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Paroles et Visages - Page 118

  • "L'habit ne fait pas le moine"

    De « vieux messieurs » - de plus de 80 ans – (mais aussi de « moins vieux » voire parfois des quadras) circulent en ville lors de jours de marché en été par temps ensoleillé, vêtus d’une chemisette rentrée dans le pantalon… Mais le pantalon est porté si haut du cul, la ceinture au niveau des reins, que ça fait – excusez moi du terme- « plouc » !

    Certes « l’habit ne fait pas le moine » et… Il y a ce souci de son apparence qui domine, quelques excenticités des uns et des autres, lors de « festivaux » locaux ou régionaux ainsi que sur les plages et dans les rues des cités balnéaires… Cette propension qu’ont – plus les femmes que les hommes – au port des lunettes de soleil dans les cheveux… Quant aux coiffures n’en parlons pas, ça va de la « casquette branchée » à toutes sortes de chapeaux, de bonnets – y’a même des casquettes avec rien que la visière (on se demande alors à quoi sert la casquette si ça protège pas le « crâne d’œuf » de la « soleillure »)… Bon c’est vrai : le pull jeté sur les épaules ou la veste passée sur le dos les bras pas dans la manche c’est « passé de mode »… Mais il y a -oh horreur et damnation – ces bides ultra-proéminents, ces derrières comme des bas d’armoires normandes, ces futals moulants qu’on se demande comment faire pour les enfiler (femmes et hommes)… Ces maillots et tee-shirts aux logos ostentatoires du genre « je suis ceci je suis cela » ou « fly émirates » ou le nom de quelque université américaine … Ces bustiers qui descendent à peine sous les épaules, ces dessus (maillots, polos et pulls) qui sont ou trop courts ou trop longs…

    Ces femmes obèses en jupe courte les mollets pris dans des bas de couleurs vives… Et j’en passe de mille et mille façons toutes aussi ridicules, voyeuristes, insolentes pour la frime, femmes hommes enfants garçons filles ados confondus sans compter les papys et les mamie’s…

    « L’habit ne fait pas le moine » mais il fait le clampin la clampine qui se dévisse se piercingue, se tatoue, se fly’émirate, que ça baigne dans le camping quatre étoiles ou sur les gradins en planches du toro piscine smartphone haut levé vidéohant le moment crucial le clou du spectacle…

    « L’habit ne fait pas le moine » mais il participe à la culture contemporaine…

  • Le Pour le Contre

    L'ennemour les crevettes qui puent le sexe sale le poulet à une patte et au bec de dinde

     

    Pète devant le frigo ouvert la plante des pieds qui bat coeur de pieuvre sur le carrelage

     

    Un trou devant pour avaler un trou derrière pour déféquer

     

    L'amour par le trou de bale la révolution bricolage le cendrier de la bagnole vidé au feu rouge

     

    La nostalgie qui te vrille la cervelle et te fait pleurer Madeleine éplorée après un paradis perdu

     

    Reste de gâteau glacé affaissé et fondu coulant de l'assiette sur la nappe

     

    Mais tous ces souvenirs heureux qui chantent comme des bûches dans l'âtre et éclairent et chauffent

     

    Ptit dèj au pieu plateau en équilibre instable posé sur le haut des cuisses sous le drap

     

    Ou ptit dèj en pyjam pas débarbouillé ni lavé les dents musardé des heures devant le bol de café au lait refroidi

     

    Télé Camille et Images koh lanta Grand Soleil The Voice Le Grand Bêtisier Camping Paradis Ford Boyard assiette salade composée sur les genoux

     

    Télé tu-es-laid d'ailleurs

     

    Mais ces souvenirs mal'reux évoqués avec un regard d'aujourd'hui qui se moque d'eux et font plier de rire

     

    Et la nostalgie de ce demain qui ne sera pas celui qu'on croit et qu'on ne verra pas...

     

    L’actu le pour le contre

     

    Les débats l’après JO la nuit des étoiles Marie passe moi le pot de chambre coup de klaxon rageur vélo sans selle trottinette à bascule un éléphant ça trompe une biche la queue en l’air coup de tête contestataire sur la hanche tatouée de Mémé

     

    Et ces élucubes qui caracolent dans les allées du grand parc expo ininvitées sur les estrades guirlandées spotées et zappées voire putrécantées hallebardisées par les unemus de la déconcertefarandole

     

    Le vrai le faux l’outrecuidant l’époustoufflant le derrière qui se dandine

     

    Une pâtée de limaces pour les canards

     

    Du poulet brésilien à super U

     

    Et des vaches naines bleupeinturlurées un nounours GIFI grimpé entre les cornes

     

    Discu patates salades la météo qui déconne le monde qui va mal la politicaille debout trois heures l’un et l’autre de part et d’autre de la clôture

     

    Le pour le contre le pas d’accord le oui ça me branche le oui on en parle

     

    Amen

     

    Ramène moi des allumettes géantes je veux faire dans l’âtre un feu pas d’artifice

     

  • Réflexion du jour, par 35 degrés à l'ombre, 13 août 2024

    Biens immobiliers.jpg

    Pour bon nombre de propriétaires de maisons et terrains attenants en zones recherchées – en fait partout dans notre pays – l’achat ou la vente de sa résidence principale ou secondaire est une priorité avec le souci de la valorisation de son patrimoine… D’où la « cote » des maisons que l’on voit sur cette image…

    Mais quelle est la « cote » de la relation que l’on entretient avec ses parents, ses frères et sœurs, sa famille, ses amis, ses connaissances, ses enfants et petits-enfants, ses voisins, les personnes avec lesquelles on travaille en atelier, bureau, entreprise, usine ; les employés dans les magasins, les commerces et les services ?

    Et la « cote » d’un bien immobilier – autant que possible un bien entretenu et valorisé – que devient-elle lorsque se fâche le ciel, que se soulève la terre, que le vent emporte les toitures, que les rivières à perte de vue débordent, que les forêts brûlent à proximité des maisons, que les murs se fendent sous l’action d’une sécheresse prolongée ou d’un affaissement du sol ?

    Et n’est-ce point la « décote » de l’être que tu es, qui n’a rien fait de ce que tout le monde fait, qui court les opinions, sépare, déconsidère, isole, moque, écarte, traite avec condescendance maquillée – tout cela « ni vu ni connu » parce que personne ou presque ne te dit ce qu’il pense de « cette affaire qui t’importe si peu mais qui importe tant aux autres »… Cette « décote » là ne se « décotera jamais » quand bien même le ciel nous tomberait sur la tête !

  • L'espérance

    Dans un monde – actuel - « qui va si mal », demeure l’espérance qui « sauve du désespoir »…

    Mais… Que dire du monde d’il y a cent ans, d’il y a mille ans… Que dire du monde de l’antiquité Gréco-romaine, du monde des peuples du Paléolithique Supérieur de 20 000 ans avant notre ère ?

    Allait-il plus mal, ou aussi mal, le monde, jadis ? C’est là une question sans réponse… Mais une question cependant, à la quelle sont données toutes sortes de réponses selon des interprétations différentes et à partir de « critères de valeurs »… Cela dit, les interprétations et les critères de valeurs se sont multipliés et accrus depuis la seconde moitié du 20ème siècle, et d’autant plus au 21ème avec la technologie animée d’intelligence artificielle (l’on interprète même le futur)…

    Jusqu’au 19 ème siècle il n’y avait que les peintres et les sculpteurs pour saisir les scènes, les personnages, les décors… C’était déjà de l’interprétation, même au mieux saisi et représenté, de la réalité…

    Au 21ème siècle avec la technologie et l’intelligence artificielle l’on arrive à reconstituer des présents historiques tels qu’ils « devaient être » à l’époque et donc, à les voir virtuellement…

    Dans les animations de spectacles futuristes lors de grands shows d’événements sportifs, culturels, retransmis sur toutes les télés ; tout ce que l’on voit s’ancre en images dans nos esprits et nous dessine les paysages urbains, les environnements de demain, de « dans cent ans, de dans dix mille ans »… Ce ne sont là, toutes ces images, toutes ces animations, que du « projeté  à partir de notre présent » et « rendu crédible par la technologie animée d’intelligence artificielle » produisant les effets, les scènes, les personnages, les décors, les environnements…

    Mais… Est-ce que dans cent ans, est-ce que dans mille ans, ça sera comme ça ? Nous n’en savons à vrai dire rien… À croire que la connaissance, que la réalité qui sera, se « fabrique » !

     

    L’espérance ne rend pas le monde meilleur, ne crée pas la paix, n’empêche pas la guerre, ne mouche pas la violence… Mais il y a dans l’espérance ce qui incite à un « autrement possible »…

    L’espérance se « matérialise » par les œuvres humaines – sportives, culturelles, artistiques et autres, nécessitant du talent, du travail personnel et de l’effort collectif…

     

    L’espérance est-elle plus grande, la sent-on plus nécessaire parce que le monde va mal ?

    Dans un monde qui irait bien, qu’en serait-il de l’espérance ?

  • Ma vie extraordinaire, de Benoît Duteurtre, Gallimard 2021

     

     

    Né le 20 mars 1960 à Sainte Adresse en Seine Maritime, disparu à l’âge de 64 ans dans sa maison familiale du Valtin dans les Vosges, le mardi 16 juillet 2024 ; Benoît Duteurtre, écrivain Français, selon Milan Kundera « avait un sens aigü du réel et l’art de saisir la nudité comique des choses »…

     

    Intéressé par les aspects concrets de notre époque – fin du 20ème et premier quart du 21ème siècle – ainsi que par les traits de caractère et par les comportements de nos concitoyens dans des situations particulières durant cette époque « à cheval » entre deux siècles ; Benoît Duteurtre est l’un sinon peut-être celui, de tous les écrivains de cette époque, qui a su au mieux, révéler par son langage, par son style, ce « pays des modes en France, avant-gardiste autoproclamé, radical, destructeur et grotesque…

     

    Ayant lu, de lui : Tout doit disparaître, Gaieté parisienne, Le voyage en France, Service clientèle, Les pieds dans l’eau, l’été 76, L’ordinateur du paradis, et récemment, Ma vie extraordinaire… Autrement dit presque tous ses livres, je puis dire de Bernard Duteurtre qu’il est, avec Michel Houellebecq, l’un des écrivains dont je me sens le plus proche en tant que témoin et, en quelque sorte « paysagiste observateur et critique de notre société actuelle » que je puis être moi-même – à ma façon…

     

    Je partage aussi avec lui son engouement pour les Vosges – en particulier cette région en gros de Plainfaing, de la vallée du Rudlin, du village du Valtin, et du Grand Valtin et des hautes chaumes, ce « coin des Vosges » qui à mon sens, est très représentatif du département des Vosges et pour lequel j’ai -disons- « une certaine affection »… Pour les gens « du coin », pour les paysages, pour une « qualité de la relation humaine » empreinte de réalisme parfois assez cocasse, d’humour, de capacité d’accueil, de gentillesse, de simplicité… (Je n’ai pas trouvé « à ce niveau là » ailleurs, en France, l’équivalent – quoique dans d’autres régions « relativement approchant »)…

     

    Cela dit, lire Benoît Duteurtre est peut-être « plus reposant » que lire Michel Houellebecq… (à mon sens)…

     

    « Je ne fêterai donc pas, hélas, mes cent ans le 9 janvier 2048, à la terrasse d’un café du Valtin ou de Plainfaing en compagnie de Benoît Duteurtre (que j’ai rencontré au Festival International de Géographie à Saint Dié, plusieurs années de suite où il venait régulièrement »)…

     

    Page 48 :

    « L’enchantement de l’eau s’éveillait comme un murmure, depuis mon lit où frappait le soleil du matin. En même temps que le chant des coqs au loin, j’aimais plus que tout ce clapotis des ruissseaux et des rigoles qui, autour du Moulin, dévalaient la prairie et produisaient en permanence un bruit léger, comme celui des fontaines des palais arabes où l’on savait que cette sonorité apaise les sens et soigne l’esprit. »

     

    Page 49 :

    « Toute cette fraîcheur convergeait vers le lit de la Meurthe et celui de la Vologne. Cette dernière formait la « vallée des lacs » qui se succédaient d’amont en aval : Retournemer le plus sauvage, Longemer le plus beau et Gérardmer le plus vaste. Les Vosges étaient vraiment le pays de l’eau »…

     

    Gérardmer vient de Gérard Meix (du nom d’un « seigneur local du haut Moyen Age » fondateur de la ville) … Gérardmer se prononce donc Gérardmé…