste j’étais le seul à avoir droit à un sourire de sa part, le seul à ne pas la dénigrer, à tel point que les autres se moquaient de moi en disant « v’la la copine à Guy »…

     

    -Jean Luc Hollard, un célibataire très esseulé, disgrâcié et déconsidéré des Bruyérois, qui avait eu une enfance difficile sous l’autorité d’une mère l’ayant « mené à la dure » ; dont on disait à Bruyères – notamment les « mauvaises langues » (mais pas seulement) – qu’il était « riche et radin » et qu’il avait hérité d’un confortable patrimoine immobilier (des immeubles dans une rue de Rambervillers localité voisine de Bruyères de 20km)… Il tenait à l’angle de la rue Abel Ferry et de la rue Jules Ferry en face du « Globe » (un café restaurant) un commerce de « mercerie bazar » qui avait la particularité de ne recevoir que très peu de clients, de telle sorte que Jean Luc Hollard, toute la journée, « arpentait de long en large » l’intérieur de son magazin, ou bien se tenait durant des heures debout, dehors, devant l’entrée du « bazar », regardant et observant les gens passer – personne ne lui disait bonjour…

    Du temps où j’étais conseiller financier clientèle à la poste de Bruyères, du 2 octobre 1989 au 12 janvier 1999, il m’arrivait de lui rendre visite dans son magazin, non pas forcément pour lui proposer un « placement » mais pour lui « tenir compagnie » un moment… Il m’expliquait qu’il tenait son commerce, essentiellement (du fait de sa « position stratégique » en plein centre de Bruyères) afin de « voir passer du monde »… « Sans en avoir l’air de rien » - il était toujours très modestement vêtu sans la moindre originalité et superflu – il connaissait tout le monde à Bruyères, « savait tout » sur chacun -notamment les autres commerçants, et beaucoup d’habitants de Bruyères…

    Il faisait partie de la fanfare municipale et à tous les défilés de célébration 11 novembre, libération de Bruyères en 1944, etc. … On le voyait en tenue de pompier jouant de la clarinette…

    J’avais avec lui durant chaque fois plus d’une heure, de « grandes conversations » et je réalisais que ce personnage si déconsidéré de ses concitoyens, était très cultivé – littérature, sciences, histoire, musique, connaissance du monde…

    On disait de lui qu’il était « radin » mais en fait, il n’avait pas de besoins particuliers, il vivait sa vie tout simplement, au jour le jour, sans projets…

    En matière de connaissance de la vie de chacun à Bruyères, « il en savait plus que moi qui, en tant que conseiller clientèle à la poste, « recueillait quelques confidences »… Mais autant lui que moi, nous « gardions pour nous » ce que nous savions ou avions appris, des uns et des autres dans cette « bonne ville de Bruyères »…

     

    - Abel, encore… « Ce pauvre Abel »… Un célibataire, dans les années 1980, d’une quarantaine – cinquantaine d’années, vivant lui aussi très esseulé, qui venait tous les matins à la « Renaissance » (un café en face de la Poste) s’accouder au comptoir et boire un demi de bière…

    Avant le 11 janvier 1982 quand la Poste se trouvait 11 rue Général De Gaulle, tous les matins à la pause de 8h 30 -9h, nous nous réunissions entre postiers à La Renaissance pour le petit déjeûner – café, croissants, ou pâtés lorrains individuels achetés à la boulangerie de la place Jean Jaurès…

    Immanquablement l’on y rencontrait, chaque matin, ce « pauvre Abel » que les clients et habitués de La Renaissance « asticotaient » afin qu’il « raconte des conneries » et à cette fin, on lui « payait à boire » force demis – et parfois même des « petits verres » de calva ou d’eau de vie de mirabelle… Et « ça réussissait toujours » - en fait « tout le monde se foutait de sa gueule, à ce pauvre Abel »… Il finissait ou accompagnait tous ses « discours » en répétant à chaque fois qu’il avait un beau-frère très bien placé aux PTT à Nancy…

    À force de boire des demis et des « petits verres » il était devenu alccolique et un jour, il est parti pour une cure de désintoxication à l’hôpital psychiatrique de Ravenel (du côté de Mirecourt)… Les toubibs l’ont laissé repartir chez lui avec « une tonne de médocs » et trois semaines après son retour on l’a trouvé mort chez lui, il avait absorbé des tubes entiers de médicaments…

    À chacune de mes visites au cimetière de Bruyères « ce cimetière où je n’ai pas les miens » je m’arrête devant la tombe de ce « pauvre Abel »…